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Attentats du 13 Novembre /Daech

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La colère, le sang et la perte | Les Chroniques de Paige Palmer. J’ai écrit cet article pour les blessés, les meurtris, les apeurés et les affaiblis. Et je n’ai pas à m’excuser des erreurs des autres. Juste à pleurer de rage les tourments de notre époque. D’abord, on apprend le drame. Comme en Janvier 2015, on cesse toute activité immédiatement tant la nouvelle nous glace le sang et fige tous nos muscles. On se passe de toute réflexion, de tout ce qui pourrait empêcher la communication entre le cœur et l’esprit pour se concentrer sur ce qui vient de se briser à l’intérieur. On allume sa télévision, on lâche son téléphone portable et on attend.

Pourvu qu’il ne se soit rien passé. La nouvelle tombe. Pourvu que ce ne soit pas un carnage. J’étais de ceux qui ont alterné les pleurs et les cris, la douleur et la rage. La violence Rien ne saurait justifier l’horreur d’un attentat. Comme en janvier, on est quelque chose. Au delà des slogans, on a réussi à créer un tout petit peu de réflexion.

On veut toujours nous parler de guerre de civilisation ? Rien. Terroristes français : une géographie sociale accablante. De l’«apartheid social» après les attentats de janvier, au «aucune excuse sociale, sociologique et culturelle» après ceux de novembre, le Premier ministre a balayé le champ des questions posées à la nation par les attentats de 2015. Mais, s’il ne faut pas pardonner, il reste à expliquer et là, le désarroi est grand. Fin novembre, le président du CNRS, Alain Fuchs, a adressé à tous les chercheurs de France un appel à propositions pour mieux comprendre. Les propositions de recherches complémentaires, qui remonteront de cette consultation, porteront sans doute sur le rôle du wahhabisme dans l’émergence de l’islamisme, sur le suivisme géostratégique européen à l’égard des Etats-Unis et notre complaisance à l’égard de l’Arabie Saoudite, ou encore sur l’européanisation nécessaire des services de sécurité.

Ces choses, pourtant connues, ne cessent de s’aggraver car leur présence dans les discours politiques est inversement proportionnelle aux actions engagées. Il faut aller plus loin. Appel des 333 pour la levée de l'état d'urgence. Après les assassinats barbares commis à Paris le 13 novembre, François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls ont décidé «l’état d’urgence», présenté par les sommets de l’Etat comme la réponse à la terreur, à la peur et au désarroi répandus dans le pays, comme la mesure adaptée «pour combattre les terroristes» et «protéger les Français», comme condition de «la sécurité, la première des libertés».

A leur demande, les 19 et 20 novembre, l’Assemblée nationale puis le Sénat, à l’unanimité des groupes politiques qui la composent (à l’exception de six députés qui ont voté contre et une abstention ; et l’abstention de douze sénateurs), ont voté la prolongation de l’état d’urgence et aggravé les dispositions liberticides de la loi de 1955 qui date de la guerre d’Algérie. Avec l’état d’urgence, ce sont, en réalité, les libertés de tous qui se trouvent dangereusement restreintes et menacées. Ainsi : – Tout individu peut être suspecté en fonction «de son comportement». un collectif. Une semaine après la guerre - Benjamin Damade. Ce texte de l’ami Benjamin Damade a été rédigé il y a quelques jours et mis en ligne sur son excellent blog, Codex 43.

Il reste évidemment furieusement d’actualité. Avec son accord et parce qu’il nous semble amplement mériter une plus large diffusion, nous le publions à notre tour sur Article111. C’est arrivé comme un changement d’année, à minuit pile. Pour ceux qui, comme moi, étaient alors rivés à leurs radios, il y a même eu un compte à rebours. Le Président allait parler, il était en passe de parler, il s’apprêtait à commencer à parler et puis voilà, il a parlé.

