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Débat politique et blog catho

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L'UMP surprise par le succès de Sens commun. Ils avaient tablé sur 200 participants, installé 280 chaises. Elles n'auront pas suffi : jeudi soir, au siège de l'UMP, ce sont finalement plus de 400 personnes qui ont assisté au lancement de Sens commun, le mouvement politique créé par d'anciens militants de la Manif pour tous. Une affluence frappante, puisque, généralement, seules des conventions majeures comme celle sur l'inventaire des années Sarkozy parviennent à remplir entièrement la grande salle de meeting du parti. Une partie de l'espace étant, dans ce cas, occupée par la presse. Cette fois, très peu de journalistes - et une unique caméra - avaient fait le déplacement. Défaut de communication en amont des cinq fondateurs de l'association, presque tous novices en politique ? Le message semble en tout cas passé au sein des réseaux de la Manif pour tous.

Le public, très jeune, était composé en majorité de manifestants du printemps dernier, désireux de poursuivre la mobilisation sur le terrain politique. "France en colère" Civilisations : ce n’est pas qu’un jeu ! Il y a de cela quelques années, lors d’un oral d’histoire du droit de la famille, j’avais imprudemment parlé de civilisation chrétienne. Que n’avais-je pas dit là ! Le professeur, aimable par ailleurs et plutôt bien disposé à l’égard du christianisme, m’a interrompu pour me faire remarquer qu’il n’y avait pas de civilisation chrétienne. J’ai repris le fil de mon propos et ai eu la note que je méritais mais je n’ai plus jamais été à l’aise avec ce mot : civilisation. Claude, si tu lis ces lignes, tu dois bien regretter aujourd’hui de ne pas avoir eu mon professeur d’histoire du droit! Evidemment, il n’est pas question de prétendre que le terme de civilisation n’a aucun sens et que la barbarie et la tyrannie dénoncées par Claude G.

Pour tenter de définir la civilisation, je partirai de Grammaire des civilisations de Fernand Braudel (Grammaire des civilisations : Coll. C’est, en quelque sorte la conclusion de cette première partie. Malheureusement (ou pas…), ce n’est pas aussi simple. C’est nous les plus civilisés ! - Editorial. Les propos de Claude Guéant, affirmant que « toutes les civilisations ne se valent pas », ont provoqué l’une de ces polémiques qui donnent à nos campagnes électorales leur charme vénéneux. Pour le ministre de l’Intérieur, notre culture est de « celles qui défendent l’humanité », ­forcément plus avancées que « celles qui la nient ». Qui ne voudrait être avec lui du bon côté, celui où rayonnent « la liberté, l’égalité et la fraternité » ?

Comment ne pas nous sentir supérieurs aux civilisations « qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique » ? Pourquoi, en un mot, s’offusquer de telles banalités ? La vision de Claude Guéant ­correspond à celle que notre classe politique républicaine a le plus constamment défendu – et la gauche au premier chef, la gauche de Léon Blum, avant qu’elle ne devienne, disons depuis les années « Touche pas à mon pote », foncièrement multiculturaliste.

Cas A : Vous n’êtes pas encore inscrits au site. Réactions en série après la déclaration de Claude Guéant sur les civilisations. Interrogé dimanche matin sur RTL au sujet de sa déclaration de samedi sur les civilisations, Claude Guéant a affirmé qu'il ne la «regrett[ait] pas». Il a par ailleurs accusé la gauche d'avoir extrait cette phrase de son contexte. «Je ne la regrette pas mais je regrette que certains à gauche continuent à extraire des petites phrases de leur contexte et enlèvent ainsi la dignité du débat démocratique» Claude Guéant avait déclenché samedi une vive polémique en déclarant que «toutes les civilisations ne se valent pas» dans un discours sur la République, aussitôt dénoncé à gauche comme une tentative pour Nicolas Sarkozy de glaner des voix du Front national, à moins de 80 jours du premier tour de la présidentielle. Très rapidement, cette phrase prononcée par le ministre de l'Intérieur lors d'un colloque organisé par l'association étudiante de droite Uni, s'est répandue sur Internet, provoquant des réactions indignées.

