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Projet Geopolitique de l'eau

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Géopolitique de l'eau et barrages diplomatiques, I. SAND. Barrages diplomatiques Financial Times « L’EGYPTE est un don du Nil ».

Géopolitique de l'eau et barrages diplomatiques, I. SAND

Ce constat, fait par l’historien grec Hérodote il y a plus de vingt-cinq siècles, est toujours d’actualité. En effet, bien que le pays soit désertique à 95%, il est aujourd’hui un des Etats les plus peuplés d’Afrique avec près de 84 millions d’habitants vivant presque exclusivement dans le delta du fleuve. L’agriculture dans ce pays n’étant possible que par l’irrigation, le Nil représente aujourd’hui 90% des ressources en eau. Depuis plus de dix ans, la répartition des eaux du Nil est pourtant vivement contestée par l’ensemble des pays situés en amont, notamment l’Ethiopie. La détermination de l’Ethiopie, qui assure que le barrage est déjà « à 21% construit », empoisonne depuis plus de deux ans ses relations diplomatiques avec Le Caire.

Le Nil, axe de développement économique et de tensions géopolitiques. Si l’Egypte tire sa force du Nil, c’est du fleuve que vient potentiellement sa faiblesse : située à l’aval, elle dépend des prélèvements réalisés par les autres Etats africains, du Burundi et de l’Ethiopie jusqu’au Soudan.

Le Nil, axe de développement économique et de tensions géopolitiques

Après une présentation générale de la géographie du fleuve (I), nous verrons que le Nil a été et reste le centre des politiques de développement égyptiennes (II). Cependant, face à l’exploitation croissante du Nil par les Etats en amont (III), les tensions interétatiques risquent de s’accroitre (IV). I – Un fleuve dans le désert La vallée du Nil est en bonne partie située dans une zone sèche et aride. L’isohyète (ligne imaginaire reliant des points d’égales précipitations) des 200 mm/an traverse le Soudan d’Est en Ouest en passant par Khartoum. La vallée du Nil située en zone aride est une région fortement peuplée. L'eau en Inde, un enjeu social et géopolitique. N’en déplaise au secteur « hitech », l’Inde reste en grande partie une monsoon economy, une économie rurale dépendante de la mousson.

L'eau en Inde, un enjeu social et géopolitique

En 2009, une saison des pluies décevante – la plus faible depuis 1972 – a affecté la production agricole, obligeant à envisager d’importer du riz en 2010, pour la première fois depuis vingt ans. La défaillance de la mousson a aggravé la sécheresse endémique de certaines régions : au Rajasthan, par exemple, les autorités ont dû décréter une réduction de 36 % des terres à blé. Quant à l’aam admi (l’homme de la rue), il a vu en 2009 le prix des denrées de base (sucre, riz, légumes frais et secs) augmenter de presque 20% en moyenne. Les journaux informent leurs lecteurs chaque jour des prix alimentaires et, en janvier, le gouvernement s’est dit « préoccupé » par cette inflation, qui frappe durement les plus pauvres.

L’état des eaux de surface est également préoccupant. Géopolitique de l'eau. Les problèmes géopolitiques autour de l’eau ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

Géopolitique de l'eau

Si des tensions existent autour du partage des ressources des grands fleuves, ce sont des questions plus politiques qui structurent les espaces de l’eau : concurrence ville-agriculture, pollution des nappes phréatiques et réfugiés climatiques. Vers une pénurie mondiale ? Les constats de départ sont terribles : plus d’un milliard d’hommes n’a pas accès à l’eau potable ; chaque jour 3 000 personnes meurent pour avoir consommé de l’eau polluée ; dans le bassin de la mer d’Aral, une mer détruite par la surexploitation des deux fleuves qui l’alimentaient en eau, les taux de mortalité infantile atteignent 118 ‰, l’un des plus élevés au monde (en France il est de 3,6 ‰).

Et pourtant, l’eau est naturellement une ressource abondante. Sur la totalité de l’hydrosphère planétaire, l’eau de mer salée représente 97,5 % et l’eau douce 2,5 %. De plus en plus de régions à risque à l'horizon 2020.