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Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»
Au lendemain des attentats du 13 novembre, un message de revendication était diffusé sur le Net par la voix d'un converti français. «Rhétorique pseudo-islamique à la sauce des banlieues populaires françaises», réagit aussitôt Gilles Kepel. Politologue et sociologue, Gilles Kepel est internationalement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du discours djihadiste et de l'islam en France. Voici plus de trente ans qu'il étudie en parallèle l'émergence de l'islamisme radical dans le monde arabe et l'évolution des musulmans dans son pays. Son dernier livre «Terreur dans l'Hexagone» devait paraître en janvier. Le Temps: Le 13 novembre est la conclusion tout à fait logique de votre livre, dites-vous ? Gilles Kepel: Il y a un mois, avant même sa sortie, on m'accusait de faire un titre sensationnaliste pour me faire remarquer. – Vous semblez désabusé. – C'est-à-dire? – Je fais une critique au vitriol de la façon dont nos élites politiques conçoivent la nation. – Vous avez lu «Soumission»? Related:  Politique et sociétéPolitique

Sécurité ou libertés publiques : faut-il choisir ? Depuis les attentats du 13 novembre, le gouvernement a adopté des mesures d’exception. Mais pour protéger la démocratie, la France doit-elle abandonner les valeurs qui la fondent ? LE MONDE CULTURE ET IDEES | • Mis à jour le | Par Anne Chemin Au lendemain des attentats, François Hollande a endossé sans hésiter les habits du chef de guerre. En proclamant que la France devait se défendre contre une « armée djihadiste », en dénonçant les « actes de guerre » commis à Paris, en remettant au goût du jour une loi sur l’état d’urgence qui date de la guerre d’Algérie, le président de la République a donné le ton : la France, a-t-il déclaré, luttera avec une « détermination froide » contre ses « ennemis ». Pour l’écrivain belge David Van Reybrouck, Prix Médicis de l’essai en 2012, ces termes sont « la répétition angoissante et presque mot à mot » du discours de George W. Le doute, pourtant, s’instille peu à peu dans les esprits. Certains, en revanche, sont inquiets. Tout est affaire d’équilibre

Etats-Unis, excès de puissance, par Steven C. Clemons (Le Monde diplomatique, octobre 2001) «Dieu a permis aux ennemis de l’Amérique de nous infliger ce que nous méritons probablement. » Ainsi ont réagi, devant les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, deux « télévangélistes » influents, MM. Jerry Falwell et Pat Robertson (1), alliés décisifs du président George W. Bush lors de sa victoire électorale. M. Falwell a ajouté : « Ce sont les païens, les avorteurs, les féministes, les gays, les lesbiennes et l’ACLU (2) qui, en tentant de séculariser l’Amérique, ont favorisé cet événement ! Comment la plus grave agression perpétrée sur le territoire américain depuis 1812 a-t-elle pu se produire ? Les attentats du 11 septembre, à cet égard, ne constituent pas une anomalie, mais reflètent la tension des changements affectant le système mondial et l’incapacité de Washington à intégrer les réalités politiques et institutionnelles de la nouvelle ère. Des moyens de terreur efficaces En dépit de son statut de paria international, il est important de lire Oussama ben Laden à ce sujet.

Valérie Pécresse commence à secouer la région Ile-de-France Un aéropage de patrons assez impressionnant s’attablait, jeudi 18 février, à la table de la célèbre école de gastronomie Ferrandi : pdg du Cac 40, stars du net, managers emblématiques. Il y a là le président d’Accor, Sébastien Bazin, Alain Ducasse, Mercedes Erra, présidente exécutive d'Havas Worldwide, Clara Gaymard , Jacques-Antoine Granjon, Pierre Kosciusko-Morizet, Benoit Haber, directeur général adjoint du Groupe industriel Marcel Dassault, Nicolas Houze, directeur général de la branche "grands magasins" du Groupe Galeries Lafayette, Marwan Lahoud, directeur général délégué du Groupe Airbus, Augustin Paluel-Marmon, fondateur et PDG de Michel & Augustin, Guillaume Poitrinal, l’ancien patron d’Unibail …. Beaucoup sont de droite, mais certains sont engagés à gauche. La nouvelle présidente veut aller vite Ils sont une trentaine, tous ont été invités par Valérie Pécresse à faire partie du Conseil de l’attractivité et de l’emploi qu’elle a mis en place. Déménager le siège de la région

Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste » Pour le politologue spécialiste de l’islam, l’écrasement de l’Etat islamique en Syrie et en Irak ne changera rien à la radicalisation de jeunes Français, musulmans ou convertis. Par Olivier Roy, politologue spécialiste de l’islam La France en guerre ! Peut-être. Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Il n’y a pas de troisième, quatrième ou énième génération de djihadistes. Le problème essentiel pour la France n’est donc pas le califat du désert syrien, qui s’évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes. Quelques milliers sur plusieurs millions

Le tout-sécuritaire ne suffira pas | Le blog de Thomas Piketty C’est une évidence : le terrorisme se nourrit de la poudrière inégalitaire moyen-orientale, que nous avons largement contribuée à créer. Daech, « Etat islamique en Irak et au Levant », est directement issu de la décomposition du régime irakien, et plus généralement de l’effondrement du système de frontières établi dans la région en 1920. Après l’annexion du Koweït par l’Irak, en 1990-1991, les puissances coalisées avaient envoyé leurs troupes pour restituer le pétrole aux émirs – et aux compagnies occidentales. Concentration des ressources Au-delà des affrontements religieux, il est clair que l’ensemble du système politique et social de la région est surdéterminé et fragilisé par la concentration des ressources pétrolières sur de petits territoires sans population. Déni de démocratie Concrètement, l’argent du pétrole doit aller en priorité au développement régional.

