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Débats

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Pourquoi l’affaire Jacqueline Sauvage fait débat. La femme de 69 ans a été libérée mercredi après une grâce totale de François Hollande.

Pourquoi l’affaire Jacqueline Sauvage fait débat

La question de la légitime défense a été au cœur des débats. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Syrine Attia François Hollande a accordé, mercredi 28 décembre, la grâce présidentielle à Jacqueline Sauvage, 69 ans, condamnée à dix ans de prison ferme pour le meurtre de son mari violent. Pour mieux comprendre les motivations de cette mesure exceptionnelle, retour, dans le détail, sur cette affaire. Les circonstances du meurtre C’est à Selle-sur-le-Bied (Loiret), dans un pavillon résidentiel, que Jacqueline Sauvage a vécu pendant quarante-sept ans avec son mari, Norbert Marot, avant de le tuer le 10 septembre 2012. Le jour de l’homicide, après s’être disputée avec son mari au sujet de leur entreprise commune, une société de transports, menacée de fermeture, Jacqueline Sauvage prend des somnifères avant de partir se reposer dans sa chambre, qu’elle ferme à clé. Les zones d’ombre des faits La préméditation.

Affaire Jacqueline Sauvage : «L'émotion ignorante et la compassion téléguidée !» FIGAROVOX/TRIBUNE - Philippe Bilger estime que l'émotion compréhensible qu'a suscité l'affaire Jacqueline Sauvage ne doit pas aller à l'encontre des décisions rendues par la justice.

Affaire Jacqueline Sauvage : «L'émotion ignorante et la compassion téléguidée !»

Chaque semaine, Philippe Bilger prend la parole, en toute liberté, dans FigaroVox. Il est magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole. Il tient le blog Justice au singulier et est l'auteur de Ordre et désordres paru aux Éditions Le Passeur en avril 2015. L'impérialisme de l'émotion ignorante est dévastateur. Jacqueline Sauvage, accusée du meurtre, au mois de septembre 2012, de son époux, a été condamnée en première instance et en appel, le 3 décembre 2014, par deux cours d'assises à la même peine de dix ans d'emprisonnement. D'abord trois magistrats plus six citoyens. Puis trois magistrats plus neuf citoyens. Le féminisme - jusqu'aux Femen seins nus, c'est capital! Entendons-nous bien. Alors que c'est exactement le contraire.

Perversion française. Celle-ci n'aurait rien de choquant. Affaire Sauvage: le mépris de la justice - Vu du Droit. La demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage a donc été rejetée.

Affaire Sauvage: le mépris de la justice - Vu du Droit

Mais qui donc sérieusement, peut être surpris d’une pareille décision ? Elle était inéluctable et pour plusieurs raisons. Il n’est que de constater la nouvelle levée de boucliers des médias acharnés à véhiculer une story telling mensongère et la réaction de politiques inconséquents à la recherche de mauvaises causes, pour le comprendre.

Affaire Sauvage : « Invoquer l’excuse de légitime défense revient à nier le crime en tant que tel » Il aurait mieux valu pour la défense de Jacqueline Sauvage soulever les circonstances atténuantes, plutôt que de vouloir en faire un étendard, estime Me Daniel Soulez-Larivière.

Affaire Sauvage : « Invoquer l’excuse de légitime défense revient à nier le crime en tant que tel »

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Daniel Soulez-Larivière (Avocat, membre du barreau de Paris) Par Daniel Soulez-Larivière, avocat Même pour un professionnel averti, l’affaire Sauvage reste une énigme typique de celles que notre époque produit par surinformation, mais sans information véritable. Dix ans de prison ferme pour le meurtre d’un mari violent est une peine assez lourde. Une peine peu habituelle pour un crime de cette nature, pouvant être considéré comme accompagné de circonstances atténuantes : femme battue ?

La confirmation de cette condamnation par un jury d’appel composé de neuf jurés au lieu de six est d’une sévérité affirmée. Affaire Sauvage. Etonnante leçon de droit d’un maitre du Barreau. On ne peut nier qu’il y a un vrai et juste malaise devant les violences faites aux femmes, et particulièrement les violences conjugales.

Affaire Sauvage. Etonnante leçon de droit d’un maitre du Barreau.

Et qu’à ce malaise, ni l’Etat, ni le Droit, n’y ont à ce jour répondu de façon satisfaisante. Ce qui entraine un débat de société qui laisse entendre qu’en cette affaire le Droit est amené à réfléchir. Réflexion que ne semble pas mener maitre Soulez-Larivière. En atteste sa tribune dans Le Monde du 24 août*. Comment l'affaire Sauvage a provoqué le divorce entre les politiques et la justice.