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SCIENCES HUMAINES & SOCIALES

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Accros aux écrans : nos enfants, ces mut@nts. Gilles Babinet : "Il faut que nos élèves apprennent à coder dès l'âge de 8 ans" Depuis le 25 juin, Gilles Babinet est "digital champion", c'est-à-dire qu'il représente la France pour le numérique à Bruxelles.

Gilles Babinet : "Il faut que nos élèves apprennent à coder dès l'âge de 8 ans"

Pour lui, "la France est la cinquième puissance économique mondiale, mais dans le numérique, elle se place plutôt en huitième, voire en dixième position, alors qu'elle pourrait probablement monter dans le peloton de tête - Israël, Danemark, Corée et États-Unis". Mais rien n'est inéluctable. "La crise représente l'occasion de [se] transformer en quelques années si nous nous en donnons les moyens. " Et une des façons d'y arriver est de changer notre manière de concevoir l'éducation. Le Point.fr : Qu'est-ce qui change avec le numérique ? Gilles Babinet : Il faut revoir le concept de connaissance et sa transmission. Vous insistez beaucoup sur l'éducation... Le code informatique est la nouvelle grammaire universelle.

Cela veut dire de nouvelles dépenses ? Pas forcément. Dans la salle de classe du futur, les résultats ne progressent pas. Dans le cadre d’une série sur le « pari éducatif high-tech » (dans laquelle notamment plusieurs experts américains tentent d’apporter leur vision sur ce à quoi ressemblera l’école dans 10 ans), Matt Richtel, pour le New York Times s’est rendu dans le district scolaire pilote de Kyrene en Arizona : un secteur où tous les élèves utilisent des tableaux blancs interactifs et des ordinateurs à l’école.

Dans la salle de classe du futur, les résultats ne progressent pas

Depuis 2005, le district a investi 33 millions de dollars pour moderniser ses écoles. Ici, c’est la nature même de la classe, du rapport à l’enseignant qui a été transformé : l’enseignant circule entre les élèves qui apprennent à leurs rythmes sur leurs ordinateurs. Au profit de qui se fait la surenchère technologique à l’école ? Image : Le graphique de l’évolution des dépenses et des résultats du district de Kyrene dans l’Arizona réalisé par le New York Times. La poussée des dépenses technologiques intervient alors que les écoles doivent faire de durs choix financiers. Les métriques en question. Dans la Silicon Valley, les geeks paient très cher pour envoyer leurs enfants dans des écoles sans aucun ordinateur. Une année dans une des prestigieuses Waldorf Schools californiennes coûte entre 13 000 € (école primaire) et 19 000 € (secondaire).

Dans la Silicon Valley, les geeks paient très cher pour envoyer leurs enfants dans des écoles sans aucun ordinateur.

Ces écoles sont littéralement remplies des enfants des cadres supérieurs des entreprises high-tech de la Silicon Valley (le Directeur Technique d’eBay, un grand nombre de cadres d’Apple, de Google, de Hewlett-Packard y envoient leurs enfants). Ce qui distingue ces écoles ? Les ordinateurs, ainsi que toutes leurs déclinaisons (IPAD, Smartphone,TBI…) sont interdits dans les salles de classe. (Et l’usage en est déconseillé à la maison). Quelles sont les raisons profondes qui poussent les parents – parmi les plus savants au monde en matière de technologie, on ne peut donc parler de “manque de connaissance” ou de “non prise en compte des enjeux de demain”… – à payer si cher pour mettre leurs enfants dans ces écoles ?

[C'est aussi un point de singularité de l'histoire du monde. At Waldorf School in Silicon Valley, Technology Can Wait. En attendant la bombe informatique. Théoricien des nouvelles technologies et de la vitesse, Paul Virilio appuie sur la pédale de frein.

En attendant la bombe informatique

Durant la seconde guerre d’Irak, vous avez brandi le concept d’infowar comme une technique nouvelle de manipulation. La censure militaire n’a-t-elle pas toujours existé ? Durant la guerre de 14-18, la propagande de l’armée était omniprésente. Même chose pour la Seconde Guerre mondiale... Oui, c’est vrai, mais ce qui a changé, c’est le rapport que l’on a aujourd’hui au temps, donc aux circuits de l’information. Mais les armes militaires de destruction ne sont pas des entités virtuelles. Je n’ai pas dit le contraire. On revient à votre théorie fondatrice, si je puis dire, celle de la vitesse. Je n’ai jamais lu Houellebecq, mais je connais un peu les idées qu’il développe dans « Les particules élémentaires ». La dictature de l’émotion envahit aussi la sphère politique. Regardez le phénomène Ségolène Royal. Bien sûr. Comment les journalistes peuvent-ils s’y prendre ? Photo : Anne Selders.

Edgar Morin. Complexité ou compliqué ? 33_Michou SERRES. Michel Serres. Paul Virilio. Psych.