En régions, le violent face-à-face de la droite et du FN Cela fait quatre heures que les conseillers régionaux débattent dans l’hémicycle, à Marseille, quand les 42 élus frontistes se mettent à taper des pieds et des mains. Ce 29 janvier, c’est un échange entre Christian Estrosi et Philippe Vardon, ancien leader identitaire niçois rallié au Front national, qui a mis le feu à l’assemblée. Après l’intervention de Vardon, qui dénonçait une opération d’« enfumage » sur la sécurité dans les TER, Estrosi dégaine : « Ma personne lui est insupportable à celui-là. Sexe et performance : less is more Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Maïa Mazaurette Chaque dimanche matin, dans La Matinale du Monde, la chroniqueuse Maïa Mazaurette vous parlera de la sexualité sous toutes ses facettes. A quoi ressemble la sexualité idéale ? Pour synthétiser : à une mousse au chocolat. Un moment de pur plaisir, de laisser-aller, de régression, avec un peu de culpabilité pour relever le goût. L’antithèse de la mousse au chocolat, tout le monde sera d’accord : c’est le sport. Le sexe est un sport et ça pourrait être pire – le sexe pourrait être une punition, un devoir, un simple moyen de reproduction. Quand on pense à la performance, c’est évidemment l’éjaculation masculine qui vient à l’esprit : retarder le plus longtemps possible la jouissance, par politesse envers ses partenaires. Le rapport de routine, tel qu’analysé par les chercheurs de la Society for Sex Therapy and Research, est : adéquat de trois à sept minutes, bien mené de sept à dix minutes. Mais attendez. Reprenons donc.

Les terreaux du jihadisme européen Le terrorisme islamiste menace graduellement la France depuis deux décennies. Il se nourrit d'un petit nombre d'ingrédients. Vingt ans se sont écoulés entre la bombe déposée à la station Saint-Michel/Notre-Dame sur la ligne B du RER parisien, le 25 juillet 1995, et les attentats de Paris le 13 novembre 2015. La fratrie comme ciment La plupart des auteurs d’attentats sont d’anciens délinquants, passés par la prison, issus de familles décapitées, éclatées, avec notamment des pères absents ou démissionnaires. L’une des premières raisons de ce phénomène vient de son efficacité : les frères s’accordent une confiance absolue qui rend quasiment impossible la pénétration du groupe par les services de renseignement. L’Europe des banlieues, armée de réserve En second lieu, l’Europe des banlieues est devenue l’armée de réserve du jihadisme : tous les terroristes islamistes français proviennent des banlieues. La crise des utopies sociales et l’essor du jihadisme Trois générations de jihadistes

Nuit Debout : “Ça flotte, bien sûr que ça flotte. Mais en face, ça flotte aussi” Jeudi 31 mars, le temps s'est arrêté place de la République à Paris pour donner naissance à Nuit Debout, un mouvement sans tête, mais animé d'idées. Depuis, dans l'agora improvisée, on débat sans fin de l'avenir. Le soleil se couche en cette journée du lundi 35 mars Place de la République. La manifestation immobile tient le pavé place de la République pour sa cinquième nuit consécutive. L'étincelle et les braises Que se passe-t-il place de la République depuis cinq jours ? Parmi les invités, les ouvriers de Goodyear, PSA, la Confédération paysanne, Hervé Kempf de Reporterre, des militants de Notre-Dame-des-Landes. Dans l'agora, au milieu du cercle, des quidams prennent la parole, chacun leur tour, en tentant se faire entendre au mégaphone, malgré les bruits de la circulation, les chants de la diaspora congolaise qui demande la fin du soutien de Bolloré à Sassou Ngesso, et malgré les sirènes stridentes des forces de l'ordre venues en masse bloquer la place du côté du boulevard du Temple.

Jürgen Habermas : « Le djihadisme, une forme moderne de réaction au déracinement » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Nicolas Weill (Propos recueillis par) Le président François Hollande veut définir un « état de guerre » adapté à la situation. Que pensez-vous de cette discussion ? Croyez-vous plus généralement qu’une modification de la Constitution soit une réponse adaptée aux attentats du 13 novembre ? Jürgen Habermas.- Il me semble sensé d’adapter à la situation actuelle les deux dispositions de la Constitution française relatives à l’état d’urgence. Si cette question est désormais à l’ordre du jour, c’est parce que le président a proclamé l’état d’urgence à la suite des événements choquants de la nuit du 13 au 14 novembre, et entend le prolonger trois mois durant. Mais, envisagée à distance, cette décision ressemble à un acte symbolique permettant au gouvernement de réagir – vraisemblablement de la manière qui convient – au climat régnant dans le pays. Lire aussi : Marcel Gauchet : « Le fondamentalisme islamique est le signe paradoxal de la sortie du religieux »

Climat d’insécurité LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart C’était bien évidemment la question piège. Samedi 14 novembre, sur la chaîne de télévision CBS, l’animateur du débat entre les prétendants à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine a demandé à Bernie Sanders s’il pensait toujours que le changement climatique était « la menace la plus importante pour la sécurité des Etats-Unis », comme il l’avait déclaré quelques semaines auparavant. La question est presque rhétorique. La veille, Paris était ensanglantée par des attaques terroristes d’une brutalité inédite en France. L’« urgence climatique » semble reléguée, depuis, à une question vaguement subsidiaire. Bernie Sanders a pourtant répondu qu’il maintenait « absolument » son opinion. « En fait, le changement climatique est directement lié à l’augmentation de la menace terroriste (…), a-t-il expliqué. Tirer un lien entre sécurité et changement climatique en fait sourire certains. « Multiplicateur de menaces »

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