«Un discours absolument républicain» pour l'entourage du ministre A. Affaire Guéant : ce qu’a dit Letchimy. Fallait-il pour les uns quitter la séance, faut-il pour les autres présenter des excuses ? Le mieux est de vous faire une opinion par vous-même, grâce aux vaillants sténographes de l’Assemblée Nationale, qui nous ont restitué l’intégralité de la question orale du député apparenté PS de Martinique à Claude Guéant : « Nous savions que pour M. Guéant la distance entre immigration et invasion est totalement inexistante et qu’il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique. Ca n’est pas un dérapage, c’est une constante parfaitement volontaire. En clair, c’est un état d’esprit et c’est presque une croisade. . « Non M. . « Il existe, M. le premier ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque, que vous tentez de récupérer sur les terres du FN [À ce moment-là, François Fillon se lève et part, suivi du gouvernement].

Voilà, c’est dit. Primo, il ne suffit pas de succéder à Aimé Césaire à la mairie de Fort-de-France pour hériter de son talent. Guéant : chapeau l’artiste ? Je termine Des hommes de l’ombre, je songe à Guéant. Pour la politique sécuritaire ? Oui. Aussi, parce que lui, son coup, il l’a fait à la lumière. Ce qui n’exclut évidemment pas qu’il ait été pensé dans l’ombre. Et puis, en milieu de semaine, le Guéant ne doit pas être mécontent de son effet. Cela fait pédant mais je prends le risque : je trouve le petit théâtre des réactions éminemment drôle à observer. Il vaut mieux trouver ça drôle que désespérant, tout en suivant sa propre route. Pour un observateur politique, il était facile d’anticiper les positions des uns et des autres. Claude Guéant a prononcé une phrase anodine. Que reste-t-il, alors ? Et Luc Ferry peut citer André Comte-Sponville, que personne n’a encore soupçonné de « nous ramener jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration », comme on l’a entendu.

Une déclaration ciselée, donc, et dont la sortie ne doit rien au hasard. Alors, va pour l’identitaire. La part des choses 2011. Il y a des choses importantes dans la vie. Il y en a de plus importantes que d’autres. Un récent sondage donne quelques indices sur l’ordre des priorités de Français en cette fin d’année 2011. Les journalistes ont toutefois souvent présenté les choses sous un jour contestable. Le Nouvel Observateur comme Le Figaro notamment ont manifestement repris une dépêche AFP qui insistait lourdement sur trois évènements de l’année 2011.

Ainsi, l’entrée en vigueur de l’interdiction du voile intégrale, l’interdiction de la prière dans la rue (ou du moins ce qu’on a pris l’habitude d’appeler ainsi…) et l’interdiction du Bisphénol A seraient particulièrement "applaudies" par les français… Ce ne sont pourtant pas les seuls évènements à atteindre un haut score dans l’enquête de Médiascopie pour Le Monde. D’abord, ce sont des interdictions. Ensuite, ces mesures portent majoritairement sur la place de l’Islam en France. Enfin, le pessimisme est globalement de mise dans toutes les analyses. Joyeux Noël ! Pourquoi l’Etat nation n’est pas le gardien du bien commun. Ce n’est pas une question, c’est une affirmation voire une réponse. La formule se trouve en sous-titre d’un article de William Cavanaugh déjà cité (ici en particulier) : Mourir pour la compagnie des téléphones (reproduction dans Migrations du sacré : éd. de L’Homme Nouveau 2010). J’y reviens à l’occasion d’un billet de Charles Vaugirard intitulé Etat : je t’aime et pour saluer en passant le lancement du blog du mouvement des chrétiens indignés.

