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Cartographie des migrations en Méditerranée

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Carte à la une : les damnés de la mer. Bibliographie | citer cet article En 20 ans (1993-2015), plus de 30 000 migrants sont morts ou portés disparus en essayant de rejoindre l’Union européenne, soit l’équivalent de la population totale d’une ville comme Montbéliard, Biarritz, Périgueux, Palaiseau ou Dieppe. Noyés en mer au large de Lampedusa, morts asphyxiés dans un camion en Autriche, morts de faim dans le désert saharien ou percutés par un train dans le tunnel sous la Manche, ces drames n’ont de cesse de se succéder. Jadis occultés ou méconnus, ces chiffres, équivalents au bilan d’une guerre, font aujourd’hui régulièrement la une des journaux. Au fil des drames, la presse s’en empare, s’indigne, informe, alerte. La butte rouge migratoire Carte conçue et réalisée par Nicolas Lambert en avril 2015. Compter les morts D’où viennent les données ?

La carte comme moyen d’action Ces données ont été mises en cartes à de nombreuses reprises. La formation de la butte rouge Notes : Ressources complémentaires : Ressources bibliographiques : Les routes migratoires en Méditerranée. Quelle est la bonne carte ? Camarades cartographes, je vous propose dans ce nouveau billet une petite réflexion sur la multi-représentation cartographique, appliquée à la géographie des migrants morts et portés disparus en Méditerranée. Ce billet fait suite à la communication effectuée avec Timothée Giraud [voir] à la 29e conférence internationale de cartographie qui s’est tenue à Tokyo du 15 au 20 juillet dernier [voir].

Si l’aspect méthodologique vous intéresse, le papier [voir], les slides [voir] et les codes sources [voir] sont dores et déjà en ligne. Cartographier les morts La première carte des migrants morts et disparus aux frontières de l’Union européenne a été conçue et réalisée par le géographe Olivier Clochard (Migrinter) et publiée en 2002 dans les cahiers d’Outre-Mer. Ici, nous proposons de nouvelles représentations basées sur les données de l’OIM. Cette première carte est une carte très classique par symboles proportionnels. Quelle carte choisir ? Aucune carte n’est efficace à 100%.

« Ceux qui ne sont jamais arrivés », une image du naufrage migratoire en Méditerranée - Levi Westerveld - Visionscarto. Le cimetière marin. Les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont éloquentes. Sur les 15 326 migrants morts en Méditerranée entre 2014 et 2017, 13 545 (soit 87,7%) ont péri sur la route centrale – 3165 en 2014, 2877 en 2015, 4581 en 2016 et 2831 au 19 décembre de cette année. Le taux de mortalité traduit aussi la dangerosité particulière de cette voie. En 2017, cet indice y a été de 2,4% (2,4 morts pour 100 personnes embarquées), contre 1% en Méditerranée occidentale et 0,3% en Méditerranée orientale.

En 2016, année record, plus de la moitié des migrants décédés de par le monde ont perdu la vie en tentant de traverser ces eaux. La route de la Méditerranée centrale est d’autant plus cauchemardesque qu’elle s’inscrit dans le prolongement des très dures pistes qui traversent le Sahara en provenance de Khartoum, au Soudan, et d’Agadez, au Niger. La stratégie de la forteresse Il existe deux manières de modifier le statu quo responsable de ces drames. Parcours de migrants (Federica Fragapane/ Alex Piacentini) (en anglais)/ The Stories Behind a Line.

Cartes sur Table : comprendre les migrations vers l'Europe. Migrants traversant la Méditerranée 2018.