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Tim Jackson appelle à une nouvelle définition de la prospérité en Occident. Selon le professeur Tim Jackson, ni la productivité ni la fiscalité verte ne peuvent sauver notre système. Vous dites qu’il est enfantin de comprendre qu’on ne peut pas vivre dans un système de croissance perpétuelle sur une planète finie.

Selon le professeur Tim Jackson, ni la productivité ni la fiscalité verte ne peuvent sauver notre système

Dans le même temps, vous avez découvert qu’il n’existe pas de théorie macroéconomique intégrant l’écologie. Qu’est-ce qui explique qu’il ait fallu autant de temps pour intégrer cette donnée-là ? Les économistes comme Keynes étaient confrontés à des enjeux très différents d’aujourd’hui. La question était alors de maintenir la stabilité d’un système économique, d’assurer l’emploi avant la guerre, de savoir comment dépenser l’argent en période de guerre, d’augmenter le niveau de vie… La question des ressources était absente des débats.

Mais je ne dirais pas que les économistes ne voyaient pas la question des limites. Comment les économistes « classiques », qu’ils soient keynésiens ou néolibéraux, reçoivent-ils vos travaux ? Ils disent que je ne tiens pas suffisamment compte du pouvoir des impôts et des taxes. Et le plus difficile ? 1957 Naissance. Jeffrey Sachs, le Bien-être Intérieur Brut, une référence pour le monde entier ? / Asie Dans une colonne exclusive du journal Today de Singapour, Jeffrey Sachs fait l’éloge du Bhoutan. Le petit pays aux racines bouddhistes fait sa transition vers l’économie moderne sans sacrifier à la surconsommation et en pensant développement durable. Clé de voûte du système, l’attention des dirigeants sur la progression du BIB plutôt que sur celle du PIB. © Kostyantine Pankin La Chine en parle, la France l’a évoqué mais c’est le Bhoutan, petit pays de 700 000 habitants enclavé entre l’Inde et la Chine, qui l’a fait : baser sa politique sur la progression du Bonheur Intérieur Brut (BIB).

L’économie du pays traditionnellement basée sur l’agriculture et la vie monastique a commencé à changer il y a quelques dizaines d’années. Comment la modernisation économique peut-elle être combinée avec le bien-être social et la conservation de la culture locale ? Il n’y a pas de formule magique au calcul du BIH. Plus on est riche, plus on pollue. Dans les pays dits développés, les plus riches exercent-ils plus de pression sur l’environnement que les plus pauvres ?

Plus on est riche, plus on pollue

La question importe si l’on pense – ce qu’oublient nombre de discours écolos – qu’on ne résoudra pas la crise écologique sans une forte réduction des inégalités. Il est vrai que les riches ont plus de moyens que les pauvres de prendre des mesures écologiques et de « consommer plus vert ». Mais, vu l’ampleur des inégalités de consommation, cela ne suffit pas à contrebalancer la tendance à ce que les plus hauts revenus aient une pression écologique nettement supérieure à celle des bas et moyens revenus. Parmi d’autres sources, une solide étude canadienne de 2008 le prouve (1). Elle se fonde sur la notion d’empreinte écologique. L’EE par habitant du Canada est l’une des plus élevées du monde : 7,6 hectares. Deuxième résultat : le bond le plus net se situe entre le neuvième décile (8,9 ha) et le dixième (12,4 ha).