A bien des égards, je suis assez proche des idées des uns et des autres à une réserve près mais de taille pour ce qui est du billet de Charles : le rôle de l’État (étant précisé que les indignés chrétiens n’ont pas de "doctrine" sur le sujet, c’est entendu). J’aimerais discuter, à partir de l’article de Cavanaugh, l’idée centrale du billet de Charles Vaugirard : L’État est en charge du bien commun, c’est sa vocation, il est là pour ça. 1/ L’État n’est pas naturel mais artificiel Il faut d’abord s’entendre sur ce que l’on appelle État. Like this: Rendez à Marianne ce qui est à Marianne. « En politique, pour avoir raison, il faut deux choses : premièrement, avoir raison, deuxièmement, gagner. » [ 1 ] On connaît si bien certaines phrases, devenues proverbiales, qu’on en oublie jusqu’à l’origine. « Rendez à César ce qui est à césar, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Bien plus qu’un adage, c’est Parole d’Evangile [ 2 ] . Loin de signifier « chacun ses oignons », c’est au contraire une affirmation de la valeur, du prix, de la nécessité de la vie publique, qui mérite d’être pleinement investie.

Homme et Dieu, artisan unique nécessaire du salut des hommes par Dieu, le Christ ouvre un chemin surprenant. Fidèles au Patron, notamment dans ces mois qui mènent à des élections nationales, les évêques ont publié ces derniers jours des éléments de discernement pour choisir et s’investir, en cohérence avec la doctrine morale et sociale de l’Eglise. 13 points , décevants à la lecture rapide. . Certes, on peut être tout aussi décontenancé par la réponse de Jésus que par celle des évêques.

Manifeste | Mouvement des chrétiens indignés. Lettre ouverte à mon frère chrétien libéral (économique bien sur). Cher frère, Comme tu le sais, la « lettre à mon frère » est à la mode. Bon nombre de bloggeurs se sont livrés à cet exercice, et après moultes hésitations j’ai décidé d’en écrire une. Une lettre à toi, cher frère dans l’Eglise qui défend le libéralisme économique avec autant d’énergie que tu défends « Notre-Seigneur-Jésus-Christ », « Notre-Saint-Père-le-Pape-Benoît-XVI » ou « La-Vie-à-naître ».

Tu n’es pas un « tiède », loin s’en faut, et je suis le premier à t’en féliciter. J’admire même ton courage avec tes prises de position à rebours d’une société qui ne demande qu’à mieux connaître le Christ. Mais, cher frère, saurais-tu que le libéralisme économique ne se confond pas avec la Doctrine sociale de l’Eglise ? Car quand je lis certains de tes blogs favoris, j’ai l’impression que notre Pape serait un néo-libéral convaincu et un ardent défenseur du capitalisme… Mieux encore : la note du Conseil Pontifical Justice et Paix serait un texte ne remettant pas en cause le néo-libéralisme !

Pour un libéralisme bien compris. Il est de bon ton, depuis quelques semaines, d’afficher bien haut son antilibéralisme, qui a pris dans notre siècle la place qu’occupaient autrefois les bonnes mœurs, celle d’une vertu dont on se drape ou qu’on porte en étendard, convaincu de sa bienséance. Le billet de Charles Vaugirard en est un exemple frappant, ponctué d’une condescendance que peine à cacher sa belle plume. Patrice de Plunkett, lui, se voit déjà en Hessel catho, la résistance en moins. A eux deux, et quelques copains, ils se disent « chrétiens indignés ». Indépendamment de mon positionnement idéologique, toute attitude qui consiste à se faire une respectabilité à peu de frais et à prôner un moralisme à deux balles me met en rogne.

Car ces deux attitudes sont également pathétiques. La première consiste à jouer d’un côté à Moïse (en mode « let my people go »), en mettant de l’autre les petits dans le privé (parce que l’Egypte avait son confort, voyez-vous) : c’est le syndrome gauche caviar. Le Blog du Curé. Argent, politique, évêques, favoris. Le catholique est-il nécessairement un mauvais citoyen ? L’engagement politique des catholiques est un devoir et non seulement un droit. C’est d’ailleurs une des formes d’engagement propre aux laïcs dans la mesure où les prêtres, religieuses et religieux ne peuvent pas, canoniquement, avoir de fonctions politiques. Jean-Paul II l’a affirmé sans ambiguïté dans sa grande exhortation apostolique Christifideles laici : les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la ‘politique’, à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun (Christifideles laici, n° 42).

