background preloader

Immigration et enfants

Facebook Twitter

Nationalité française : enfant recueilli. Trois éléments qui montrent les difficultés d'intégration des enfants d'immigrés en France. Près d'un tiers de la population française est issue de l'immigration, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dévoilée vendredi 8 janvier.

Trois éléments qui montrent les difficultés d'intégration des enfants d'immigrés en France

Les 22 chercheurs de cette équipe ont étudié les vies de "8 300 immigrés, issus de sept vagues d'entrées successives", et "les ont comparées à celles de 8 200 de leurs descendants et à des Français sans ascendance étrangère", rapporte Le Monde. Voici trois éléments à retenir de cette étude.

Les fils d'immigrés réussissent moins bien à l'école L'Ined et l'Insee se sont notamment penchés sur la réussite scolaire de la deuxième génération d'immigrés. Quelque 55% des descendants d'immigrés (ou immigrés arrivés avant 6 ans) ont obtenu le baccalauréat, rapporte Le Monde. Dans le détail, les filles issues de la deuxième génération réussissent mieux que les garçons. Du côté des garçons, on observe la tendance inverse. Les enfants d'immigrés ont des parcours scolaires différenciés selon leur origine migratoire.

Yaël Brinbaum, Laure Moguérou et Jean-Luc Primon La réussite scolaire des enfants d'immigrés par rapport à celle de la population qui n'est ni immigrée ni issue de l'immigration est analysée à travers deux indicateurs : ne posséder aucun diplôme du second cycle de l'enseignement secondaire d'une part, être titulaire du baccalauréat quelle que soit la série d'autre part.

Les enfants d'immigrés ont des parcours scolaires différenciés selon leur origine migratoire

Au regard de ces deux critères, les parcours des enfants d'immigrés sont très différenciés selon le pays de naissance des parents. Ces différences par origine s'estompent lorsque l'on tient compte des caractéristiques sociodémographiques et familiales, mais elles ne disparaissent pas toutes. Les enfants d'immigrés venus de Turquie, d'Algérie, d'Espagne ou d'Italie sont surreprésentés parmi les non-diplômés du second cycle du secondaire, « toutes choses égales par ailleurs ». S'agissant de l'obtention du baccalauréat, trois faits stylisés se dégagent. Rentrée : si vos enfants sont en classe avec des immigrés ils réussiront mieux leurs études. Certes, 61% des enfants d'immigrés obtiennent le bac contre 68% des petits Français de souche... mais, comme l'a relevé l'INED (Institut National des Etudes Démographiques) dans une étude, ce chiffre ne permet pas de conclure qu'immigré = difficultés scolaires. 66% des enfants d'immigrés ont au moins un parent ouvrier.

Rentrée : si vos enfants sont en classe avec des immigrés ils réussiront mieux leurs études

Cette proportion n'est que de 39% chez les jeunes Français. Les enfants d'ouvriers accédant structurellement moins aux diplômes que les autres, les performances des enfants d'immigrés sont forcément moins bonnes. Mieux : lorsqu'on compare les performances enfants d'immigrés / enfants de Français de souche catégories sociales par catégories sociales... la différence s'inverse. Ainsi, selon l'INED, à origine sociale équivalente, un garçon tunisien ou marocain a 20% de chances de plus d'obtenir son bac que son camarade non immigré (et 80% si c'est une fille !). Pour lire plus d'articles inratables de l'actualité qui buzz, Si les mesures utilisées se sont précisées à partir des années 1990, passant d’une dichotomie fondée sur la nationalité (français vs. étrangers) à des distinctions plus fines en fonction du pays de naissance des parents, elles permettant rarement de mettre en évidence la pleine hétérogénéité qui existence au sein des enfants d’immigrés.

De manière générale, les difficultés scolaires que rencontrent les enfants d’immigrés peuvent être analysées comme liées à la position dominée de leurs parents dans la structure sociale en France, du fait notamment de leurs faibles capitaux économique et scolaire. Il s’avère cependant que les résultats et trajectoires scolaires diffèrent grandement selon le pays d’origine des parents et que les propriétés sociales des parents en France ne permettent pas rendre compte complètement de cette diversité.