Patrick Loisel, Marie-José Durand, Renée-Louise Franche, Michael JL Sullivan et Pierre Cote : L’enseignement transdisciplinaire d’une problématique multidimensionnelle
Nous assistons présentement à une profonde révolution de la recherche en santé au Canada. En effet, la nécessaire convergence disciplinaire pour répondre aux questions complexes en santé requiert du personnel hautement qualifié apte à aborder cette complexité. Ceci est le cas pour la problématique de l’incapacité au travail ; domaine visant à aider les travailleurs absents du travail en raison d’une incapacité à retourner à leur emploi. Lorsqu’un travailleur s’absente au travail, il y a de nombreuses répercussions sur un vaste système inter-relié impliquant non seulement le travailleur aux prises avec son problème de santé mais également son employeur et ses collègues de travail, sa famille, le système de santé et le système législatif d’assurance. Un champ d’étude multidimensionnel : l’incapacité au travail Ce programme a été élaboré par un groupe de 24 chercheurs canadiens oeuvrant dans le domaine de la prévention d’incapacités au travail. Adopter une perspective transdisciplinaire
Meirieu : "Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une « théorie de l’apprentissage"
Peut-on être optimiste à cette rentrée ? Dans la nouvelle édition actualisée de sa "Lettre à une jeune professeur", Philippe Meirieu analyse le plaisir d'enseigner. L'ouvrage, accessible et optimiste, reconnaît les difficultés du métier mais en montre aussi la beauté intime. Je suis dans un paradoxe pour démarrer cet entretien. Oui, bien sûr, cette rentrée est, à de très nombreux égards, catastrophique : le système est au bout du rouleau, étouffé par une politique de restriction insupportable. Mais, fort heureusement, les professeurs ne sont pas seulement les « employés » d’un ministère qui n’a plus aucune légitimité à se nommer « de l’Education nationale »… Ce sont aussi des hommes et des femmes qui sont mus par la passion de transmettre et je veux croire que les comportements de leur institution n’érodera pas trop leur enthousiasme. Le bilan de la rentrée "techniquement parfaite" a déjà été dressé, notamment par les syndicats. Il faut absolument y échapper. Oui, évidemment !
ARCHAÏON
L’Université du 21ème siècle sera citoyenne, responsable et solidaire ou ne sera pas
1. La réforme de l’Université : une nécessité et une urgence pour répondre aux défis du 21ème siècle. En janvier 2003 j’avais, pour le 5ème anniversaire de la déclaration sur l’enseignement supérieur, souligné ce qui, dans cette déclaration me paraissait sous-estimé : 1.1. la nécessité d’un changement radical et d’un nouveau contrat entre Université et société ;le caractère central de la réflexion sur la responsabilité de l’Université ;le besoin de concevoir pour cela une stratégie de changement en réseau. Mon exposé à cette occasion avait tracé les grandes lignes d’une stratégie. A la différence de la plupart d’entre vous, je n’appartiens pas à l’Université. Ce faisant je vais le faire en « déspécialisant » la réflexion, en traitant l’Université non comme un être institutionnel et social à part « à nul autre pareil » , mais comme le point d’application particulier d’une réflexion plus générale qui s’applique, mutatis mutandis, aux autres institutions et aux autres corps sociaux. 1.2. 2.
Asso. Pensée Complexe
par Jean-Louis Le Moigne « Un temps pour agir, un temps pour penser » ? programme du robot le contraint à l’ignorer : Il applique le règlement ou le sans réfléchir. N’est ce pas plutôt à une permanente attention réfléchie qu’il nous faut nous exercer ? action réfléchie que nous activons notre capacité à : Science avec Conscience , Sapience, est fille de l’Expérience ; Faire pour Comprendre et Comprendre pour Faire ; Autant de viatiques que Léonard de Vinci se proposait pour relier sans cesse en lui celui qui s’efforce de Faire et celui qui s’efforce de Comprendre, s’exerçant souvent à faire des dessins en écrivant pour comprendre ce qu’il percevait et concevait. N’est ce pas ainsi que se caractérise l’exercice de l’ intelligence de l’ humaine en situation usuellement perçue complexe ? Si la mathématique ne sait rien nous dire pour traiter des situations d’indécidabilité logique, les humains eux, riches d’expériences multimillénaires se transformant sans cesse en science avec conscience esprit boucle .
Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser
Dans quelle mesure l'évolution de nos sociétés ébranle-t-elle les conditions de possibilité de l'entreprise éducative ? Marcel Gauchet : Nous sommes en proie à une erreur de diagnostic : on demande à l'école de résoudre par des moyens pédagogiques des problèmes civilisationnels résultant du mouvement même de nos sociétés, et on s'étonne qu'elle n'y parvienne pas... Quelles sont ces transformations collectives qui aujourd'hui posent à la tâche éducative des défis entièrement nouveaux ? Ils concernent au moins quatre fronts : les rapports entre la famille et l'école, le sens des savoirs, le statut de l'autorité, la place de l'école dans la société. A priori, famille et école ont la même visée d'élever les enfants : la famille éduque, l'école instruit, disait-on jadis. En pratique, les choses sont devenues bien plus compliquées. Aujourd'hui, la famille tend à se défausser sur l'école, censée à la fois éduquer et instruire. P. M. L'idée d'humanité s'est dissociée de l'idée de culture. M. P.
la barque d'or, avec pierre le vigan
De la Sérendipité. Leçons de l'inattendu, par Pek Van Andel et Danièle Bourcier · Viviane Huys
Pek VAN ANDEL et Danièle BOURCIER, De la Sérendipité. Dans la science, la technique, l’art et le droit. Leçons de l’inattendu, Paris, L’Act Mem, collection Libres sciences, 2009. Les deux chercheurs, auteurs de cet ouvrage présentent une étude relativement approfondie de ce que l’on nomme « sérendipité », une notion qui désigne une forme de déduction inventive dans laquelle les inférences construites à partir d’indices jouent un grand rôle. Liant le raisonnement abductif mis en évidence par C.S. La troisième partie de l’ouvrage, enfin, est consacrée aux controverses et malentendus autour des effets inattendus que l’on a pu prendre pour de la sérendipité, et notamment à la confusion qui peut régner entre ce terme et la notion « d’effets pervers ». Chance, hasard, accident, la sérendipité est avant tout considérée par Pek Van Andel et Danièle Bourcier comme « l’art d’enlever des œillères ». Viviane Huys Chercheuse associée, MICA, Bordeaux III.
mots-clefs : Certificat International d'Écologie Humaine (CIEH)
Multidisciplinarité : consiste à aborder un objet d'étude selon les différents points de vue de la juxtaposition de regards spécialisés sans mettre en évidence les liens nécessaires qui en fondent l'objectif. Une des conséquences directes de ces discours étanches entre eux, voire concurrents, est le morcellement de l'objet d'étude. On connaît les effets pervers de cette démarche dans le champ des pratiques thérapeutiques. Interdisciplinarité : le chercheur demeure centré sur l'objet. La démarche disciplinaire se renforce ici par la fréquentation des sciences connexes, insistant sur la fécondité des liens sur lesquels s'appuie l'essentiel de l'argumentation. Pour fertile qu'elle soit, cette attitude comporte cependant une limite : elle ne prend pas forcément la distance critique nécessaire à la remise en question de ses propres fondements. Transdisciplinarité : elle permet ce pas de côté souvent absent de la démarche précédente. Autres mots-clefs importants :
L’école transformée en machine à désintégrer
Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants «à risque» et «à haut risque» en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation. Longtemps, la métaphore médicale a joué un rôle critique en éducation. En 1967, les enfants de Barbiana écrivaient dans leur «Lettre à une maîtresse d’école» que «l’école se comport[ait] comme un hôpital qui soignerait les bien portants et exclurait les malades». Le caractère subversif de la formule s’est émoussé : avec la gestion libérale du système de santé, quand le management l’emporte sur le soin et que le «pilotage par les résultats» permet tout naturellement d’arroser là où c’est déjà mouillé, la médecine n’a plus rien à envier à l’école ! Ainsi, ce qu’on nous présente comme une machine à intégrer est devenu une gigantesque machine à désintégrer.