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Perturbateurs endocriniens

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Les déchets électroniques empoisonnés au brome. En dépit de la réglementation, la France ne traite pas correctement ces produits très toxiques pour l’environnement et l’homme. Pour le béotien, ce n’est qu’un rapport technique au titre rébarbatif : « Tri et classement des plastiques des déchets d’équipements électriques et électroniques ». Mais pour les spécialistes du traitement des déchets, ces trente-quatre pages mises en ligne le 20 mars par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), résultats d’une commande du ministère de l’environnement, constituent un document explosif. Il démontre, explique un professionnel du secteur, « que l’ensemble de la filière plastique a été empoisonnée par le brome ». Intégré à certains plastiques pour les ignifuger, le brome n’était jusqu’ici réputé présent que dans les écrans et les petits appareils électroniques.

L’affaire est un casse-tête pour la filière de traitement des déchets. Perturbateurs endocriniens : nouvel échec de Bruxelles. La Commission européenne renonce, pour la troisième fois, à soumettre au vote son projet de réglementation de ces produits chimiques dangereux omniprésents dans l’environnement. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart et Stéphane Horel Encore raté. L’Europe n’est toujours pas dotée d’une réglementation des perturbateurs endocriniens. Faute de majorité, la Commission européenne a renoncé, pour la troisième fois, à présenter au vote ses « critères d’identification ». Ce sont les représentants des Etats membres de l’Union européenne, rassemblés mardi 28 février au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la sécurité animale, qui devaient examiner sa proposition. . « Niveau de preuve irréaliste » La proposition de la Commission est la cible de critiques nourries depuis son annonce, le 15 juin 2016, de la part des organisations non gouvernementales, de plusieurs Etats membres dont la France, mais surtout de la communauté scientifique.

Plus de trois ans de retard. Bové, Jadot, Hulot… Des perturbateurs endocriniens plein la tête. L’association Générations futures dénonce l’inertie de Bruxelles sur le dossier des pesticides et des substances chimiques. Résidus de pesticides, phtalates et bisphénols au menu : Générations futures remet sur la table son fameux cocktail. Après avoir, depuis 2013, traqué ces substances chimiques suspectées d’être des perturbateurs endocriniens sur les cheveux d’enfants, de femmes en âge de procréer, après en avoir cherché – et trouvé – dans les salades, les fraises, les poussières des logements et dans l’eau, l’association s’est penchée cette fois sur quelques têtes pensantes de l’écologie en France. Les analyses, effectuées par un laboratoire spécialisé dont les résultats viennent d’être rendus publics jeudi 23 février, indiquent que les mèches de cheveux de ces personnalités étaient toutes contaminées à des degrés divers. Lire aussi : Des composants indésirables présents dans 400 produits du quotidien « Intervenir avec fermeté »

Bébés et femmes enceintes, premières victimes des produits chimiques toxiques. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Angela Bolis PCB, PBB, PFOA, dioxine, phtalates… Derrière ces noms barbares se cachent des produits, pour certains toxiques, auxquels sont quotidiennement exposés femmes enceintes, enfants à naître et nouveau-nés. La contamination chimique de ces populations les plus vulnérables était l’objet d’un colloque organisé, jeudi 9 juin, par l’association WECF (Women in Europe for a Common Future), afin d’améliorer la prévention. « La réglementation actuelle ne permet pas de protéger la population, car elle se base sur les règles de la toxicologie classique, qui dit que la dose fait le poison.

Or, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir des effets à des doses infinitésimales. Ce qui compte, c’est la fenêtre d’exposition », a souligné le député écologiste Jean-Louis Roumégas. Une exposition imparable Lire : Des enfants qui naissent « prépollués » Prenons par exemple les filtres anti-UV, présents, entre autres, dans les crèmes solaires. Pour aller plus loin : Des résidus de substances toxiques présents dans la majorité des couches-culottes. Le mensuel « 60 Millions de consommateurs » a testé douze produits de référence, dont certaines étiquetées « écologiques » : dix contiennent au moins un composé indésirable. Des substances « à la toxicité suspectée ou avérée » ont été retrouvées en faible quantité dans la majorité des couches-culottes testées par le magazine 60 Millions de consommateurs.

Sur douze références testées, y compris des produits étiquetés « écologiques », dix contiennent au moins un composant indésirable, déplore le mensuel dans son numéro de mardi 24 janvier. Des composés organiques volatils (COV) irritants et neurotoxiques, comme le toluène ou le styrène, sont présents dans neuf des produits testés. Les teneurs sont inférieures aux seuils réglementaires, mais ces seuils ont été définis en cas d’inhalation : « Il n’y a pas aujourd’hui d’évaluation du risque pour le cas de couches appliquées directement sur la peau, toute la journée », insiste Victoire N’Sondé, autrice de l’enquête. « Invasion chimique » : le cerveau des enfants en danger. Une image a sans doute décidé du parcours du toxicologue danois Philippe Grandjean. Celle de Shinobu Sakamoto, une adolescente japonaise victime d’intoxication au méthylmercure à Minamata, brandissant une pancarte, en 1972, à l’occasion de la première conférence des Nations unies sur l’environnement, à ­Stockholm.

Alors jeune étudiant en médecine, Philippe Grandjean n’a encore jamais entendu parler des risques environnementaux pendant sa formation. Il décide d’en savoir plus. Quatre décennies plus tard, sa conviction éclate dans son livre, Cerveaux en danger : ­notre encéphale n’est jamais aussi vulnérable aux agressions chimiques que lors de son développement, dans le ventre maternel puis dans l’enfance, et les millions d’années d’évolution dont il résulte ne l’ont pas préparé à se défendre face aux milliers de molécules artificielles répandues dans l’environnement au cours du siècle écoulé. Implacable et désespérante La charge est terrible. . « Cerveaux en danger. Nouvel échec européen sur les perturbateurs endocriniens. Faute de majorité, la Commission a repoussé le vote de sa proposition de réglementation Reculer pour mieux sauter. Ou pour mieux échouer ? Alors qu’elle avait avancé la date de son propre chef, la Commission européenne a finalement renoncé à soumettre au vote sa proposition de réglementation des perturbateurs endocriniens.

Les représentants des Etats membres, réunis mercredi 21 décembre au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la sécurité animale, devaient se prononcer sur ce texte clé destiné à appliquer l’interdiction des pesticides identifiés comme perturbateurs endocriniens. Une disposition prévue dans le règlement européen sur les pesticides de 2009. Omniprésents dans notre environnement quotidien (plastiques, cosmétiques, électronique, pesticides, etc.), ces produits chimiques peuvent interférer avec le système hormonal des êtres vivants à des doses infimes. Feu nourri de critiques Un enjeu de santé publique majeur, auquel la proposition de...

Perturbateurs endocriniens : la fabrique d’un mensonge. La Commission européenne a élaboré ses propres éléments de preuves pour éviter une réglementation trop sévère de ces substances dangereuses. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Horel Tout, ou presque, tient en ces quelques mots : « Les perturbateurs endocriniens peuvent (…) être traités comme la plupart des substances [chimiques] préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement. » C’est sur cette simple phrase, issue de la conclusion d’un avis de 2013 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), que Bruxelles fonde son projet de réglementation des perturbateurs endocriniens, ces substances omniprésentes capables d’interférer avec le système hormonal à des doses souvent infimes.

Cette proposition, qui devrait être votée sous peu par les Etats membres, fédère contre elle la France, le Danemark ou encore la Suède, mais aussi l’ensemble des organisations non gouvernementales (ONG) qui estiment qu’elle ne permet pas de protéger la santé publique et l’environnement.