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Critique de la gauche identitaire / A critic of the identity left

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La mort de l’universalisme c’est la fin du féminisme. Je me souviens du temps où le féminisme était d’abord universaliste.

La mort de l’universalisme c’est la fin du féminisme

On ne faisait pas le tri entre les femmes de culture et de religion différentes pour décider de leurs droits à être nos égales ou pas. Les droits des femmes concernaient toutes les catégories de femmes. À des échelles différentes et avec des nuances. Impasse des politiques identitaires. La gauche cannibale, un syndrome universitaire, par Rick Fantasia (Le Monde diplomatique, août 2019) La gauche américaine est en première ligne pour s’opposer au président Donald Trump, à ses politiques économiques et sociales et à ses propos racistes.

La gauche cannibale, un syndrome universitaire, par Rick Fantasia (Le Monde diplomatique, août 2019)

Rarement issus des classes populaires, bien souvent diplômés, les militants progressistes ont acquis leur culture politique dans un milieu social qui produit davantage de professions libérales et de cadres supérieurs que d’employés et d’ouvriers. [FR] Decolorise it ! Arrêtons de tout voir en couleur. L’universalisme, une arme pour la gauche, par Vivek Chibber (Le Monde diplomatique, mai 2014) Après un hiver que l’on croyait sans fin, on assiste au retour d’une résistance mondiale contre le capitalisme, ou du moins contre sa variante néolibérale.

L’universalisme, une arme pour la gauche, par Vivek Chibber (Le Monde diplomatique, mai 2014)

Cela faisait plus de quarante ans qu’un mouvement de ce type n’avait pas surgi à l’échelle de la planète. Au cours des dernières décennies, le monde a certes connu des secousses sporadiques, de brefs épisodes de contestation qui ont perturbé ici ou là l’inexorable propagation de la loi du marché ; rien de comparable, toutefois, avec ce dont nous avons été les témoins en Europe, au Proche-Orient et sur le continent américain à partir de 2010. Cette réémergence a également mis au jour les ravages produits par le reflux des trente dernières années : les ressources dont disposent les travailleurs n’ont jamais été si faibles ; les organisations de gauche — syndicats, partis — ont été vidées de leur substance, quand elles ne se sont pas rendues complices du règne de l’austérité. Liberté, fraternité... diversité ?, par Walter Benn Michaels (Le Monde diplomatique, février 2009)

«En 2001, la question de la diversité ne se posait même pas, aujourd’hui, le débat est lancé. » (1) Cette remarque du quotidien Libération saluait l’augmentation (jugée encore timide) du nombre de candidats de gauche dits « de la diversité » aux élections municipales de mars 2008.

Liberté, fraternité... diversité ?, par Walter Benn Michaels (Le Monde diplomatique, février 2009)

Mais la gauche n’a pas le monopole de la réflexion sur la diversité en France. Après tout, c’est M. Nicolas Sarkozy qui, quelques mois auparavant, avait proposé de faire inscrire cette valeur dans le préambule de la Constitution ; le chef de l’Etat entend en effet « accélérer puissamment » l’expression de la « diversité ethnique » (2) au sein des élites. Nouveau visage ethnique des États-Unis. La force des préjugés dans le débat sur l’enseignement. [ENG] Mark LILLA - The End of Identity Liberalism. But it is at the level of electoral politics that identity liberalism has failed most spectacularly, as we have just seen.

[ENG] Mark LILLA - The End of Identity Liberalism

National politics in healthy periods is not about “difference,” it is about commonality. And it will be dominated by whoever best captures Americans’ imaginations about our shared destiny. Ronald Reagan did that very skillfully, whatever one may think of his vision. So did Bill Clinton, who took a page from Reagan’s playbook. [GER] Decolorise it! Die Debatte um Whiteness (Weißsein) wird seit einigen Jahren auch in Deutschland rezipiert (1) und firmiert hier zumeist unter dem Begriff Critical Whiteness.

[GER] Decolorise it!

Au travail, dans les médias, à l'école : aux États-Unis, ne pas être "woke" peut coûter cher. Après le meurtre de George Floyd, tué lors de son arrestation par la police en mai 2020, de nombreux Américains se sont donné pour mission d’extirper le racisme qui avait, selon eux, infecté toute la société.

