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Ce qu'il faut retenir cette semaine 17_05_2013

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Droit à l'oubli vs droit à l'information. Qui n'a pas été « taggé » un jour à son insu sur une photo à caractère personnel, mentionné dans un statut gênant après des débats politiques enflammés, ou filmé en train de faire une entrée fracassante dans le « lipdub » d'une start-up depuis longtemps disparue ? Et qui n'a pas eu envie, faute d'avoir suffisamment protégé ses données à l'instant T, de faire table rase de ce passé virtuel encombrant en faisant valoir le « droit à l'oubli » ?

Pour la Commission européenne et le Parlement européen, il est légitime de mettre en place de nouveaux garde-fous pour que les grands opérateurs privés du web, tels Facebook ou Google, ne puissent pas conserver et commercialiser ad vitam æternam les données personnelles des utilisateurs de leurs plateformes. De quoi tirer un trait définitif sur la conservation dans la durée des listings des candidats au baccalauréat, des registres du cadastre, des dossiers bancaires ou RH... Photo : Archive par abbyladybug (CC BY-NC 2.0) Internautes, savez-vous que vos données personnelles valent de l'or... pour vous?

Federico Zannier vend sa vie privée pour deux euros. Cet étudiant qui vit à New York a mis aux enchères la totalité de ses données Internet, avec une mise de départ de deux euros. Sur le site de financement collaboratif Kickstarter, il propose à qui voudra d'acheter son « empreinte web », autrement dit ses traces et données personnelles stockées sur Internet. Ceci inclut les pages web qu'il a visitées, les achats qu'il a effectués en ligne, son activité sur les réseaux sociaux, les vidéos qu'il a regardées, ses e-mails... Tout est expliqué dans la vidéo qui accompagne son projet (la traduction en francais est ici), ainsi que sur le site qu'il a créé. 30 milliards de dollars de revenus de la publicité aux Etats-unis Mais Frederico Zannier ne fait pas ça par simple désir d'argent.

Cependant, quand le jeune homme affirme ne rien recevoir en échange de ces informations, ce n? Des internautes rémunérés en échange de leurs informations Notre vie privée est-elle en vente sans qu'on ne le sache ? Ce que votre Fournisseur d’Accès à Internet ne vous montre pas... ou pas bien. Des vidéos sur Youtube qui se téléchargent à la vitesse d’un escargot... Free, le fournisseur d’accès à Internet, a déclenché un tsunami de protestations en expliquant sa raison de brider ainsi Google - auquel Youtube appartient : «Mieux vaut une petite crise des débits maintenant que des prix élevés demain.» La déclaration est de Xavier Niel, le fondateur de Free, mais les vraies raisons se trouvent peut-être chez l’opérateur lui-même, dont le réseau serait sous-dimensionné. Le même Free a récidivé en début d’année en bloquant, par défaut, l’affichage des pubs sur sa Freebox Revolution. Certains clients ont immédiatement résilié leur abonnement.

Et de nombreux observateurs ou acteurs du Net ont publié ce qu’ils pensaient de cette atteinte à la neutralité d’Internet. Certes, on est loin de la censure dont les utilisateurs d’Internet sont victimes dans certains pays comme la Chine ou la Syrie... mais la question fait débat. Photo : Sharp View par svenwerk (CC BY-NC-ND 2.0) Une tablette, gadget ou véritable outil ? L’avenir selon Google : si vous n’êtes pas connecté, vous êtes suspect. Cyberguerre, fin de la vie privée : dans un livre, deux pontes de Google promettent une apocalypse dont seuls les géants de la technologie pourront nous sauver. C’est un livre de technophiles, et pas des moindres puisque l’un d’eux est patron de Google ; et pourtant, il nous annonce un avenir à faire frémir.

Le livre qui vient de sortir aux Etats-Unis, « The New Digital Age » (« Le Nouvel Age numérique », pas encore traduit en français), a deux auteurs de poids : Eric Schmidt, 56 ans, pendant dix ans le PDG de Google et depuis deux ans son président exécutif ; Jared Cohen, de 25 ans son cadet, un jeune premier intellectuel passé de la diplomatie auprès de Hillary Clinton à la tête de Google Ideas, le think tank du géant américain.

Eric Schmidt au siège de Google à New York, le 13 avril 2013 (Christopher Lane/The Guar/SIPA) « The New Digital Age » d’Eric Schmidt et Jared Cohen Assange et Kissinger Jared Cohen à New York, le 23 avril 2013 (Evan Agostini/AP/SIPA) Qu’on en juge. "Entrer dans la troisième époque du Web" L'État compte investir plusieurs milliards pour développer le très haut débit, l'économie des objets connectés, le cloud computing ou encore les big data… Comment cela aidera-t-il à dessiner la France de demain? Le numérique provoque une métamorphose de la société bien plus importante que ne le fit en son temps l'imprimé. D'ici dix ou quinze ans, les emplois manufacturiers seront robotisés, ce qui est déjà bien engagé chez Mercedes.

Il n'y aura plus de caissières, plus de manutentionnaires ni de conducteurs de métro, voire de chauffeurs de camion. La corporéité sera bouleversée par les interfaces brain-computer ("cerveau-ordinateur") et par les capteurs et les prothèses qui entreront dans le corps humain. Tous les savoirs formels, les savoir-faire et les savoir-vivre évolueront. Et toute l'activité économique sera conditionnée par le numérique…Oui.

C'est pour cela qu'il faut investir massivement, faute de quoi l'Europe sera vassalisée – et à très courte échéance. Comment faire autrement? L’illectronisme, nouvelle grande cause nationale? Temps de lecture: 6 min Selon une étude de l'Insee parue en décembre dernier, la France compte 2,5 millions de personnes illettrées. 7% des adultes de 18 à 65 ans ayant été scolarisés en France, mais ayant perdu les acquis de base, souffrent de ce handicap. C’est pourquoi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a officiellement érigé l’illettrisme grande cause nationale 2013 le 1er mars dernier. Or, outre la lecture, l’écriture ou le calcul, une autre compétence clé —selon les termes de l’Union Européenne— est apparue il y a quelques années: la maîtrise des technologies de l'information et de la communication.

Si ceux qui lisent ces lignes ne sont, à priori, pas concernés, une partie non négligeable de la population souffre de ce que l’on appelle «l’illectronisme». La première occurrence du terme serait à attribuer à Lionel Jospin lors d’un discours à Hourtin, en Aquitaine, le 26 août 1999: «L’essor des technologies de l’information ne doit pas creuser un "fossé numérique".

Mathieu Perrichet.

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