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Dennis Meadows : « Nous n'avons pas mis fin à la croissance, la nature va s'en charger » En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ».

Dennis Meadows : « Nous n'avons pas mis fin à la croissance, la nature va s'en charger »

Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants. En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient – enfin – d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.

Terra eco : Vous avez écrit votre premier livre en 1972. Comment amorcer ce changement ? Vous buvez du café ? Rien. Limites de la croissance : le best-seller enfin republié. En 1972, quatre jeunes chercheurs du Massachusets Institute of Technology honorent une commande du tout nouveau Club de Rome.

Limites de la croissance : le best-seller enfin republié

Et dégainent un rapport qu’ils intitulent « The Limits to Growth » (maladroitement traduit en français par « Halte à la croissance ? »). L’idée des auteurs part d’un constat simple. Pour que les hommes puissent produire et donc grossir leur PIB, il leur faut des ressources. Mais celles-ci ne sont pas éternelles et s’accordent mal avec le principe d’une croissance perpétuelle. Le texte fait le tour du monde et s’attirent moultes critiques. « Comment ?

Trente ans plus tard, le discours à bien changé. . « Fallait-il une mise à jour, puisque le travail initial est toujours d’actualité ? Les limites à la croissance (dans un monde fini) Ce livre a une histoire. La première édition, publiée en 1972, était signée de quatre jeunes chercheurs (trois Américains - les époux Meadows et William Behrens - et un Norvégien, Jorgen Randers). Il s'agissait d'un rapport du Club de Rome, un petit groupe de dirigeants d'entreprise s'intéressant à la prospective mondiale ("réfléchir sur une nouvelle approche des vastes et complexes problèmes de notre temps ") et fondé quelques années auparavant par Aurelio Peccei, ancien patron d'Olivetti et membre de la direction de Fiat. A partir d'un des premiers modèles informatiques de ce genre, mis au point au Massachusetts Institute of Technology (MIT) par Jay Forrester, les auteurs s'intéressaient aux évolutions de trois variables : la démographie, la pollution et les ressources naturelles.

Insistant plus particulièrement sur ces dernières, ils montraient que, pour bon nombre d'entre elles, le rythme d'exploitation était insoutenable à long terme. Course de vitesse Étonnement Commentaires. La croissance verte n'est qu'une croissance de trop. Entre les élections législatives françaises et grecques, le sommet du G20 et les prochaines échéances européennes, la conférence Rio+20 est passée presque inaperçue.

La croissance verte n'est qu'une croissance de trop

Il faut dire que ses résultats sont modestes et que les chefs d’Etat se sont peu mobilisés. Pourtant, il y a urgence à agir alors que les discours emphatiques sur la «croissance verte» contrastent fortement avec l’ampleur des initiatives concrètes. Dennis Meadows, coauteur du «rapport Meadows», Les limites à la croissance (dans un monde fini), persiste: il y a bien des limites physiques à la croissance. Quarante ans après la publication de la première édition de son ouvrage, malencontreusement publié en France sous le titre Halte à la croissance! (lui-même le déplore), ses opposants triomphent: vous voyez bien que ce n’était qu’un tissu d’inepties, la population et l’économie continuent de croître (avec parfois des ratés!) Publicité Le problème s’aggrave. Le mot « décroissance », un « suicide politique » pour Dennis Meadows. A l’heure où la planète a rendez-vous à Rio pour parler d’« économie verte », la voix de Dennis Meadows mérite d’être écoutée.

Le mot « décroissance », un « suicide politique » pour Dennis Meadows

Environnementaliste américain, il était chercheur au MIT (Massachusetts Institute of Technology) et âgé de seulement 30 ans lorsqu’il a publié, avec ses collègues, en 1972, le rapport sur « Les Limites de la croissance », à la demande du Club de Rome. Modèle complexe L’équipe du MIT a modélisé un système très complexe, à savoir l’humanité. Parmi les dizaines de variables : la population globale, la superficie cultivable par individu, les ressources naturelles restantes, le quota alimentaire par personne, la production industrielle par tête, le capital industriel global, le niveau de pollution.

Ils définissent ainsi l’empreinte écologique de l’humanité par rapport à la capacité de charge de la Terre. Au beau milieu des Trente Glorieuses, ce texte devenu un best-seller créa un choc dans le monde développé. Vous conseillez aux gens de ne pas aller à Rio ?