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Vidéos. Questionnaire D1 11. Le monde minuscule des microplastiques dans l’océan. Publications - Vidéo : « Le PIB et la croissance en questions » Interdire le « burkini » au nom de la laïcité ? Alors que le Conseil d’Etat a annulé les décisions d’interdiction du burkini sur les plages, la polémique pose la question de la place des signes religieux dans la société française.

Alors que le Conseil d’Etat a annulé les décisions d’interdiction du « burkini » sur les plages, la polémique fait rage, posant la question de la place des signes religieux dans la société française, de la liberté de conscience, de l’égalité entre hommes et femmes, de la stigmatisation des musulmans, de leur discrimination et dépasse les frontières de l’Hexagone.

La sociologue Nathalie Heinich constate que « la culture de gauche [est] déchirée, depuis les premiers débats sur le voile islamique, par les tensions entre antiracisme et féminisme ». Pour elle, « les fidèles des causes post-soixante-huitardes, en plaquant des schémas valables naguère, deviennent les premiers fossoyeurs des valeurs qu’ils croient défendre. A lire sur le sujet : – Le burkini, une question de principe, par Anne Chemin. A lire aussi : Pourquoi une partie de la gauche s’est entichée du burkini? Séance de baignade près de Bizerte, en Tunisie, le 16 août 2016 (Photo : AFP/Archives FETHI BELAID) La querelle du burkini vient de reprendre en France et elle a traversé très rapidement l’Atlantique. Elle déchaîne les passions, naturellement, surtout depuis que certaines villes françaises comme Cannes ont décidé de l’interdire à la plage. Les uns se demandent s’il faut généraliser cette interdiction alors que les autres ne sont pas persuadés des vertus d’une intervention politique autour de cette question, même s’ils désapprouvent symboliquement ce qu’il représente.

On convient toutefois, en général, que le burkini n’est pas un vêtement de plage comme un autre mais bien le symbole d’une forme d’exhibitionnisme identitaire. On reconnaît un malaise légitime et profond devant ce vêtement militant. On se demande aussi si le burkini pose problème du point de vue de la laïcité ou pour des raisons encore plus profondes. Faut-il interdire ou non le burkini ? Sacralisation de la différence. Burkini, voile: la vertu ostentatoire. Image extraite d'une vidéo tournée sur une plage de Marseille (Photo : SIPA.AP21943945_000002) Invité par Olivier Galzi sur iTélé le 29 août, le député PS Razzy Hammadi a déclaré que c’était « un droit fondamental pour des musulmanes dans notre pays de porter un voile dans l’espace public ». Voilà un homme de gauche comme Terra nova les aime. Pendant ce temps, à Colomiers, Manuel Valls parlait de Marianne, « le sein nu, parce qu’elle nourrit le peuple, et qui n’est pas voilée ».

Comme Chevènement, il conseille aux musulmans un minimum de discrétion, ce qui offusque immédiatement les divers thuriféraires de l’islam de France. Et avant-hier à Marseille, à quatre heures de l’après-midi et en plein centre-ville, j’ai croisé une jeune femme en burqa, tenant la main d’une petite fille accoutrée de même. Ce qui nous ramène au burkini et à l’incident de Sisco. Faudrait savoir. Lire la suite sur le blog de Jean-Paul Brighelli. Les défenseurs de l’islam sont-ils “islamophobes”? Une plage turque en 2006 (Photo : SIPA.00583740_000003) Le burkini est une « tentative de reconnexion (…) entre les marqueurs religieux et les marqueurs culturels modernes » affirme sans sourciller Olivier Roy, politologue et « spécialiste de l’islam » dans une interview publiée par Francetvinfo dimanche.

Si l’affirmation peut, au premier abord, surprendre, l’explication du politologue est en revanche limpide : « Le groupe Etat islamique ou les talibans n’autoriseraient jamais le burkini. » Certes, sur ce dernier point, Olivier Roy a sans doute raison. Mais doit-on pour autant considérer cette tenue comme « moderne » et comme « l’exemple même de la gentrification de la pratique religieuse », ainsi qu’il l’affirme un peu plus loin dans l’interview ? Non car pour Olivier Roy comme pour beaucoup de médias qui assimilaient il y a quelques jours les musulmans à une communauté (et parfois d’ailleurs les Corses à une autre !) Burkini au Conseil d’Etat: la déraison du droit.

Manifestation en faveur du burkini, jeudi 25 août, devant l'ambassade de France à Londres (Photo : SIPA.AP21942517_000007) Les nombreux et divers défenseurs du burkini se félicitent. La plage est à tout le monde. Se baigner en tenue islamique est une liberté fondamentale, c’est le Conseil d’Etat qui le dit. Les mauvaises langues répliqueront que, justement, ce n’est guère encourageant quand on se rappelle que la déraison des « Sages », qui affirmaient en 1992 qu’il était urgent de ne rien faire s’agissant du voile islamique à l’école, nous a fait perdre dix ans dans la lutte contre l’islam radical et sécessionniste dont tout le monde, à l’exception de quelques gauchistes maintenus et des journalistes de France Inter, pense désormais qu’il menace le pacte républicain – en dehors du fait qu’il offre au terrorisme djihadiste un terreau de sympathisants.

Rien de surprenant, donc : pour le Conseil d’Etat, chacun fait ce qui lui plaît et les vaches de tous seront bien gardées.