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Écoréfugiés

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Les catastrophes naturelles provoquent deux fois plus de déplacements internes que les conflits. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Laetitia Van Eeckhout Tempêtes, inondations, séismes, irruptions volcaniques, feux de forêt, glissements de terrain… En 2015, des catastrophes naturelles survenues dans cent treize pays ont provoqué le déplacement à l’intérieur de leur propre pays de 19,2 millions de personnes dans le monde.

Les catastrophes naturelles provoquent deux fois plus de déplacements internes que les conflits

Soit deux fois plus que le nombre de personnes chassées par les conflits, guerres, violences (8,6 millions). Publié le 11 mai, le rapport annuel de l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) vient rappeler que les dérèglements climatiques, les dégradations de l’environnement sont bel et bien devenus un des principaux facteurs de migration des personnes dans le monde. Au cours des huit dernières années, 203,4 millions de déplacements ont été enregistrés à la suite d’événements climatiques ou géophysiques. Le phénomène touche essentiellement les pays en voie de développement. Lire aussi : L’effet mortifère du réchauffement climatique sur l’alimentation. Catastrophes et exils liés au climat [carte] Changement climatique : cinq îles des Salomon disparues sous les eaux du Pacifique. Cinq îles des Salomon, dans le Pacifique, ont disparu en raison de la montée des eaux et de l’érosion côtière, selon une étude scientifique australienne publiée samedi 7 mai.

Changement climatique : cinq îles des Salomon disparues sous les eaux du Pacifique

Six autres sont fortement touchées. Les cinq îles qui ont totalement disparu (Kakatina, Kale, Rapita, Rehana et Zollies) étaient des îles non habitées mais porteuses de végétation, d’une superficie allant jusqu’à 5 hectares et sur lesquels les pêcheurs faisaient parfois escale. « Il ne s’agit pas seulement de petits îlots sablonneux », a expliqué Simon Albert, l’un des scientifiques auteurs de l’étude, à l’Agence France-Presse. Sur les six autres îles touchées, l’érosion de la côte a précipité une dizaine de maisons dans la mer depuis cinq ans et a obligé deux villages à se relocaliser plus à l’intérieur.

Lire aussi : Les océans montent à un rythme inédit depuis 28 siècles. Les îles Kiribati, enfer et paradis. Anote Tong : « Nous sommes en train de perdre notre terre, nous ne voulons pas perdre notre dignité » Face à l’irrémédiable montée des eaux, le président de la République des Kiribati souhaite instaurer une « migration de la dignité » pour éviter un déplacement massif de dernière minute.

Les îles Kiribati, enfer et paradis

Anote Tong, le chef de l’Etat et ministre des affaires étrangères des Kiribati, court le monde pour défendre la cause des îles menacées par la montée des eaux – Kiribati, mais aussi Tuvalu, Marshall, Maldives… –, à coups de formules alarmistes et de propositions radicales. C’est dans un hôtel de Suva, la capitale des Fidji, que ce sexagénaire, simple et distingué, a reçu Le Monde. Face à la montée du niveau de la mer qui menace les Kiribati, vous proposez la « migration dans la dignité ». Qu’entendez par là ? Nous pensons que nous n’aurons pas les moyens de préserver nos îles, même avec l’aide de la communauté internationale. Quitter votre pays, est-ce la seule solution envisageable à long terme ? Dans le Pacifique « il y a une conscience très forte du changement climatique » Au Bangladesh, les prisonniers du Brahmapoutre. Pour la quatorzième fois de sa vie, Shaina s’est résignée à partir.

Au Bangladesh, les prisonniers du Brahmapoutre

Elle a demandé de l’aide à ses voisines pour démonter sa maison, puis a rangé quelques poussins dans une casserole, ficelé les pattes de ses poules, enroulé des vêtements et ustensiles de cuisine dans des ballots, et embarqué sur une longue pirogue pour accoster sur l’île d’en face. En quelques heures, sa cabane en tôle a été reconstruite sur un carré d’herbe brûlé par le soleil. Shaina distribue un repas à ceux qui l’ont aidée, faute de pouvoir les payer, le visage dissimulé derrière son sari usé. Quand on lui demande son âge, elle répond avoir eu quatre enfants et être née « quelque part au milieu du fleuve, sur une île qui a sûrement disparu ».

Cette paysanne à la peau tannée, dure comme le cuir, a l’habitude des déménagements soudains : « Le fleuve est imprévisible. Une « terre en qui on peut avoir confiance » Mais Shaina n’en a pas conscience. Une île disparaît en moyenne au bout de douze ans. L’impact migratoire du changement climatique au Burkina Faso. Café géo Toulouse 30.03.16 avec Véronique Lassailly-Jacob, professeur émérite de géographie à l’Université de Poitiers Rappelons que la COP 21 (novembre 2005) s’est terminé par un accord sur trois points : Réduire la production des gaz à effet de serre pour ne pas dépasser une augmentation de température de 1,5°.Accélérer la transition énergétique (énergies renouvelables, etc.).Promouvoir une « justice climatique ».

L’impact migratoire du changement climatique au Burkina Faso

Ne pas respecter rapidement cet accord, c’est prendre le risque de migrations climatiques massives en provenance d’une part, des îles basses et des grands deltas, inondés à cause de l’élévation du niveau des mers et d’autre part, des zones tropicales sèches et arides désertifiées par les sécheresses. Migrations environnementales et migrations climatiques.