background preloader

Moody's met la pression sur l'Héxagone

Facebook Twitter

La France cherche à conserver son triple A. Aucune dégradation ne doit avoir lieu avant un an, mais le gouvernement va devoir annoncer de nouvelles mesures d’économies. Une telle décision aurait aussi des conséquences sur la stabilité de la zone euro. Les responsables de la zone euro s’attendaient à une semaine agitée, sur fond de négociations pour recapitaliser les banques européennes, et dans l’attente du sommet de dimanche 23 octobre, qui doit apporter « une réponse globale et durable » à la crise de la dette publique. C’était sans compter sur l’annonce, dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 octobre, de l’agence de notation Moody’s qui se donne trois mois pour déterminer si elle abaisse la perspective du « Aaa » français, de « stable » à « négative ». Moody’s a relevé que la solidité financière de l’État français, certes encore très élevée, « s’est affaiblie, comme c’est aussi le cas pour d’autres pays de la zone euro ».

Que signifie la décision de Moody’s ? Le gouvernement prêt à revoir sa copie budgétaire. Si la France perdait son triple A? - Machine à sous à Macao Siu Chiu / Reuters - Une note publiée par l’agence de notation Moody’s le 17 août n'est pas passée inaperçue. Elle laisse entendre que quatre grands pays –les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni– pourraient perdre leur triple A (la meilleure note) accordé à leurs emprunts d’Etat.

Pour être précis, il faut souligner que le bruit a été essentiellement médiatique. Sur les marchés, on est plus ou moins préparé à une telle éventualité. Première question à se poser: la menace est-elle à prendre au sérieux? Publicité Le poids de la dette Ajoutons que, d’une façon générale, le monde bénéficie actuellement de taux d’intérêt extrêmement faibles. On remarque toutefois que l’agence ne se veut pas du tout menaçante. Deuxième question: que se passera-t-il si, d’aventure, Moody’s et les autres agences abaissent les notes attribuées à ces quatre pays? Reste à savoir si ensuite dans la réalité cela aurait un très grand impact. Gérard Horny Devenez fan sur. "La France est très mal placée parmi les pays notés triple A". Sévère mais injuste. Photo : skynews. L’élève France a trouvé une maitresse d’école encore plus terrifiante qu’Eva Joly pour se faire taper sur les doigts : madame Moody’s.

Quand Madame Moody’s n’est pas contente elle nous cause sur un ton qu’aucun professeur n’oserait employer avec ses élèves, ce qui est bien regrettable d’ailleurs. Et là, elle n’est pas contente. Comme elle veut laisser une dernière chance à la pédagogie, nous avons évité de justesse l’exclusion pour indiscipline budgétaire, mais elle nous a à l’œil. À noter que dans le langage de madame Moody’s on ne parle pas d’exclusion mais de dégradation, terme qui a un petit arrière-goût de moralisme old-school. Mais le pire n’est pas qu’on se fasse engueuler, le pire, c’est qu’on en redemande. L'absurde combat de l'Europe contre les agences de notation. Triple A : Moody's enclenche la spirale de la cata ! Pécresse : si la France perd son triple A, c'est la faute à Hollande !

(Valérie Pécresse - Wikimedia - Marie-Lan Nguyen) Franchi, que dis-je, survolé par Valérie Pécresse, ci-devant bonimenteuse-en-chef-adjointe à l’UMP, une de ces instances clonées de perroquets élevés en batterie au 55 rue La Boétie, et dont le rôle est de squatter tous les médias pour y déverser à tout propos un tombereau de billevesées prédigérées et calibrées. Un peu moins présente que Copé, et il faut bien le dire moins mouillée dans l’eau des piscines des intermédiaires véreux entre marchands de canons et politiciens corrompus, elle tient néanmoins honorablement son rang dès qu’il s’agit de dire dans le poste des conneries grosses comme elle (et même bien davantage car elle est plutôt svelte). Valérie Pécresse fait assurément partie de ces 1%. Fille du directeur de Bolloré Télécom, elle fit ses études secondaires à « l’Institution Sainte-Marie de Neuilly-sur-Seine », lieu fort bien fréquenté où elle ne risquait guère de rencontrer de prolos ni d’étrangers.

Du même auteur. Les agences de notation: thermomètre économique au doigt mouillé. (Photo : Marie-Lan Nguyen - Wikimedia commons - cc) « La notation c’est le thermomètre, il faut soigner la maladie » a déclaré hier Valérie Pécresse à propos de la menace de dégradation de la note de la France par nos amies les agences de notation (BFM TV). Ah ! Elle a bon dos la métaphore du thermomètre en ce moment. C’est exactement la même qu’on nous a servie du côté du normalisateur comptable international (les experts basés à Londres qui fabriquent un langage comptable international largement inspiré des thèses ultralibérales américaines, l’IASB, pour les intimes) à propos de la comptabilisation de la dette grecque dans les banques françaises : - il faut appliquer une décote de 21% disaient ensemble les politiques, la fédération internationale des banques et plein d’autres gens bien placés pour savoir, au moment du bouclage des comptes semestriels arrêtés au 30 juin dernier.

Les raisons de la querelle ? Ah ! - prenez le prix bradé. - on s’en fout, c’est la loi du marché.