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Militer au quotidien

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Pourquoi je quitte les milieux militants sur internet. Trigger warning : Violences psychologiques, suicide. 2700 Mots Temps de lecture : 20 minutes Je suis doucement rentré dans le milieu militant au fur et à mesure des deux dernières années.

Pourquoi je quitte les milieux militants sur internet

Cela s’est fait par deux mediums principaux : 1/ La création d’un compte twitter et 2/ La fréquentation de groupes militants sur Facebook. J’avais commencé un article humoristique pour dire à quel point j’en avais ma claque, de ce milieu. Je m’intéresse aux subcultures depuis toujours. I – Des Subcultures et des milieux militants J’ai été spectateur et/ou acteur dans les communautés juive, geek, *tousse* PUA *tousse*, végane, polyamoureuse, athée, childfree, féministe, antifa… J’ai même eu la chance d’observer la communauté furry (fort intéressante au demeurant). Ce qu’il faut comprendre à propos du monde des pailles rigolotes en plastique, c’est qu’il y a deux camps : les professionnels et les amateurs.

Une chose qu’ont en commun tous ces groupes, c’est la reproduction des structures hiérarchiques. Colère Militante — À propos de la toxicité et des abus en milieu... Le post qui ne venait pas. La Causerie » La Causerie n°50 du 13 avril 2014. Lorsque les journalistes font réagir les trolls et les cqs sur de vrais gens (avec tweets) · Agia31. Il parait que parler aux cons les instruit. Lors d'un podcast, il était demandé à des féministes pourquoi elles se sentaient obligées de répondre à des "cons" alors qu'il suffirait de les bloquer ou de les ignorer.

Il parait que parler aux cons les instruit

Ce point revient souvent dans les discussions et je pense important d'en parler. Déjà je récuse le mot "con" qui veut tout et rien dire. Les protagonistes voulaient ici parler d'une personne qui professe des opinions sexistes que ce soit par troll ou parce qu'il le pense ; le sexisme n'est pas de la connerie ; penser cela c'est dépolitiser un système oppressif en en faisant un défaut individuel sorti de nulle part sinon du cerveau de celui qui parle. Nous n'avons au final guère le choix de parler avec ces gens là ; sur mon précédent article, une personne est venue proférer des horreurs en parlant de "femmes qui incitent au viol". Je ne me sentais pas, ce soir là d'être dans la pédagogie ; j'ai donc demandé à celles et ceux qui s'en sentaient capables de le faire. Et puis il ne resta que moi. Le sentiment d’urgence.

Il n'y a pas si longtemps, je débarquais dans la cuisine, rouge, échevelée, en train de hurler, où des potes étaient en train de prendre un verre : "putain mais j'en ai plein le cul de tous ces connards machistes, dix ans que j'explique les mêmes choses, rien n'avance".

Le sentiment d’urgence

Un des copains m'a demandé très calmement ; "mais pourquoi tu t'infliges tout ca ? ". Je lui ai balancé à la gueule que c'était vraiment une question de privilégié, vraiment une question d'un mec qui peut ne pas s'emmerder avec le féminisme. La veille un connard quelconque m'avait traitée de salope dans le métro et je crois, que, toutes, égoïstement, peut-être on est là pour que peut-être un jour des connards arrêtent de nous traiter de salope dans le métro. Je ne connais pas une femme, pas une qui n'a pas subi un jour du sexisme ; cela va aller de la réflexion en apparence anodine au viol mais il y a un continuum là dedans (que vous êtes nombreux à ne pas vouloir voir, ok on est d'accord). Je ne peux pas. Je hais les indifférents, par Antonio Gramsci. Je hais les indifférents.

Je hais les indifférents, par Antonio Gramsci

Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents. L’indifférence est le poids mort de l’histoire. L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. La plupart d’entre eux, au contraire, devant les faits accomplis, préfèrent parler d’idéaux qui s’effondrent, de programmes qui s’écroulent définitivement et autres plaisanteries du même genre.

Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. 11 février 1917 Traduit de l’italien par Olivier Favier. Fais pas genre, Dépêche de sexisme et d'homophobie ordinaire. Jipé. Jipé, c'est le gars dont on t'a dit, quand tu es arrivé(e) dans l'entreprise : "Il est sympa, mais parfois il dit des trucs un peu limite", "S'il va un peu trop loin, ignore-le".

Jipé

Quelques personnes t'ont dit : "c'est un connard, méfie-toi", mais ils n'étaient pas beaucoup. Jipé, c'est effectivement un connard. Jipé est un connard, et faut pas le pousser beaucoup pour qu'il prenne sa casquette de faf-connard. Jipé, il a un avis négatif sur toust les assistés ce qui n'est pas lui : les femmes, les étrangers, les pas-blancs, les pauvres et les chômeurs, les fonctionnaires, les homos, ses voisins, son gardien, son facteur. Parfois il fait des combinaisons : son voisin est une femme, et/ou pas blanc(he) et/ou au chômage, et là c'est le méga-combo. C'est le gars qui lance des pièces de monnaie dans le décolleté des salariées.