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Gilets jaunes

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« Mai 68 c’était essentiellement une révolution autour de la liberté contre l’autorité. Aujourd’hui c’est une insurrection contre l’inégalité.

» Cynthia Fleury

« Le thème des petits contre les gros est un fil rouge des mobilisations contre l’impôt mais ça ne suffit pourtant pas à en faire un énième mouvement poujadiste, car ce n’est pas la même morphologie sociale. » Alexis Spire

« Il y a dans les Gilets jaunes tous ceux qui sont délaissés, oubliés, qui travaillent, qui ne sont pas des assistés ou des profiteurs, qui ne sont pas les plus pauvres mais qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. C’est cette France-là, cette majorité silencieuse qui s’est tue jusqu’à présent qui aujourd’hui se met ensemble. » Cynthia Fleury

« Déclassement, sentiment de déconsidération, société du mépris, mouvement d'invisibilisation ... C'est un monde dont on ne prend pas soin et qui ne prend plus soin de lui-même. » Cynthia Fleury.

Une certaine idée de la décence. Grand Débat National : ceci n'est pas un sondage ! Cette expérience inédite du Grand Débat National initiée par Emmanuel Macron le 10 décembre 2018 et dont une première restitution a été faite au premier Ministre le 8 avril 2019 a fait émerger un “trésor national”, pour reprendre les mots de la garante Mme Falque-Perrotin.

Grand Débat National : ceci n'est pas un sondage !

Dont il convient d’imaginer qu’il n’a pas encore dévoilé son plein potentiel. Pour certains, ce Grand Débat était parti “mal emmanché” pour reprendre les mots de Bruno Latour : contrôle des thèmes de discussion, presque sondage un peu téléguidé pour certaines questions, et demande de réponse sur des sujets précis plus que création d’un espace de dialogue délibératif. En définitive, la matière de ce Trésor aurait certes pu être plus dense et riche. Nous n’en sommes qu’au début. Ceci n’est pas un sondage…mais un « marché des idées » ! L’ensemble des contributions libres exprimées par les Français ne peuvent en aucun cas être considéré comme un sondage, et ne prétendent à aucun de ses attributs : 9 leçons à tirer du mouvement des gilets jaunes pour les prochaines années.

1.

9 leçons à tirer du mouvement des gilets jaunes pour les prochaines années

Les GJ marquent une première en France : l’avènement du numérique comme outil principal d’organisation d’action collective à l’échelle nationale Internet a rendu possible une première : l’émergence d’un mouvement social de manière simultanée sur le territoire, par opposition aux mouvements qui essaiment progressivement. C’est ce qu’explique l’historien Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS : « Ce qui a fait la vraie nouveauté des gilets jaunes, c’est leur dimension d’emblée nationale.

Il s’agit d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM). Au total, la journée d’action du 17 novembre a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé à d’autres manifestations populaires. Ajoutons deux autres remarques : 2. On pourrait bien entendu discuter de l’expression « Meilleures analyses », forcément simpliste. Ci-dessous, 3 de ses réflexions issues de son fil Twitter : Ce qui nous amène au point suivant. En immersion numérique avec les « gilets jaunes »

La chronique philo. La xanthoalgie (douleur jaune) L’emblème est toujours évident après coup.

La chronique philo. La xanthoalgie (douleur jaune)

Quel objet pouvait symboliser l’obligation légale mi-arbitraire mi-raisonnable et son retournement en symbole insurrectionnel ? Car le gilet jaune, faut-il le rappeler, est, selon le Code de la route, obligatoire, et son non-respect dans l’équipement d’une voiture est passible d’une belle amende. Pourquoi rappeler ce fait anodin ? Parce qu’il ne l’est pas : les gilets jaunes manifestent aussi pour cela : une forme d’arbitraire de la loi, une taxation toujours du même côté, là où il est simple de taxer, là où l’individu ne peut se délocaliser telle une multinationale seule apte à faire jouer à son profit les règles de la concurrence déloyale mondialisée.

Nous sommes bien d’accord, il va falloir très vite que les gilets jaunes se désolidarisent de la violence exercée par certains d’entre eux, qu’on nomme « casseurs » mais ne nous leurrons pas, ils sont de plus en nombreux à être aussi des gilets jaunes et à céder aux appels de la radicalisation. Gilets jaunes : la pensée dispersée façon puzzle. Que pensent les penseurs de ce symptôme singulièrement éruptif des temps qui changent ?

Gilets jaunes : la pensée dispersée façon puzzle

Face à une crise inédite qui exprime toutes les facettes de la colère, de la rage et de la violence, dont les nouveaux visages, figures médiatiques spontanément apparues, émeuvent les français parce qu’ils parlent de leurs détresses largement partagées ; face à la sidération un peu abasourdie des politiques institutionnels, des observateurs patentés de la société ; face à une situation dont on diagnostique relativement bien les causes mais dont on saisit mal l’ampleur et les dénouements ; face à cette révolution si soudaine et brutale des Gilets jaunes, comment faut-il la comprendre et comment la penser ? Tournons-nous vers les pros, ceux qui ont une interprétation de tous les soubresauts de nos civilisations, ceux qui font commerce de leur agilité intellectuelle. Accidentés de la mondialisation ? Commençons par le commencement. Quelques réflexions à propos des "Gilets Jaunes" Les masses commencent à ressentir, intuitivement, instinctivement, inconsciemment, le changement de paradigme.