Au travail, dans les médias, à l'école : aux États-Unis, ne pas être "woke" peut coûter cher

Dans les domaines des médias, de la science, des universités, des start-up et des grandes entreprises, de nombreux managers se sont sentis obligés de promettre qu’ils lutteraient contre le « suprémacisme blanc » en leur sein. Amplifiée par les réseaux sociaux, une atmosphère de traque aux déviances idéologiques s’est installée depuis. À la même période, des grands succès de librairie comme Fragilité Blanche de Robin DiAngelo et Comment devenir antiraciste d'Ibram X. Kendi ont consacré une nouvelle définition, très élargie, du mot « raciste ». À partir de là, de nombreux commentaires qui auraient semblé anodins il y a quelques années, ont été qualifiés de « racistes » et sont devenus passibles de sanctions. « Formations réparatrices » Absence de prescription. À San Francisco, une fresque antiraciste censurée au nom de l'antiracisme.

Temps de lecture: 5 min Depuis 1936, les murs du lycée George Washington de San Francisco sont ornés d'une fresque en treize panneaux intitulée Vie de George Washington, peinte par Victor Arnautoff, un artiste russe de la mouvance du réalisme socialiste.

À San Francisco, une fresque antiraciste censurée au nom de l'antiracisme

Au lieu de glorifier le premier président des États-Unis, le peintre, qui avait appris l'art de la fresque au Mexique auprès d'un autre artiste engagé, Diego Rivera, a choisi de montrer les zones d'ombres au cœur du projet américain. Il a peint George Washington devant le cadavre d'un Amérindien à terre, ainsi que des esclaves noirs qui travaillent dans les champs de coton sur sa propriété à Mount Vernon. Études de genre : confessions d'un homme dangereux - Le Point. Politiquement correct : les éditeurs face aux nouvelles censures. Le plus drôle, c'est que ce n'est sans doute qu'une affaire d'argent.

Politiquement correct : les éditeurs face aux nouvelles censures

Les héritiers d'Agatha Christie, menés aujourd'hui par l'arrière-petit-fils de la reine du crime, James Prichard, ont déjà largement prouvé qu'ils ne s'embarrassaient guère de scrupules pour faire fructifier l'héritage de grand-maman. Bien qu'elle ait clairement exprimé son désir que cela n'arrive pas, allant jusqu'à elle-même faire mourir préventivement Hercule Poirot dans un roman écrit en 1941 mais publié seulement en 1975, Poirot quitte la scène, ils n'ont pas hésité à piétiner sa volonté en faisant revivre le détective sous la médiocre plume d'une nommée Sophie Hannah. À cette aune, les déclarations de James Prichard affirmant vouloir débaptiser Dix petits nègres (1939) et le retitrer Ils étaient dix pour respecter la volonté de son ancêtre (en gardant quand même l'ancien titre sur la couverture, au cas où certains n'auraient plus fait le lien…) pouvaient au mieux faire sourire.

Groupes de pression. Quand Sylvie Laurent utilise la sociologie pour nier l'existence de Blancs pauvres aux États-Unis (et en France) Jusqu’à récemment, les délires de certains universitaires américains traversaient l’Atlantique en perdant leurs traits les plus outranciers.

Quand Sylvie Laurent utilise la sociologie pour nier l'existence de Blancs pauvres aux États-Unis (et en France)

C'était sans compter sur Sylvie Laurent, auteure de Pauvre petit blanc, le mythe de la dépossession raciale(Fondation maison des sciences de l'homme), historienne américaniste, enseignante à Sciences Po Paris et ancienne chercheuse associée à l’université d’Harvard. Son travail est révélateur de la décrépitude des grandes écoles et des plus prestigieuses universités, gangrenées par le différentialisme qu’il soit "racial" ou "de genre" et dans lesquelles une somme de notes de bas de pages et de concepts ridicules suffit de plus en plus à faire une "étude scientifique".