Et tout d’un coup nous étions en guerre. Depuis l’annonce est répétée à longueur d’ondes. D’autres l’ont expliqué mieux que je ne saurais le faire mais je ne crois pas qu’il faille être un cador de l’antiterrorisme ou un ancien otage pour avoir vu arriver ces attaques2. Il semble en revanche qu’il soit tout à fait possible de déclarer indéfiniment la même guerre. Admettons ici que Charlie fut un point de rupture. France. “Comme s’il n’y avait pas de cafés à Damas ou au Caire ...” Mathias Enard, lauréat du prix Goncourt 2015, revient sur les fractures entre l’Occident et le Moyen-Orient. Un discours à contresens de l’opinion générale de la part de cet amoureux du monde arabe et perse. Le Temps : La Syrie est à feu et à sang, l’Irak est en miettes, Paris est en deuil… Votre distinction par le Goncourt est-elle comme une ultime récompense avant qu’on tire le rideau sur une époque ?

Mathias Enard : Ce n’est pas le monde d’hier que je décris, même si mon livre donne aussi à voir un côté un peu crépusculaire et mélancolique. Il y a une contiguïté obligatoire entre les deux mondes. Les rapports doivent forcément se poursuivre. Le paysage est tout de même assez désespérant, non ? Luis Lema. La France prévient officiellement qu’elle ne respectera peut-être pas les droits de l'Homme. La France vient d’informer le Conseil de l’Europe qu’elle pourra, à cause de l’état d’urgence, déroger à certains droits garantis par la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Tout pays signataire de cette convention peut demander une dérogation à l’application de celle-ci, pour une durée limitée, en cas de guerre mais aussi de « danger public menaçant la vie de la nation ». Et cela dans la « stricte mesure où la situation l’exige », précise l’article 15 de la convention.

Situation ironique : la France annonce qu’elle va enfreindre des droits et libertés fondamentales – et l’officialise – pour combattre ceux qui menacent les droits et libertés... Pourquoi une telle demande officielle ? Cette procédure permet notamment à la France de se prémunir d’éventuels futurs procès devant la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH), qui contrôle et veille à la bonne application de la convention.

Cette situation n’est pas inédite. À lire aussi : État d'urgence : l'État policier pour éluder tout bilan critique. Paris, le 19 novembre 2015 — L'Assemblée nationale a voté aujourd'hui le projet de loi sur la refonte de l'état d'urgence1, adopté en extrême urgence dans un climat de surenchère autoritaire sans précédent. La Quadrature du Net s'inquiète de plusieurs mesures contenues dans la loi, notamment concernant les perquisitions informatiques, la censure d'Internet et la liberté d'association. À rebours de toute réflexion de fond sur les causes profondes des attentats et la manière de régler une situation complexe, la classe politique dans son ensemble se désavoue elle-même en répondant par la restriction générale des libertés publiques à une attaque sans précédent contre nos libertés.

Si le projet de loi précise et actualise un certain nombre de points, notamment en rouvrant une possibilité de recours administratif, La Quadrature du Net regrette profondément qu'il soit refondu dans des délais rendant impossible un examen serein et un débat éloigné des émotions actuelles. 1. « L’Etat islamique a un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique » Après les attentats meurtriers du 13 novembre, revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI), la France et, plus largement, les Occidentaux doivent-ils repenser les liens qu'ils entretiennent avec l'Arabie saoudite et le Qatar ? Une tribune de l'écrivain algérien Kamel Daoud, publiée (en anglais et en français) par le quotidien américain The New York Times et largement partagée sur les réseaux sociaux, vient alimenter le débat. Dans cette tribune, Kamel Daoud, lauréat du Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête et chroniqueur au Quotidien d'Oran, affirme que l'Arabie saoudite n'est qu'un "Daech [acronyme arabe de l'Etat islamique] qui a réussi".