Quelques réflexions à propos des "Gilets Jaunes"

Et cela les effraie intensément parce que, par définition, les masses sont réactionnaires. Contrairement à ce que les idéologues ont toujours prétendu ou espéré, les masses ne sont pas progressistes : l'homme de la rue accepte ou exige toujours plus de ce qu'il a déjà, mais il refuse de vouloir autre chose. Tous les groupuscules révolutionnaires se sont toujours appuyés sur les manques des masses pour tenter d'imposer leurs phantasmes dont personne ne veut ; s'ils réussissent et prennent le pouvoir, ils commencent à instituer leurs "réformes" et les masses se retournent contre eux car elles ne voulaient pas "autre chose", mais elles voulaient "plus de ce qu'elles avaient déjà". Cette peur panique populaire se retourne alors et cherche un coupable : les "élites", l'Union européenne, les "complotistes", les islamistes, … ou encore Trump, Poutine, Xi Jinping ou Macron …

Les Gilets jaunes : Le changement c’est maintenant ? Changement et engagement : un dosage bien difficile à réaliser !

Les Gilets jaunes : Le changement c’est maintenant ?

Quand tout s’accélère, la « vitesse d’agression » de l’environnement dépasse les « capacités d’adaptation » humaine. C’est par cette déconnexion entre agression et réaction que la précieuse notion de continuité s’écroule dans la société, trop souvent en rupture au gout de ses acteurs. Cette perte de continuité rend le changement « agressif » d’où les réactions, les objections voire les obstructions.

Malgré son urgence apparente, le management du changement nécessite non pas de rouler vite ou de rouler loin mais de rouler juste en synchronisant les vitesses d’agression et de réaction. Un changement sans cette synchronisation relève souvent plus de l’agitation que d’une vraie orientation. Management du changement : l’écart entre ambition et réalisation est parfois abyssal L’idée est plutôt de passer d’un état stable à un état mutant pour apprendre et expérimenter de nouvelles choses, chemin faisant.

La fiscalité écologique à l’épreuve des gilets jaunes. Les dessous peu ragoûtants de la transition énergétique : jaune devant, Macron derrière… Par Michel Gay. « La transition énergétique a bon dos !

Les dessous peu ragoûtants de la transition énergétique : jaune devant, Macron derrière…

» ; « On se moque de nous ! ». Les Gilets jaunes voient rouge à cause des verts… Les Français en colère se dressent désespérément devant les taxes servant à alimenter la transition énergétique, et le président Macron pousse derrière pour développer de ruineuses énergies renouvelables. Cette exaspération due à une baisse ressentie du pouvoir d’achat est-elle fondée ? Le gouvernement s’abrite derrière la loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) d’août 2015 et le respect de l’accord de Paris (COP 21) de décembre 2015 pour lancer des mesures sensées diminuer nos rejets de CO2.

Cette « stratégie » inclut notamment la diminution des véhicules diesels au profit des véhicules essence. Pourquoi s’acharner ainsi sur le diesel ? Quel est le rapport avec les émissions de CO2 ? La raison cachée est peut-être simple : la fiscalité dite « écologique » est indexée sur les émissions de CO2. "Gilet", le sens du mot par Jean Pruvost. Bruno Latour : « Les Gilets jaunes sont des migrants de l’intérieur quittés par leur pays » Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.

Bruno Latour : « Les Gilets jaunes sont des migrants de l’intérieur quittés par leur pays »

Reporterre — Vous avez vécu Mai 68 à Dijon. Y a-t-il un rapport entre Mai 68 et les Gilets jaunes ? Bruno Latour — Très peu. En 1968, on était dans la politique d’inspiration, de changement de société. Là, on est dans quelque chose d’autre, un virage général qui demande un changement beaucoup plus important. Le système technique contraint la société, donc limite sa liberté de changer ? Pas simplement la technique, mais la technosphère, c’est-à-dire l’ensemble des décisions qui ont été prises et sont incarnées dans des lois, dans des règlements autant que dans des habitudes et dans des dispositifs matériels.

. « Il est vrai qu’une transformation du système s’impose. Il est en fait là pour maintenir la société. Il ne faut pas demander à l’État plus qu’il ne peut donner. Beaucoup de Gilets jaunes disent : « On a des budgets contraints, on doit sortir notre loyer, l’essence pour aller au travail, des traites à payer. Oui. L'égalité. Démocratie directe. Justice environnementale. Groupes sociaux. #KarlLagerfeld #GiletsJaunes #NousSachons…

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