L’auteur compile dans son livre presque tous les concepts les plus creux de la sociologie contemporaine L’auteur compile dans son livre presque tous les concepts les plus creux de la sociologie contemporaine ("racisme structurel", "stéréotype", "néoréactionnaire" etc.). « Les harceleurs de Mila mettent en cause la liberté d’expression, la laïcité et le droit à l’éducation » Tribune. Nous, enseignants et chercheurs, nous inquiétons de la situation de la jeune Mila, 16 ans, déscolarisée par prudence après une campagne par Internet la menaçant de viol et de mort pour avoir commis un délit de « blasphème » envers l’islam, qui n’est plus reconnu comme tel par le droit dans notre pays laïque, ni par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

Nous réagissons aujourd’hui, consternés par le silence assourdissant de la gauche et plus généralement des voix républicaines dans notre pays. Surtout pas de vagues ! De son côté, l’autorité éducative semble pour l’instant reculer devant la campagne de harcèlement dans les réseaux sociaux, d’une virulence rarement ou peut-être jamais atteinte dans les annales de l’institution scolaire. Lire aussi Affaire Mila : comprendre le débat sur le blasphème, qui n’est pas un délit en France Rappelons que Mila s’est bornée à exercer son droit fondamental à la liberté d’expression sans enfreindre la loi.

L’écriture pas très inclusive. Au vu du titre de cet article, je sens déjà des yeux se plisser, des sourcils se froncer, voire des couteaux être tirés. Mais, puisque le débat fait rage en ce moment, permettez-moi humblement d’y prendre part en énonçant ce fait tout simple : L’écriture n’est pas faite pour se sentir bien. Voilà. “La fin de la gauche identitaire” aura-t-elle lieu ? Il y en a qui n’hésitent pas à jouer les pisse-vinaigre, le genre, j’écrase une boule puante au beau milieu d’un cortège funéraire. Il y en a qui sont comme Mark Lilla. Huit jours après l’élection de Donald Trump, la gauche américaine est totalement sonnée, K.O. debout.

Et que fait ce prof à l’université new-yorkaise de Columbia? Il publie dans le «New York Times» un pamphlet sur «la fin de la gauche identitaire», tirant à boulets rouges sur sa famille politique. Que sont les "identity politics" ? Droits des minorités sexuelles, un combat devenu mondial - Sur plusieurs fronts. Occuper Wall Street, un mouvement tombé amoureux de lui-même, par Thomas Frank (Le Monde diplomatique, janvier 2013)

Une scène me revient en mémoire à chaque fois que je tente de retrouver l’effet grisant que le mouvement Occuper Wall Street (OWS) a produit sur moi au temps où il semblait promis à un grand avenir. Je me trouvais dans le métro de Washington, en train de lire un article sur les protestataires rassemblés à Zuccotti Park, au cœur de Manhattan. C’était trois ans après la remise à flot de Wall Street ; deux ans après que toutes mes fréquentations eurent abandonné l’espoir de voir le président Barack Obama faire preuve d’audace ; deux mois après que les amis républicains des banquiers eurent conduit le pays au bord du défaut de paiement en engageant un bras de fer budgétaire avec la Maison Blanche. Comme tout le monde, j’en avais assez.

Près de moi se tenait un voyageur parfaitement habillé, certainement un cadre supérieur revenant de quelque salon commercial, à en juger par le slogan folâtre imprimé sur le sac qu’il portait en bandoulière. La grande épopée fut pourtant de courte durée. In College and Hiding From Scary Ideas. Quelque chose de pourri au royaume des sciences humaines - Peggy Sastre. Le nègre docile est un mythe.

L’obsession identitaire de la gauche réactionnaire. Par Vincent Debierre. En première ligne des tendances réactionnaires de la gauche contemporaine, la technophobie côtoie l’obsession identitaire. Celle-ci est sans doute, parmi les trois principales tendances analysées ici, celle qui reçoit le plus d’attention étonnée dans les médias. La peur et l’hostilité des intellectuels de gauche envers nombre de technologies n’étonnera pas grand-monde, et leur hostilité envers nombre de savoirs plus abstraits et fondamentaux est un sujet dramatiquement sous-exploré dans l’espace public francophone.