"Daech noir, Daech blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. L’Etat islamique et l’Arabie saoudite. "Daech a une mère et un père"

Attentats de Paris : quel est le piège que nous tend Daesh ? - Blabla #14 - Osons Causer. La stratégie de Daech vise à créer le chaos et diviser les populations. La lecture de l’ouvrage, largement diffusé sur les réseaux sociaux, fait partie de l’apprentissage des militants de Daech. Le 12 novembre, un jour avant les attentats de Paris, Daech a mené une double attaque terroriste contre le quartier à majorité chiite de Bourj al-Brajneh, à Beyrouth, dont le bilan s’élève à 44 morts et 239 blessés. Dans le communiqué de Daech revendiquant l’attentat, l’organisation donne les noms de trois de ses kamikazes supposés : deux Palestiniens et un Syrien.

> À lire aussi : A Beyrouth, « on a développé des anticorps et on résiste » Attiser les tensions communautaires Aussitôt « l’information reprise sur les réseaux sociaux, ainsi que sur les principaux médias télévisés libanais, attise quelques heures durant, les accusations communautaires contre les Palestiniens du Liban », explique Nicolas Pouillard, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo). « Car l’attentat a aussi sa spécificité, poursuit-il.

Le sectarisme de Daech Et la France ? Attentats de Paris - Matthieu Ricard : deux enfants. Qui sont les jihadistes français ? Qui se radicalise, pourquoi et par quels processus ? En France apparaissent deux groupes aux ressorts distincts, l’un issu des banlieues et passé par la délinquance, l’autre venant des classes moyennes, le regard tourné vers la Syrie. Les attentats du vendredi 13 novembre 2015, survenus moins d'un an après ceux qui ont visé Charlie Hebdo, posent la question du jihadisme et de son idéologie, mais aussi et avant tout du jihadiste qui passe à l’acte et commet des crimes de sang-froid. Que se passe-t-il dans sa tête ? D’où vient sa résolution et comment comprendre sa frénésie dans la tuerie, jusqu’à sa mort préméditée comme un accomplissement de son destin par le martyre ? En France, le terrorisme au nom d’Allah est un fait ultraminoritaire parmi les musulmans, il ne touche qu’une infime fraction d’entre eux, mais sa portée n’a aucun rapport avec le nombre réel de personnes tuées : il bouleverse la société et engendre une crise profonde des assises symboliques de l’ordre social.

Attentats à Paris : Marc Trevidic dit ses 4 vérités. Enquête. Ce que veut vraiment l’Etat islamique. Cette grande enquête publiée dans The Atlantic offre un éclairage sans précédent sur les objectifs et les fondements idéologiques de Daech. Soutenant la thèse selon laquelle l’organisation se définit essentiellement par sa lecture littérale du Coran, elle a suscité de nombreuses réactions.

En voici, en exclusivité, l’essentiel. Qu’est-ce que l’Etat islamique [EI, Daech en arabe] ? D’où vient cette organisation et quelles sont ses intentions ? La simplicité de ces questions peut être trompeuse, et rares sont les dirigeants occidentaux qui connaissent les réponses. L’organisation s’est emparée de Mossoul, en Irak, en juin 2014 et règne déjà sur une zone plus vaste que le Royaume-Uni. Nos lacunes sur l’EI sont d’une certaine façon compréhensibles : l’organisation a fondé un royaume isolé et peu de gens en sont revenus. Nous avons mal compris la nature de l’EI pour deux raisons. Ben Laden a organisé la terreur sous la forme d’une entreprise comptant des franchises. Mahomet à la lettre I. V. La vraie nature de Daech. L’Etat islamique et ses adeptes ne sont pas une bande de psychopathes en mal d’exaltation.

C'est un groupe religieux et militaire organisé, disposant de dirigeants compétents avec une stratégie cohérente au service de la guerre sainte. «Nous ne gagnerons pas contre l’idéologie de Médine [de l’Islam radical] en arrêtant le kamikaze juste avant qu’il se fasse sauter. Où qu'il soit, un autre ou une autre prendra rapidement sa place. Nous ne gagnerons pas en rayant de la carte l’Etat islamique ou al-Qaida ou Boko Haram: un nouveau groupe radical apparaitra ailleurs.

