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À « Libération », le temps des départs. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Alexis Delcambre « Bye Bayon ». Cet adieu s’affichait sur la fausse « une » préparée par la rédaction de Libération, mardi 7 octobre, pour rendre hommage à son critique rock historique qui, ce jour-là, tirait sa révérence, après trente-sept ans d’articles saillants. Comme Bayon, déjà une vingtaine de journalistes ont choisi de quitter le quotidien, sur trente-deux candidats au départ (tous métiers confondus) recensés au 1er octobre. « Depuis lundi, il y a presque un pot de départ par jour, et on voit les bureaux se vider un par un », raconte un journaliste. La clause de cession ouverte après la recapitalisation du titre par Patrick Drahi, patron du groupe Altice, et Bruno Ledoux, en juillet, restera proposée jusqu’au 30 novembre.

Elle permet aux journalistes qui le souhaitent de partir à des conditions avantageuses, soit un mois de salaire par année d’ancienneté, sans plafond. Lire : « Libération » confronté à un plan d'une sévérité sans précédent. « Libération » et « L'Express » réunis dans un nouveau groupe de presse. Les journaux Libération, L'Express ainsi que la chaîne israélienne i24News seront prochainement réunis au sein d'un nouveau groupe de presse, selon un communiqué publié mercredi 14 janvier. Ce nouveau groupe plurimédia, baptisé Mag&NewsCo, sera détenu par le patron d'Altice (Numéricable, SFR), Patrick Drahi, également actionnaire de Libération, et son associé Marc Laufer. « Mag&NewsCo, groupe média diversifié, intégrera la télévision, la radio, la presse écrite, le numérique et le mobile. Marc Laufer et Patrick Drahi seront les deux seuls actionnaires du groupe. Le management opérationnel sera effectué par Marc Laufer ».

Pour 10 millions d'euros, les deux hommes d'affaires sont en passe de reprendre les hebdomadaires L'Express et L'Expansion, mais aussi les magazines culturels qui gravitent autour, comme Lire, Classica ou Studio Ciné Live. Lire aussi (édition abonnés) : Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médias. Bruno Ledoux, le doux dingue patron de « Libération » Toujours entre deux projets, le millionnaire Bruno Ledoux a aussi trouvé le temps de devenir l'impopulaire propriétaire du quotidien de gauche. Il est des lieux qui racontent les hommes bien mieux que les mots. Bruno Ledoux, 49 ans, investisseur immobilier devenu actionnaire de référence du journal Libération, vit dans un hôtel particulier de 1 200 mètres carrés dans le 7e arrondissement parisien.

Ecrit comme ça, on pense forcément au millionnaire qui s'offre une danseuse et frissonne de se frotter à l'un des derniers bastions de la pensée de gauche. Ne reconnaît-il pas lui-même que son idole est Che Guevara, l'incarnation du bourgeois révolutionnaire ? A voir l'endroit en question, on flaire un peu plus de complexité et l'on pressent une personnalité légèrement décalée. Ici recevait Boniface de Castellane, célèbre dandy parisien et homme politique de la fin du XIXe siècle. Au milieu ... L’accès à la totalité de l’article est protégé Déjà abonné ?

Près de 100 candidats au départ à « Libération » « Libération » confronté à un plan d'une sévérité sans précédent. « C'est un paradoxe : il s'agit probablement du plan le plus violent qu'a connu Libération, mais l'assemblée générale de lundi a été une des plus calmes depuis dix ans », raconte un journaliste. Quand Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction, et François Moulias, le président du directoire, sont venus expliquer aux salariés, lundi 15 septembre, les « propositions » que la direction venait de faire en comité d'entreprise (CE) pour résoudre la crise du journal, les gens sont restés « sans réaction », décrit Tonino Serafini, délégué syndical (SUD) et élu au comité d'entreprise. « Il a fallu encaisser tout cela. » A commencer par l'ampleur du sacrifice : la direction veut supprimer 93 postes sur 250, afin de réduire la masse salariale de 8 millions d'euros en rythme annuel.

Sur ces 93 postes, environ 50 sont occupés par des journalistes. « Libération » : les repreneurs apporteront 10 millions d'euros supplémentaires. Patrick Drahi et Bruno Ledoux vont apporter 10 millions d'euros supplémentaires au journal Libération, qui va afficher un trou de 20 millions d'euros en 2014. Le trou est dû à un déficit courant de 9 millions d'euros et au coût d'un plan de départs volontaires de près de 11 millions, selon François Moulias, président du directoire. 102 salariés se sont portés candidats au départ sur 238 salariés, a précisé la direction. Les candidats au départ devront encore attendre l'aval de l'administration, attendu vers le 18 décembre. Lire la synthèse : Près de 100 candidats au départ à « Libération » Ce nombre de candidats au départ excède ainsi les vœux de la direction, qui avait annoncé, en septembre, vouloir supprimer 81 postes en contrat à durée indéterminée – et ne pas reconduire douze contrats à durée déterminée – pour rétablir l'équilibre des comptes en 2015, après deux années de pertes et une recapitalisation, menée cet été par le magnat des télécoms Patrick Drahi.