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Héros

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« L’histoire de France » fétiche de la nation. La litanie des grands personnages Déjà dans les années 1979-80, Alain Decaux s’y exclamait : « On n’enseigne plus l’histoire à nos enfants ! » Aujourd’hui, les enquêteurs qui se penchent sur cet « assassinat » dénoncent, avec le procureur Dimitri Casali, la disparition dans les classes de 6e et de 5e de Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII, la relégation de Louis XIV en fin de programme, la réduction du premier empire en question optionnelle. Et de fourbir l’argumentaire : ces suppressions relèveraient de la règle du « politiquement correct », d’une manipulation moralisatrice de l’histoire, alors que « faire étudier aux élèves Clovis, François Ier ou Napoléon Ier n’a pourtant rien de réactionnaire ». Aucune distanciation historiographique ne sous-tend cette didactique à l’emporte-pièce. Manquent curieusement à l’appel les Gaulois et Vercingétorix désormais sans doute trop disqualifiés comme « ancêtres ».

Un interlude de 800 ans. 92271 de M. Lionnel Luca (UMP - Alpes-Maritimes) Les héros des Français : controverses autour de la mémoire nationale. Christian Amalvi auteur de nombreux ouvrages dont « De l’art et la manière d’accommoder les héros de l’histoire de France », ou plus récemment, « Les lieux de l’histoire », travaille depuis longtemps sur la mémoire et les aspects scolaires de l’histoire. Il livre cette année un ouvrage qui entre en résonance avec beaucoup de débats actuels.

Dans l’introduction, l’auteur rappelle d’ailleurs les enjeux de mémoire autour de l’histoire. Il n’est pas la peine de s’appesantir sur ce point tant l’actualité donne des exemples régulièrement. Le livre est à destination du grand public. Son propos ? : il s’agit d’envisager qui sont les héros des Français, depuis quand, et pourquoi, bref quels sont les usages et quels poids dans la mémoire nationale ? La fabrique des héros L’auteur choisit de distinguer plusieurs provenances pour les héros.

Un panthéon religieux réduit Parmi les notices proposées, on peut proposer un florilège avec par exemple Clovis. Un panthéon laïque fourni Le salon des contestés. Identité nationale et histoire de France: déconstruire le mythe national. Le roman national et ses nuances. L'extrait précédent tiré de la leçon d'Ernest Lavisse sert en général à illustrer et déconstruire le roman national attribué à l'historien et à ses contemporains. Le roman national désigne une lecture très idéalisée d'une histoire franco-française.

Dans une France qui existerait de toute éternité, l'histoire aurait faite surtout par des « grands hommes », héros guerriers, souvent vaincus (Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Napoléon)... Cette vision de l'histoire aurait submergé les manuels d'histoire de l'école primaire, dans une Troisième République hantée par la Revanche. Cette lecture nationale, voire nationaliste et chauvine, a été vivement critiquée et déconstruite au milieu des années 1980. Pierre Nora a dirigé une étude sur Les Lieux de mémoire, et Suzanne Citron a revisité ce qu'elle appelle « Le mythe national ». cf Le « roman national » peut-il être remis en question ? Cette déconstruction d’une histoire mythifiée semble cependant à nuancer : [ ajout 10/04/2011 : CRÉPON. Key stage 2 | History | Subjects | Key stages 1 & 2 | National Curriculum.

Boudicca

La fabrique des héros.