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Perfectionnisme moral

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« Le perfectionnisme ne commence jamais avec une idée de perfection mais avec l’idée de faillibilité humaine, de la finitude, avec l'idée que l’homme ne pourrait jamais être parfait mais qu’il est toujours poussé par une dynamique de déception vis-à-vis de ce qu’il est, de ce qu’il voit autour de lui et des désirs de transformer à la fois soi-même, les autres et le monde.

» Daniele Lorenzini

Découvrir la tradition morale du perfectionnisme qui préfère le souci de soi, l'expression juste et le perfectionnement dans la conversation à la morale normative des devoirs et choix abstraits et des calculs utilitaristes. Le perfectionnisme est considéré comme une alternative à un paradigme moral et politique qui a montré sa limite.

Notion de « perfectionnisme moral » pensée par Stanley Cavell alors que dominait plutôt dans les années 1960 la doctrine de l’utilitarisme qui visait à prescrire une maximisation du bien-être collectif quand le perfectionnisme moral, qui n'a rien à voir avec la perfection, valorisait davantage un rapport à soi dans une transformation perpétuelle.

Ainsi, pour les doctrines de l'utilitarisme ou celle du kantisme, le perfectionnisme est avant tout individualiste, dépourvu du concept de moralité parce que non tourné vers le bien commun.

Mais qu’est-ce que le perfectionnisme s’il n’est pas une théorie morale ?

Pour Stanley Cavell, qui refusait toute définition, le perfectionnisme moral est une manière de vivre qui met en avant les relations personnelles et la transformation de soi et de la société.

Il suppose que le perfectionnisme moral s'appuie sur l'exemple de situations plutôt que sur des principes et des raisonnements moraux.

Perfectionnisme (philosophie) Le perfectionnisme, au sens philosophique, désigne une théorie morale et politique, d'ordre conséquentialiste, cherchant à obtenir la plus grande perfection possible, ou l'excellence, chez un être humain. Issue de la philosophie anglo-saxonne (Henry Sidgwick, et plus récemment Stanley Cavell), cette éthique est néanmoins liée à la philosophie continentale (notamment à travers la réception de Nietzsche dans le monde anglophone, mais aussi avec la référence à Rousseau). Elle se présente comme une morale concurrente de l'utilitarisme, et a été discutée à ce titre (et refusée) par John Rawls dans sa Théorie de la justice.

Une question importante est de savoir dans quelle mesure cette théorie est compatible avec les idéaux démocratiques. C'est en grande partie la réinterprétation qu'en fait Stanley Cavell qui a mis ces dernières années cette notion en avant, renouvelant les questions de la philosophie morale et de ce que les anglophones appellent la « théorie de la valeur » (Value theory).

» La perfectibilité selon Rousseau. « Mais quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner ; faculté qui à l'aide des circonstances développe toutes les autres et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie et son espèce au bout de mille ans, ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ?

Introduction : Acceptation de soi. Le « souci de soi » Perfectionnement. Value Theory. Jean-Jacques Rousseau. Morale. Utilitarisme.

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