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Paradis Fiscaux

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Le paradis fiscal de Nicolas Sarkozy. « Nous ne voulons plus de paradis fiscaux. Le message est très clair ». Vendredi dernier, le discours de clôture du G20 sarkozyen a suscité peu de commentaires. Le monde avait la tête ailleurs, en Grèce, en Italie. Une courte séquence pourtant méritait l'attention, celle où Nicolas Sarkozy s'exprimait sur les paradis fiscaux. Notre Monarque a promis « la publication à chacun de nos sommets de la liste des pays qui ne feront pas ce qu'il faut pour sortir d'un comportement inadmissible ». Evidemment vantard, il ajoutait : « je voudrai vous demander de vous souvenir qu'à Londres, il y a trois ans, j'avais dû menacer de quitter la salle si une liste des juridictions non coopératives - car à l'époque on ne prononçait même pas le mot paradis fiscal ... » Quel menteur !

Ce serait donc grâce à Nicolas Sarkozy si l'expression même de paradis fiscal était enfin employé dans les communiqués officiels de ce genre de manifestation internationale. On se croirait en 2011. Quel farceur, ce Sarkozy ! G20: lutter contre les paradis fiscaux plutôt que réduire les dépenses publiques. L’échec du G20 dans la prétendue lutte contre les paradis fiscaux est d’ores et déjà prévisible.

Les considérations réellement économiques ne pèsent pas lourd face aux enjeux politiques (de nombreux gouvernements tels la France ou les Etats-Unis …sont déjà en campagne électorale), comme lors du précédent G20, les préoccupations géopolitiques l’emporteront nettement (Hong-Kong un des paradis fiscaux les plus opaques du Monde a été oublié de la liste OCDE afin de ne pas déplaire à la Chine). Lors de la précédente réunion du G20, on avait essayé de nous expliquer qu’il existait un lien entre la crise financière et les paradis fiscaux.

Ce lien apparaît toujours tout aussi introuvable que les armes de destruction massives en Irak. La crise financière américaine a été déclenchée par la crise des prêts Subprime, qui s’étaient développés sous l’ère du démocrate Clinton dans le cadre de la politique du logement social. Nous sommes bien loin des paradis fiscaux. Paradis fiscaux : la Suisse se pose en victime du G20. La lutte contre les paradis fiscaux, oubliée du G20 de Cannes? La Suisse est furieuse. Une phrase prononcée par Nicolas Sarkozy lors de son discours de clôture du G20, vendredi, a déclenché la colère de la confédération helvétique. "La Suisse et le Liechtenstein ne se qualifieront pas pour la phase deux de l'examen de transparence fiscale tant qu'ils ne remédieront pas à certaines déficiences qui sont identifiées. En clair, le G20 sanctionne le refus de la Suisse de procéder à l'échange automatique d'informations entre autorités fiscales nationales", a déclaré le président français, soutenu, sur ce point, par Barack Obama.

"Sarkozy remet la pression sur la Suisse", titrait samedi La Tribune de Genève. Le pays alpin a d'ailleurs été replacé sur la liste "grise" (*) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'analyse de Nicolas Sarkozy a toutefois été nuancée par un responsable de l'OCDE, Pascal Saint-Amans. Comment expliquer cette situation? (*) Le Liechtenstein a également été placé sur liste "grise".

Paradis fiscaux : le G20 prendra-t-il des décisions ? Malgré la focalisation du G20 sur la crise grecque et européenne, les ONG veulent continuer à mobiliser l’opinion publique sur les enjeux de la régulation financière. L’opinion est d’ailleurs majoritairement favorable à la taxe sur les transactions financières, que soutiennent la France et la Commission européenne notamment. Mais encore faut-il que ces transactions soient transparentes et identifiées pour être taxées… Au plan mondial, ces véritables « trous noirs » de la finance abriteraient 11 000 milliards de dollars d’actifs et 2,5 millions de sociétés écrans. Les paradis fiscaux et l’évasion fiscale ruinent les Etats, et surtout les populations des pays pauvres. « Chaque année, près de 800 milliards d’euros de flux illicites s’échappent des pays du Sud, soit près de 10 fois le montant de l’aide publique au développement versée par les pays riches aux pays en développement », rappelle le CCFD. Contourner le secret bancaire Initiatives américaines.

« Aidons l'argent » à fuir les paradis fiscaux. Au terme de 16 mois de mobilisation contre les paradis fiscaux, le CCFD-Terre solidaire a remis symboliquement au chef de l’État les 475 524 cartes postales collectées via l’appel « aidons l’argent » à sortir des paradis fiscaux. Selon le CCFD, 800 milliards d’euros s’évadent chaque année des pays en développement. Le manque à gagner annuel pour ces pays est chiffré à 125 milliards. Sur la place du Palais-Royal à Paris, jeudi 27 novembre, 400 personnes masquées se sont couchées sur le sol pour donner un retentissement médiatique à la campagne de l’organisation, une semaine avant un G20 crucial à Cannes.

En France, les fuites de capitaux représentent 40 milliards d’euros, contre 250 milliards en Europe. Et la Suisse est à l’offensive pour défendre le statu quo : elle a conclu cet été avec l’Allemagne et l’Angleterre les « accords rubik » qui lui permettent de garder secrète l’identité des détenteurs de comptes dans ses banques.