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2011

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Les deux gros cochons. Ainsi donc il va falloir envisager d’agrandir la porcherie… Car deux fameux gorets tapent du groin à la porte.

Les deux gros cochons

Au commencement, ils étaient trois petits – les cochons. Grèce, Portugal, Espagne. Et comme il fallait un « I » (pour bien faire PIGS), on eut d’abord l’idée de l’Italie – puisque les crottés sont nécessairement les Méditerranéens. Sauf que ce fut l’Irlande. Et la théorie financière des types et des climats connut un premier accident. Comme par un effet d’habitat préféré, la finance, culturellement anglo-saxonne, a toujours eu un faible pour ses appartenances. Par un de ces revirements qui font tout son charme, le commentaire financier est passé de l’état d’alarme lundi 18 avril à la grande placidité mardi 19. Royaume-Uni : impasse totale de politique économique ? Passé le coup de semonce de l’annonce, aussi bien les opérateurs que les commentateurs de la finance semblent revenir à leur tropisme de « l’habitat préféré » et faire peu de cas d’une « péripétie ». Les deux gros cochons, partie 2. Renversement de la liquidité internationale ? Si par une sorte de dialectique un peu scolaire, le premier commentaire a d’abord sursauté à la nouvelle proprement économique de la mise sous surveillance des Etats-Unis (voir Partie 1), puis s’est corrigé pour en minimiser la portée et y voir un « simple avertissement » politique, il serait utile (négation de la négation) de revenir, pour la redramatiser quelque peu, à l’économie du problème.

Le parallèle avec l’épisode précédent de « surveillance négative » de 1996 ne tient pas la route une seule seconde, et si c’est sur ce genre de rapprochement que l’on croit pouvoir compter pour se rassurer un peu il va falloir assez vite trouver autre chose. Or il faudrait être inconscient pour minimiser les effets d’une éventuelle dégradation des Etats-Unis. Mais ce problème qu’on peut voir par le petit bout des calculs spéculatifs, il faut surtout le voir par le gros bout d’une crise possible de la liquidité internationale. G20-G8, ou la passion des faux problèmes. On ne pourra pas dire que le G20-G8 n’a pas d’idées : il en a au moins deux.

G20-G8, ou la passion des faux problèmes

Une idée théorique (variable) et une idée pratique (fixe). Une idée théorique affichée pour mieux dissimuler l’idée pratique inavouée. À vrai dire, l’idée pratique n’est pas neuve, elle est maintenant d’un robuste classicisme et comme une marque de fabrique en train de se patiner : tout faire pour ne rien avoir à faire – contre la déréglementation financière – et envoyer des leurres en tous sens. C’est simplement l’idée théorique – le leurre – dont elle se sert comme d’un paravent qui est régulièrement renouvelée, sans doute pour éviter la lassitude du public et mieux donner l’air de la grande activité. Quelques effets d’apprentissage suffisent pour se faire à l’idée que les « sujets » poussés sur le devant de la scène du G20-G8 sont claironnés en exacte proportion de ce qu’ils sont inoffensifs.

Pourquoi y a-t-il des bulles (et puis des crises) ? Le commencement de la fin. Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côte japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis.

Le commencement de la fin

Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses. Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. Quand les agences font de la politique Les Etats-Unis à leur tour dans la lessiveuse Le chaos cognitif de la finance.