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Fraises et tomates, l'usine rouge

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La tomate cœur de bœuf, une supercherie qu'il faut dénoncer. Ce n’est pas, fort heureusement, un nouveau scandale sanitaire.

La tomate cœur de bœuf, une supercherie qu'il faut dénoncer

Mais, presque aussi grave, une gigantesque supercherie qui risque de longtemps prolonger la défiance des consommateurs envers ce qu’on leur donne à manger. Cela fait une quinzaine d’années maintenant que la tomate, deuxième produit le plus consommé du rayon primeurs, derrière la pomme de terre, est devenue l’enjeu d’une bataille commerciale acharnée. Jamais on n’a vu sur le marché des fruits et légumes un produit aussi "marketé". Il faut bien dire qu’il y avait là, tous les ingrédients pour retourner le marché: une forte demande des consommateurs et donc des enjeux financiers considérables, une non moins forte insatisfaction de ces consommateurs qui regrettent tous le goût des tomates d’antan, la pression de la grande distribution qui réalise entre 6 et 10% de ses ventes de primeurs avec la tomate et enfin, l’absence jusque-là de stratégie marketing élaborée.

La recette bretonne pour appâter le chaland. Des tomates hors catégorie. Conter, ce n'est jamais que dire avec lenteur les joyeux brassages de la besace à mémoire.

Des tomates hors catégorie

Mais avant de parler, le conteur écoute. J'aime à me cacher dans les coins de bistrots. Ceux où si vous n'êtes pas du pays, les discussions s'arrêtent et les têtes se tournent quand vous entrez. Les cafés de fond de ruelles, ceux dont l'enseigne se fane et menace de se décrocher sous le poids de la poussière... J'aime aussi à flâner sur les marchés, ceux où s'entremêlent les couleurs et les parfums, allant des fromages aux origines incertaines jusqu'aux parfums d'orient, ceux où bérets et longues chevelures se croisent et se voient enfin... J'aime écouter les paroles de hasard glanées au bord des chemins, à la boulangerie, sur un banc ensoleillé ou au coin d'une cheminée quand le vent hurle au dehors...

Avec tendresse et un opiniâtre refus de se prendre au sérieux, ces chroniques racontent cette terre et ceux qui en font la saveur. Retrouvez toute l'actualité d'Olivier De Robert sur ariège chroniques. Le cri de la tomate - N°2 - Jean-Luc Porquet. Cette chronique a été publiée dans le numéro 12 de la version papier d’Article11 (toujours en kiosques, soit dit en passant) - et pour celles et ceux qui l’auraient ratée, le premier opus de cette chronique est à lire ICI.

Le cri de la tomate - N°2 - Jean-Luc Porquet

Avant de venir au monde, la tomate ne ressemble à rien. C’est juste une fleur étoilée, jaune, plutôt maigrichonne, même pas la taille d’une pâquerette, avec beaucoup moins de pétales, seulement cinq, disposés en corolle, laquelle repose sur un calice vert et un rien poilu. À la différence de son feuillage très odorant, cette fleur n’a guère d’odeur. Elle n’a personne à séduire. Elle est du genre désespéré. Le cri de la tomate - n°1 - Jean-Luc Porquet. Cette chronique a été publiée dans le numéro 11 de la version papier d’Article11 (toujours en kiosques, soit dit en passant) Dans « l’appel des 451 » lancé par un collectif de personnes travaillant dans différents secteurs du livre, et désireux de contrer (entre autres) l’arrivée du « livre numérique », on tombe sur cette distrayante anecdote : « Un ami paysan nous racontait : “Avant il y avait la tomate.

Le cri de la tomate - n°1 - Jean-Luc Porquet

Puis, ils ont fabriqué la tomate de merde. Et au lieu de l’appeler ‘tomate de merde’, ils l’ont appelée ‘tomate’ ; tandis que la tomate, celle qui avait un goût de tomate et qui était cultivée en tant que telle, est devenue ‘tomate bio’. A partir de là, c’était foutu.” » Des tomates bretonnes au bon goût d'effet de serre - Agriculture. Douze kilos : c’est la quantité moyenne de tomates que mangent les Français chaque année.

Des tomates bretonnes au bon goût d'effet de serre - Agriculture

Avis aux fans de ce fruit-légume originaire d’Amérique du Sud, s’ils veulent en manger 12 mois par an : de novembre à mai, les tomates sont importées, essentiellement du Maroc et d’Espagne, où le soleil brille plus chaudement mais où les salaires ne flambent pas, loin de là. Ce qui permet de compenser les coûts liés au transport, tant que ceux-ci n’intègrent pas le coût de la pollution. Les premières tomates cultivées en France arrivent du Sud-Est à la mi-février. À partir du mois de mars apparaissent sur les étals des tomates de Bretagne, première région productrice de l’Hexagone. Les tomates hors-sol poussent dans la laine de verre Pour devancer le printemps, on les fait passer du plein air aux serres chauffées.

Le « boom » des tomates en Bretagne, terre traditionnelle de production légumière, a commencé au début des années 1990. Un travail aussi pénible qu’à l’usine. La fraise espagnole, un cauchemar social. Rapport_fraises_fr. Que suis-je ? La tomate. Ecosse : travailleurs saisonniers, cueille ou crève. Bienvenue à Castleton, une petite ferme perdue au fin fond de l’Ecosse, à 4 km du hameau le plus proche et à 40 km d’Aberdeen.

Ecosse : travailleurs saisonniers, cueille ou crève

Ici, deux cents étudiants, presque tous d’Europe de l’Est, viennent cueillir des fraises pendant les deux ou trois mois d’été. Ils sont attirés par des salaires moins bas que chez eux, de la même façon que les Ukrainiens sont attirés par les fermes polonaises et les Moldaves par les fermes ukrainiennes. Ils sont recrutés par des agences, qui choisissent les fermes pour eux et donnent même des dérogations aux universités pour que les étudiants puissent terminer leurs examens un peu plus tôt dans l’année et venir travailler en Ecosse. Ce système d’agences permet aux exploitations d’interdire à leurs employés de changer de ferme, et donc de garder, même contre leur gré, un nombre suffisant de travailleurs.

Il évite aussi certains frais inutiles, comme les visites médicales : il n’y a de toute façon ni médecin ni infirmerie à Castleton. Romain Fantin est étudiant.