Nous ne gagnerons que si nous sommes capables de combattre l’idéologie de l’Islam radical, de contrer son message de mort, d’intolérance et de promesse dans l’au-delà avec notre propre message de vie, de liberté et de poursuite du bonheur ici et maintenant». C’est ce qu’écrit pour Foreign Policy Ayaan Hirsi Ali, femme politique et écrivain néerlandaise d’origine somalienne menacée de mort par les islamistes.

Eric Leser. Le retour du boomerang. Au-delà de la polémique électoralement intéressée, et assez indigne, sur les mesures de sécurité prises, ou mal prises, par le gouvernement, la classe politique, les médias, l’opinion elle-même devraient s’interroger sur leurs responsabilités de longue durée dans le désastre que nous vivons. Celui-ci est le fruit vénéneux d’un enchaînement d’erreurs que nous avons commises depuis au moins les années 1970, et que nous avons démocratiquement validées dans les urnes à intervalles réguliers.

La démission de l’Europe sur la question palestinienne, dès lors que sa diplomatie commençait là où s’arrêtaient les intérêts israéliens, a installé le sentiment d’un «deux poids deux mesures», propice à l’instrumentalisation et à la radicalisation de la rancœur antioccidentale, voire antichrétienne et antisémite. Les situations inextricables de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Syrie, de la Libye ne sont que la résultante de ces erreurs de calcul, ou de ces calculs à courte vue. Jean-François Bayart. Analyse. Ne pas tomber dans le piège de Daech. Villepin : « Faire croire que nous sommes en guerre est un piège. C’est une voix discordante. Mais elle est la bienvenue. Invité dimanche du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Dominique de Villepin a récusé l’idée « d’être en guerre », une expression abondamment utilisée par Manuel Valls, le PS et l’opposition depuis les attentats de vendredi soir.

Or, pour l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, « nous sommes dans une période où les mots doivent avoir du sens ». « Une guerre ce sont deux États et deux armées qui se confrontent », justifie Dominique de Villepin, ce qui n’est pas le cas des terroristes qui ont agi à Paris et au Stade de France : « Le fait [que les terroristes aient] utilisé des Kalachnikovs, des grenades, un certain nombre de munitions [ne] constitue pas une armée reconnue dans le cadre d’un État. . « Quelle est la conséquence de cette idée ? Ce n’est pas « parce qu’une bande d’assassins fanatiques vous déclare la guerre que vous tombez dans le piège de la surenchère », argumente-t-il. . « Quelle est le sens de la guerre totale ? #WHYSYRIA : La crisis de Siria bien contada en 10 minutos y 15 mapas.

« Le but premier de l’Etat islamique est de cibler des Français, pas un mode de vie » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Hélène Sallon La simultanéité des attaques et le mode opératoire du commando terroriste qui a fait au moins 129 morts à Paris, le 13 novembre, laissaient peu de doute. La revendication par l’Etat islamique (EI), moins de douze heures plus tard, par un communiqué en plusieurs langues et une vidéo, amplement relayés sur les réseaux sociaux djihadistes, a confirmé l’implication du groupe dans ce que le président français, François Hollande, a qualifié d’« acte de guerre qui a été préparé, organisé, planifié à l’extérieur avec des complices à l’intérieur ». Après la mort de ressortissants russes dans le crash d’un avion en Egypte, les attentats en Turquie et au Liban, l’EI a voulu frapper au cœur de Paris, présentée comme la « capitale des abominations et de la perversion, qui porte la bannière des croisés ». « Vous ne vivrez pas en paix » « C’est un discours opportuniste, estime Romain Caillet, spécialiste des mouvements djihadistes.

« Ils haïssent nos libertés » Attentats à Paris : après l'horreur, quelles erreurs devons-nous éviter ? Lettre à ma génération : moi je n'irai pas qu'en terrasse. Vos guerres, nos morts (Julien Salingue)