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Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise

Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant. Il y a peut-être quelque chose d’inconvenant à se projeter dans l’après-crise alors que le personnel de santé est, comme on dit, « sur le front », que des millions de gens perdent leur emploi et que beaucoup de familles endeuillées ne peuvent même pas enterrer leurs morts. En effet, la crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible. Bruno Latour Philosophe et sociologue, Professeur émérite au médialab de Sciences Po

https://aoc.media/opinion/2020/03/29/imaginer-les-gestes-barrieres-contre-le-retour-a-la-production-davant-crise/

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Petite introduction à l’éthique des essais cliniques Coronavirus —Réponse au Professeur Raoult Le 25 mars, le Monde publiait une tribune signée par Didier Raoult, encourageant les médecins à cesser d’agir en « méthodologistes ». Face à la « méthode » et aux « mathématiques », Didier Raoult défend la « morale » et « l’humanisme » du serment d’Hippocrate. Disons-le d’emblée : cette tribune est un retour en arrière en matière de réflexion morale et éthique sur les essais cliniques. Puisque Didier Raoult souhaite que les médecins « reprennent leur place avec les philosophes », rappelons donc les bases philosophiques de l’éthique des essais cliniques. Ces bases permettront de comprendre pourquoi les essais cliniques contrôlés sont absolument nécessaires et conformes à l’éthique, et ce même dans le contexte épidémique que nous connaissons aujourd’hui.

Le tic-tac de l'horloge climatique En dépit de la tonalité alarmiste de son titre, cet ouvrage n’est pas catastrophiste. Il s’efforce, au contraire, de montrer qu’il est encore temps d’agir et que des solutions techniques sont à portée de main. Il ne craint pas d’affirmer, sans toutefois présenter de scénario d’ensemble chiffré, que l’objectif de neutralité carbone en 2050 reste crédible pour la France. Toutefois, pour y parvenir, il ne suffira pas de décarboner l’industrie et la production d’électricité, il faudra aussi « mordre bien plus sur les émissions de CO2 diffuses, principalement liées au transport et à l’usage des bâtiments », ce qui n’ira pas sans contraintes fortes sur les modes de vie.

Une boussole pour l’Après - Collège de France Ce texte proposé par la Pr émérite Mireille Delmas-Marty prolonge sa leçon de clôture prononcée en mai 2011, Une boussole des possibles (éd. Collège de France, 2020). Depuis une vingtaine d’années, une polycrise quasi permanente (sécuritaire, économique et financière, sociale, climatique, migratoire…) accompagne une avalanche de catastrophes humanitaires : globalisation des attentats terroristes, multiplication des naufrages de migrants en Méditerranée, dérèglement climatique, extension des épidémies. La police n’a pas à être le bras armé d’une incompétence sanitaire massive Cela fait bientôt deux décennies qu’Alain Damasio le martèle : la technologie ne remplace rien - ni les embrassades ni la chaleur humaine -, elle simule. Le confinement que nous impose l’épidémie liée au coronavirus ne saurait lui donner plus fortement raison : si les applications de visioconférence n’ont jamais été tant sollicitées, elles ne parviennent pas à nous faire oublier notre solitude. C’est que l’expérience du contact humain, le vrai, dont l’écrivain explorait la richesse dans la Horde du Contrevent (la Volte, 2004), déborde du cadre étriqué de l’écran d’ordinateur. Dans son dernier roman, les Furtifs (la Volte, 2019), l’auteur imagine une société de contrôle invasive à base de drones traqueurs et de géolocalisation permanente.