Joseph Ratzinger l’a confirmé dans la Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique : Le chrétien, et notamment le catholique, n’est donc pas indifférent à la vie de la cité. Il ne peut pas être indifférent. Like this: J'aime chargement… Gène à gauche (ou pourquoi je n’ai pas participé à la primaire) Catholicisme et démocratie. Émile Perreau-Saussine a laissé une œuvre considérable et considérée malgré sa disparition prématurée à l’âge de 37 ans (Hommage de Philarête). Il a notamment écrit une biographie intellectuelle d’Alasdair MacInctyre (Alasdair MacInctire : une biographie intellectuelle : PUF 2005), ce qui, vu le personnage, était en soi un tour de force.

Docteur en philosophie, il enseignait à Cambridge en Angleterre. Ses travaux portent sur le libéralisme, dans la suite de Pierre Manent, notamment dans ses rapports avec le catholicisme (Où va la politique de l’Eglise catholique ? D’une querelle du libéralisme à l’autre, Fondapol 2009). La démonstration est construite sur une idée qui paraît d’abord relever du paradoxe : Vatican II est le prolongement et l’achèvement de Vatican I.

L’entrée dans l’ère post-constantinienne : Vatican I et la séparation La démonstration part d’une analyse de notre ambigu gallicanisme et de sa portée politique. Ni Maurras, ni Marx : l’Église entre l’État et la société. L’Etat est mort… Vive l’Etat (une histoire de deux cités) Catholicisme et démocratie, une histoire de la pensée politique par Emile Perreau-Saussine. Docteur en philosophie, Emile Perreau-Saussine a enseigné la philosophie politique à Cambridge, avant de disparaître à 37 ans en 2010. Son œuvre est brillante, de l’avis de ses pairs. L’ouvrage analyse les rapports entre le catholicisme et la démocratie dans la France depuis la fin de la monarchie.

Ce travail n’a jamais été réalisé dans notre pays, a fortiori l’étude des représentations politiques structurant le rapport entre la France, la politique et la religion par excellence, l’Eglise catholique. Si le contenu est à ce point impressionnant, c’est parce que la démonstration est faite de la dette de la politique moderne à l’encontre de l’Eglise, mais de l’inverse également. Sa thèse s’articule en plusieurs étapes ; Il expose tout d’abord la réalité de la société d’ordre sécrétée par l’Eglise sous la monarchie et sa consubstantialité organique et fonctionnelle.

Que retenir ? Faut-il désespérer de la politique ? - Etats généraux du christianisme. Les "affaires" qui agitent aujourd'hui la politique française et les vagues successives de la crise financière depuis trois ans, ont mis en évidence un décalage profond entre les aspirations des citoyens et les véritables agissements de leurs dirigeants. Les choix de société actuels ne correspondent plus aux attentes des peuples qui s'indignent.

Plutôt que de renoncer à la politique, Patrice de Plunkett et Jean-Pierre Mignard invitent à la repenser en chrétien, pour mieux la réformer et la féconder. Compte rendu du débat : Le politique asservie à la finance s'est vidée de son sens. Impossible de parler de politique aujourd'hui sans analyser le jeu de la finance mondiale, ce "théâtre d'ombres", qui a supplanté le pouvoir des États. Patrice de Plunkett et Jean-Pierre Mignard s'accordent à mettre en évidence un lien entre le désenchantement pour la politique et l'asservissement de celle-ci par le système financier mondial. Une (r)évolution nécessaire. Un devoir d'engagement et d'amour. Quand la main droite de l’Etat feint d’ignorer ce qu’a fait la main gauche. La dette expliquée aux nuls.

Mini-pseudo-théologie de l‘“usure” et de l’économie financiarisée. Benoît et la spéculation.