« Dans la France Insoumise, il y a un courant indigéniste qui a pris l'ascendant » Zineb El Rhazoui. La France insoumise et les identitaires. Il n’y a pas qu’à l’extrême droite que l’on trouve des identitaires : la gauche aussi est contaminée. Une gauche centrée sur l'identité, qui ne s'adresse plus à la nation, qui ne s'occupe plus du bien commun mais parle à des segments de la population, abandonnant une réflexion sur l’union du peuple, sur un grand "nous".

La gauche identitaire ne s'adresse plus à des citoyens égaux, ne cherche pas ce qui nous unit, mais promeut la diversité, adoptant une rhétorique de la différence qui accentue les divisions et le ressentiment. Comme le soulignait récemment et justement le politologue américain Mark Lilla, c’est une stratégie vouée à l’échec, ici comme aux États-Unis. Guerre identitaire dans la littérature américaine. La vie des idées. Dans l’Amérique de 2020, William Shakespeare, auteur blanc créateur d’un Othello noir, aurait-il pu conter les amours contrariées d’un Maure et d’une jeune Vénitienne ?

Pas si sûr, si l’on en croit les récentes polémiques mêlant défense des minorités, soupçon de racisme et « political correctness » qui agitent le milieu littéraire américain. Les bonimenteurs du postcolonial business en quête de respectabilité académique. "La culture du viol chez les chiens" : un vaste canular académique piège des revues américaines de sociologie. How a DIY Asymmetrical Haircut Helped Me Eliminate My White Privilege. It was an easy choice for me.

After becoming #WOKE to the evils people with white skin have committed, I knew I could no longer be a part of it. Cortège Kamoulox. YOU'RE A WHITE MAAALE ! ! ! Culture : faut-il en effacer une partie ? - 28 Minutes - ARTE. L'art de perdre. Mark Lilla est l'invité du Grand Entretien de France Inter. La gauche a-t-elle renié ses valeurs ?

Impostures intellectuelles, 20 ans après – Entretien avec Alan Sokal et Jean Bricmont (1re partie) GAUCHE, LA GRANDE TRAHISON (EP.3) LA RÉPUBLIQUE ET LE COMMUNAUTARISME. Postmodern Religion & the Faith of Social Justice. Grievance Studies is "Idea Laundering" Academics expose corruption in Grievance Studies. PART ONE: Bret Weinstein, Heather Heying & the Evergreen Equity Council. La théorie post-coloniale et le spectre du capital - Vivek Chibber - Asymetrie. L'engrenage identitaire, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, avril 2017) Numéro coordonné par Benoît Bréville Édition : Olivier Pironet Conception graphique : Boris Séméniako CarnavalsBenoît Bréville I. Identités à la carte L’identité d’un individu fut longtemps considérée comme une donnée objective, déterminée dès l’enfance de façon binaire : on naissait homme ou femme, national ou étranger, dans une famille bourgeoise ou ouvrière.

Un problème de type « cumul des mandats » Vincent Descombes. La gauche identitaire ; l'Amérique en miettes - Mark Lilla - Stock. La dictature des identités - Laurent Dubreuil - Gallimard. Impostures intellectuelles - Alan Sokal, Jean Bricmont - Odile Jacob - Poche. Identités, la bombe à retardement - Jean-Claude Kaufmann - Textuel. L’art du politiquement correct, par Mikaël Faujour.

Maîtresse de conférences à l’université Paris-Diderot, Isabelle Barbéris, qui se revendique de la « tradition antitotalitaire de gauche » et « en net désaccord avec la gauche différentialiste et multiculturelle dominante », entreprend de montrer que le « politiquement correct » que cette dernière nourrit selon elle correspond à une reconfiguration du « réel de gauche » et de son concept opposé de fiction.

La Gauche contre les Lumières ? - Stéphanie Roza - Fayard. La révolution racialiste et autres virus idéologiques - Mathieu Bock-Côté - Presses De La Cite. La vision racialiste, qui pervertit l'idée même d'intégration et terrorise par ses exigences les médias et les acteurs de la vie intellectuelle, sociale et politique, s'est échappée de l'université américaine il y a vingt ans.