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Penser le Néolibéralisme

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Biopouvoir et souffrance psychique. Entrevue avec Miguel Benasayag Propos recueillis par Marie-Claude Goulet Miguel Benasayag est philosophe, psychanalyste et ancien résistant guévariste franco-argentin.

Biopouvoir et souffrance psychique

Il a publié de nombreux ouvrages, dont Du contre-pouvoir, Résister, c’est créer, Le mythe de l’individu. L’entretien réalisé avec Miguel Benasayag portera plus spécifiquement sur les deux ouvrages suivants : La santé à tout prix : médecine et biopouvoiret Les passions tristes. Souffrance psychique et crise sociale. MCG – Dans votre livre La santé à tout prix, vous parlez, en faisant référence à Michel Foucault, du biopouvoir. MB – Dans ses derniers travaux, Foucault aborde une question centrale pour notre époque.

La vie ne s’est pas toujours structurée selon le schéma de la modernité. Cette nouvelle configuration de l’homme accompagne ce que le système néolibéral appelle, sans aucune gêne ou honte, les ressources humaines. En psychiatrie, on le voit avec le DSM. MCG – Comment définissez-vous le posthumain ? Néolibéralisme, néomédicalisation et individualisme : un mélange toxique pour... Abby Lippman Traduit de l’anglais par Ariane Boudreault De nombreux écrits (y compris des articles de la présente revue) traitent des conséquences du capitalisme et du néolibéralisme sur les services sociaux et de santé.

Néolibéralisme, néomédicalisation et individualisme : un mélange toxique pour...

Fichiers sanitaires : un destin tracé vers la surveillance généralisée ? Il y a un peu plus de deux ans, les médias saluaient en grande pompe l’entrée en vigueur du désormais célèbre Règlement européen sur la Protection des Données Personnelles ou RGPD.

Fichiers sanitaires : un destin tracé vers la surveillance généralisée ?

Pourtant, à l’heure de l’application StopCovid et des fichiers mis en place par la loi sur l’état d’urgence sanitaire, mais aussi plus généralement, du développement des traitements de données personnelles à des fins sanitaires ou sécuritaires, la protection réelle et effective des droits des citoyens sur leurs données semble avoir, paradoxalement, bien peu progressé voire nettement régressé. En effet, si du côté des acteurs privés et notamment des sites à vocation commerciale, certaines améliorations peuvent être notées (même s’il s’agit souvent pour l’internaute de cliquer sur un bouton « tout accepter »), c’est du côté des dispositifs de fichage mis en place par les acteurs publics que la tendance semble être toujours aussi, voire davantage, liberticide.

Le principe de la base légale. Combattre le néolibéralisme autoritaire sans nourrir l’antilibéralisme politique. Alors que, partout dans le monde, le néolibéralisme autoritaire et décomplexé tend à s’imposer comme norme gouvernementale, les libertés individuelles sont de plus en plus menacées.

Combattre le néolibéralisme autoritaire sans nourrir l’antilibéralisme politique

Il importe alors de ré-invoquer l’héritage du libéralisme politique tel que formulé par le philosophe John Dewey, selon lequel les libertés politiques fondamentales doivent absolument être défendues contre les intérêts économiques de l’État. Néanmoins, aux yeux de Dewey, ces penseurs et acteurs politiques s’étaient arrêtés en chemin : d’abord parce qu’ils avaient eu tendance à limiter la prérogative des libertés à défendre et le suffrage aux hommes blancs, parfois pourvus d’un niveau de revenus déterminé ...

Jean-Claude Monod Philosophe, Directeur de recherche en philosophie au CNRS. La Suite dans les idées : podcast et réécoute sur France Culture. Face aux investisseurs, les investis. Depuis quarante ans, le capitalisme a tellement muté que la gauche demeure largement incapable d'en proposer une critique pertinente.

Face aux investisseurs, les investis

Le philosophe Michel Feher esquisse une grille de lecture de la nouvelle question sociale telle qu'elle se pose désormais, opposant investisseurs et investis. Katharina Pistor : « Les inégalités découlent des privilèges juridiques des détenteurs de capitaux » « Comment le droit créé la richesse et les inégalités » : c’est le sous-titre d’un livre majeur que la juriste Katharina Pistor a récemment fait paraître, un ouvrage dans lequel elle démontre comment un codage juridique, comme on parle de codage informatique, a rendu possible l’invention et le développement à l’échelle mondiale des marchés financiers – et comment ils ont pu s’effondrer en 2008.

Katharina Pistor : « Les inégalités découlent des privilèges juridiques des détenteurs de capitaux »

Rediffusion du 2 novembre 2019. Ce sont surtout les économistes qui ont été sommés d’expliquer la crise de 2008. Et si certains des travaux qu’ils ont produit pour comprendre ce qui s’était passé se sont révélés intéressants, ils n’en sont pas moins très insuffisants. La contribution des sociologues ou des historiens s’avère aussi décisive. Quand l’État fait retour (1/2) : un néolibéralisme interventionniste. L’État, destitué par l’économie ou les nouveaux acteurs sociaux, ne serait plus pertinent pour penser le contemporain.

Quand l’État fait retour (1/2) : un néolibéralisme interventionniste

Il appartient à l’ancien monde assure la «doxa globaliste», contre toute évidence. Pour le néolibéralisme, la retraite est un archaïsme. Pour le néolibéralisme, la retraite ne peut être qu’un archaïsme, une sorte de déviance inadaptée, qui nous fait prendre du retard dans la compétition mondiale, et dont l’État lui-même doit programmer la disparition progressive.

Pour le néolibéralisme, la retraite est un archaïsme

L’affrontement qui se met en place ces jours-ci dépasse donc les questions techniques de « réforme systémique » ou d’« ajustement paramétrique » dont nous parle le jargon des experts. Il oppose, bien plus profondément, deux visions incompatibles de l’avenir du vivant et de nos rythmes de vie. Vingt-cinq ans après mai 1968, les grandes grèves de 1995 furent un moment historique dans la prise de conscience collective du « néolibéralisme » et de son projet.