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H1 : L'historien et les mémoires de la guerre d'Algérie

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Mort de Maurice Audin : Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l'État. Après plus de soixante ans de silence ou de mensonges, à propos de la disparition du jeune mathématicien et père de trois enfants, Maurice Audin, Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de l'État. Professeur à l'université d'Alger, il est arrêté chez lui le 11 juin 1957, en pleine bataille d'Alger, par des parachutistes français. Il ne reviendra jamais. Militant communiste, accusé d'aide au FLN (front de libération nationale), il est officiellement mort en essayant de s'évader, mais en réalité il a été torturé puis assassiné. Pour la famille, même plus de soixante après, c'est un geste important que la vérité soit dite. "J'avais un mois quand mon père a été arrêté et maintenant je suis retraité, c'est quand même très très long", témoigne Pierre Audin, le fils de Maurice Audin.

Peu avant de mourir en 2013, Paul Aussaresses à l'époque colonel, se confie. Sous les ordres du général Massu, il écrit : "il faut exécuter Audin pour l'exemple. Le JT. Maurice Audin: « La France se grandit en mettant fin au mensonge d'Etat » estime Pierre Laurent (PCF) Torture de Maurice Audin: « Le rôle du président n'est pas de rechercher des responsabilités criminelles dans une opération confuse comme l'était la guerre d'Algérie », estime Jean-Marie Le Pen.

[Plateau brève : Dépôt de plainte guerre d'Algérie] HARKIS/DEPOT PLAINTE. L'Algérie dix ans après. Deuxième volet : l'Algérie des Français. Avoir 20 ans dans les Aurès. René Vautier à propos de son film "Avoir 20 ans dans les Aurès" Les harkis. Harkis : les oubliés de la République française. Le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Atlantiques) est le symbole des soldats français que la République ne voulait pas voir.

Ici ont vécu des milliers de familles de harkis, ces combattants qui avaient choisi de défendre l'Algérie française. Khaled Klech avait 10 ans en 1963 quand il est arrivé avec sa famille, dans ce camp où rien n'avait été prévu pour eux. "On nous a traités comme du bétail", explique ce fils de harki. Dès 1962, le camp de Rivesaltes devient la capitale des harkis. 22 000 personnes sont passées ici, sans eau, sans électricité. Le camp est balayé par les vents glacés des Pyrénées et l'hygiène est déplorable. Le JT. Guerre d'Algérie: l'armée retire une affiche polémique. Alors que l'on s'apprête à commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale, un autre conflit, celui d'Algérie, enflamme les esprits des anciens combattants.

Il a suffi d'une affiche, maladroite, pour raviver le traumatisme d'une guerre qui fut longtemps niée par les autorités. Exposée dans plusieurs centres d'information et de recrutement des armées (Cirfa), l'affiche intitulée "Soldats de France, voici d'où vous venez", rappelle quelques grands faits d'arme des militaires français : les batailles de Marignan (1515), de Bazeilles (1870), de Verdun (1916)... Problème : elle passe directement de la chute de Diên Biên Phu (1954) aux opérations extérieures d'aujourd'hui - "opex", dans le jargon. "La guerre d'Algérie, où 15 000 soldats français sont morts au combat, a été occultée, c'est stupéfiant et inacceptable ", tempête l'ancien lieutenant-colonel Georges Brignone, 84 ans, président d'honneur de l'Amicale du 4e régiment de hussards, dans lequel il servit à Souk-Ahras.

[Réactions tortures du général Aussaresses] Guerre d'Algérie: quand les Algériens redécouvrent leur histoire. Caricature Plantu pouvoir algérien. Algérie-France, mémoires sous tension. Histoire commune entre les deux pays, la guerre d'Algérie n'est pas encore une histoire partagée. La réconciliation est difficile tant le cloisonnement des mémoires est fort. Cinquante ans après, la mémoire et l'écriture de l'histoire de la guerre restent des sujets très sensibles dans les rapports franco-algériens. Au silence de la France pendant de longues années sur les exactions commises au temps colonial a répondu la surabondance algérienne d'écrits sur la "guerre de libération nationale". Dans les années 1990, l'ouverture des archives, en particulier celles de l'armée française, et l'arrivée sur le devant de la scène culturelle de nouvelles générations de chercheurs ont permis une progression de la connaissance de cette période.

Car en 2005, un basculement s'opère, une "guerre des mémoires", jusqu'alors larvée, s'installe ouvertement dans le paysage culturel et politique. Trois ans plus tard, la fièvre n'est toujours pas retombée. Mais ce discours provoque une levée de boucliers. La guerre d’Algérie, ou ce passé qui ne passe pas.