Coronavirus : l’agenda écologique d’Emmanuel Macron percuté par la crise sanitaire La fin du monde attendra. En théorie, la convention citoyenne pour le climat, mise en place par Emmanuel Macron, en octobre 2019, devait achever ses travaux ce week-end, dimanche 5 avril. Mais le confinement de la population, décidé pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, empêche les 150 citoyens tirés au sort qui la composent de se réunir une dernière fois au palais d’Iéna, à Paris, dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après » Tribune. Depuis que la majorité d’entre nous est confinée, les réseaux sociaux crépitent, appelant à faire de cette pause forcée un moment de réflexion collective sur ce que sera l’après-coronavirus. Emmanuel Macron lui-même s’est risqué, dans son allocution télévisée le 12 mars, à affirmer qu’« il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ». Oui, il y aura beaucoup de leçons à tirer : l’impréparation de nos pays qui ont ignoré les alertes de nombreux scientifiques sur la résurgence probable d’un syndrome de type SRAS, l’abandon de systèmes de santé qui crient, de longue date, leur manque de moyens, la prime à la rentabilité sur la santé… Mais tirer les leçons de cette crise peut aussi nous aider à préparer l’après, à construire une société plus juste, plus résiliente, plus soutenable. Il vous reste 80.2% de cet article à lire.

Écoute-moi bien, sale arabe. Prends ta voiture et va te faire enculer ailleurs La crise sanitaire, Houssam la vit intensément. Le jeune homme de 25 ans est informaticien à Santé Publique France, l’agence nationale de santé publique. Alors, en ce moment, c’est évidemment la course. « Il fallait répondre présent, explique modestement le natif de Nancy.

Coronavirus : « Il n’est pas totalement indécent de chiffrer les risques économiques du confinement » Tribune. Dans cette guerre sanitaire, compter les morts tous les soirs est devenu le critère des gouvernants, en minimiser le nombre leur stratégie, quoi qu’il en coûte à l’économie aujourd’hui, et demain aux finances publiques. La bonne nouvelle, même pour un économiste, est de constater que notre santé est vue comme plus importante que toute autre chose, y compris l’économie. C’est une bonne nouvelle, car transposée à l’enjeu environnemental, elle laisse augurer des décisions fortes pour éviter justement que le changement climatique ne se transforme en catastrophe sanitaire, ce qu’il ne manquera pas de faire si nous continuons sur la même lancée. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Emmanuel Macron veut « rebâtir » l’indépendance économique de la France Il n’est pourtant pas totalement indécent de tenter de chiffrer les bénéfices du confinement, c’est-à-dire le nombre de décès évités, et de les mettre en rapport avec les risques économiques, budgétaires et politiques encourus.

Alain Damasio : « Pour le déconfinement, je rêve d’un carnaval des fous, qui renverse nos rois de pacotille » Alain Damasio est écrivain de science-fiction. Son dernier roman, Les Furtifs, a été publié en avril 2019 aux éditions La Volte. Reporterre — Êtes-vous en colère avec ce qui se passe en ce moment ? Alain Damasio — Clairement, je suis en colère, mais pas contre la pandémie elle-même. Bruno Latour : « La crise sanitaire incite à se préparer à la mutation climatique » La coïncidence imprévue entre un confinement général et la période du carême est quand même assez bienvenue pour ceux à qui on a demandé, par solidarité, de ne rien faire et qui se trouvent à l’arrière du front. Ce jeûne obligé, ce ramadan laïque et républicain peut être une belle occasion pour eux de réfléchir sur ce qui est important et ce qui est dérisoire… Comme si l’intervention du virus pouvait servir de répétition générale pour la crise suivante, celle où la réorientation des conditions de vie va se poser à tout le monde et pour tous les détails de l’existence quotidienne qu’il va falloir apprendre à trier avec soin. Je fais l’hypothèse, comme beaucoup, que la crise sanitaire prépare, induit, incite à se préparer à la mutation climatique.

La pyramide inversée pour relancer l’économie de la culture La crise sanitaire est inédite : une offre paralysée par la fermeture, complète ou partielle, passagère ou durable, de la production et de la distribution. Toute l’architecture des secteurs culturels s’est retournée : éditer ou produire sans être diffusé, répéter et jouer sans public, gardienner des salles de musées sans rencontrer de visiteurs, faire du virtuel l’unique moyen de conserver une audience… La fermeture des systèmes de distribution et de diffusion a conduit des films, des livres, des concerts et des spectacles à perdre leurs fenêtres d’exploitation. Les acteurs installés sont garantis de l’essentiel : une survie qui sera soutenue par les finances publiques et les collectivités territoriales.

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