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Economie

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Pourquoi les "indignés" ont raison. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Pierre Larrouturou, membre du conseil politique d'Europe-Ecologie (Le grand débat) En quelques semaines, le climat a changé.

Pourquoi les "indignés" ont raison

Début 2010, quand nous expliquions que la crise n'était pas finie et qu'une réplique plus grave encore était en préparation, nous étions à contre-courant du discours dominant : tout était sous contrôle ! Il y a cinq mois encore, nous étions "trop pessimistes" : le G8 de Deauville, fin mai, n'a pas consacré une minute à la crise financière ! Mais aujourd'hui, nul ne conteste la gravité de la situation : le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) affirme que nous risquons "un effondrement de l'ensemble du système économique mondial".

Quant à Nicolas Sarkozy, il expliquait récemment devant quelques députés qu'un tsunami menace nos économies : "Non pas une récession, comme en 2008-2009 mais un vrai tsunami. " Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les dangers : la dette totale des Etats-Unis atteint 250 % du PIB. Pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Jeudi 25 août 2011 4 25 /08 /Août /2011 22:35 Je vous rassure tout de suite, le blog ne se lance pas dans la théologie, simplement force est de constater que nos dirigeants correspondent parfaitement à la phrase supposée du prophète des chrétiens.

Pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font

La multiplication des plans de contrition montre que les dirigeants n'ont encore rien compris à la nature de la crise. Ils ne cessent de l'amplifier par comportement mimétique et leur casuistique libérale est incapable d'expliquer la nature de la crise que sa propre raison a engendré. Certes, il y a chez certaines de ces élites un cynisme certain, mais je doute honnêtement que ce soit le cas de la majorité des dirigeants français. Lorsque l'on voit ce pauvre parti socialiste qui se lance dans un concours pour savoir qui est le meilleur pour faire de l'austérité, et qu'en plus il y voit un gage de sérieux. Il est vrai que ces trente dernières années les accalmies relatives ont pu faire croire à certains que la crise des années 70 était finie. Banques éthiques, monnaies libres… et toi, tu fais quoi après la crise ? Pas besoin d'un plan de sauvetage à 140 milliards pour moraliser le capitalisme : monnaies libres, banques éthiques et autres outils existent pour donner un peu de sens à la finance.

Banques éthiques, monnaies libres… et toi, tu fais quoi après la crise ?

Doté de seulement deux banques éthiques, la France paie le prix d’une stratégie de concentration en géants mondiaux, pas très raccord avec les aspirations de moralisation du capitalisme. 5 millions d’euros de fonds propres, plus de 26 000 sociétaires / actionnaires… « D’un point de vue purement réglementaire, nous avons le droit d’être une banque de plein exercice », annonce Marc Favier, responsable du projet de développement et d’innovation de la banque éthique La Nef. Seulement voilà : la Banque de France ne veut pas. Partie de la loi de 1984, la concentration du secteur bancaire orchestré par la Banque de France a certes livré des mastodontes internationaux au secteur bancaire français, mais la prive aujourd’hui de tout réseau de banque éthique indépendant. La crise des grands condamne les petits.

Redistribution

Pourquoi faut-il que les Etats payent 600 fois plus que les banques ? LE MONDE | • Mis à jour le | Par Michel Rocard, ancien premier ministre, et Pierre Larrouturou, économiste Ce sont des chiffres incroyables.

Pourquoi faut-il que les Etats payent 600 fois plus que les banques ?

On savait déjà que, fin 2008, George Bush et Henry Paulson avaient mis sur la table 700 milliards de dollars (540 milliards d'euros) pour sauver les banques américaines. Une somme colossale. Mais un juge américain a récemment donné raison aux journalistes de Bloomberg qui demandaient à leur banque centrale d'être transparente sur l'aide qu'elle avait apportée elle-même au système bancaire. Après avoir épluché 20 000 pages de documents divers, Bloomberg montre que la Réserve fédérale a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme de 1 200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %. Au même moment, dans de nombreux pays, les peuples souffrent des plans d'austérité imposés par des gouvernements auxquels les marchés financiers n'acceptent plus de prêter quelques milliards à des taux d'intérêt inférieurs à 6, 7 ou 9 % !

Économistes Atterrés.