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En renonçant aux humanités classiques, la France renonce à son influence. Grâce à cette culture qu'on appelait "humanités", la France a fourni au monde certaines des plus brillantes têtes pensantes du XXe siècle. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Romain Brethes, Barbara Cassin, Charles Dantzig, Régis Debray, etc... Est-ce que la France serait devenue suicidaire ? En quelques mois, plusieurs sentences sans appel sont tombées, sans qu'on sache vraiment qui est à la manoeuvre : suppression de la culture générale à l'entrée de Sciences Po ; invention, digne des Monty Python, d'un concours de recrutement de professeurs de lettres classiques sans latin ni grec ; disparition de l'enseignement de l'histoire-géographie pour les terminales scientifiques... Autant de tirs violents, sans semonce, contre la culture et contre la place qu'elle doit occuper dans les cerveaux de nos enfants et des adultes qu'ils seront un jour.

Une place qu'on lui conteste aujourd'hui au nom du pragmatisme qu'impose la mondialisation. Comment l'expliquer ? Faut-il modifier l’enseignement de la grammaire ? - La Croix. Depuis la rentrée, une nouvelle notion de grammaire, le « prédicat », est enseignée à partir du CM1, avant celles de complément d’objet direct (COD) ou indirect (COI). Censée aider les élèves à comprendre la logique de la phrase, elle provoque polémique et résistance sur le terrain. Outre qu’elle s’ajoute aux changements de terminologie déjà effectués ces dernières années, elle serait, pour certains, source de complication et de confusion. Avec le prédicat, on réintroduit une notion porteuse de sens Sylvie Plane Agrégée de grammaire, vice-présidente du Conseil Supérieur des Programmes (CSP) La notion de prédicat permet de décomposer une phrase en deux grands éléments : le sujet – de qui ou de quoi on parle – et le prédicat – ce qu’on affirme à son propos. « Ce candidat s’engage au service de la nation » comprend deux parties : le sujet (« ce candidat ») et le prédicat (« il s’engage au service de la nation »).

Cette notion n’est pas du tout révolutionnaire. Jean-Rémi Girard. Professeurs de français, nous n'enseignerons pas le prédicat. ALLE. La conférence croisée de Laurent Lafforgue et Olivier Rey donnée avec un beau succès le jeudi 12 mars 2015 au lycée Louis le Grand, est désormais en ligne : Le latin dans la formation mathématique. Nous avons eu le plaisir d'entendre, pour la première conférence de l'année 2014-2015, la conférence de Luigi-Alberto Sanchi, "Sous le latin, le grec. Histoire de la langue et parcours des mots", le jeudi 9 octobre 2014, 18h30, Lycée Henri-IV (désormais en ligne sur le site). Nous avons eu le plaisir d'entendre, pour la dernière conférence de l'année, Jean-Robert Armogathe, sur "Le latin chez les philosophes du XVIIe siècle". Le texte de cette communication est en ligne sur le site.

Retrouvez aussi sur notre site les autres conférences de l'année écoulée : - Une présentation de l'entretien entre Pierre Legendre et Hubert Aupetit, "Le latin dans le droit moderne", Dans la rubrique Contributions en ligne, vous trouverez trois nouvelles réflexions proposées par nos membres : Réforme du collège : la charge de l'Académie française. Pour la première fois depuis quarante ans, les immortels s'élèvent, à l'unanimité, contre un texte qui «porte un mauvais coup à la langue française». On peut véritablement parler d'événement: l'Académie française prend rarement position. «La Compagnie n'a pas contesté une réforme depuis quarante ans et la mise en place du collège unique», confirme Jean-Mathieu Pasqualini, directeur de cabinet du secrétaire perpétuel, Mme Hélène Carrère d'Encausse.

Et d'expliquer pourquoi les immortels ont tenu à se faire entendre: «Parce que ce n'est pas une réforme de plus, c'est un coup fatal porté à la langue française.» Depuis quelques semaines, plusieurs immortels, tels que l'historien Pierre Nora, le philosophe Alain Finkielkraut, le romancier Jean-Marie Rouart avaient dénoncé, en leur nom, les effets pervers de cette réforme.

Le deuxième argument a trait à l'affaiblissement des disciplines fondamentales et à cette «interdisciplinarité» qui ne serait qu'un fourre-tout. Lettre ouverte à Mme la Ministre de l'Education Nationale. Dans cette lettre, je fais part à Mme la Ministre de l'indignation des professeurs de Lettres classiques de l'académie de Créteil, qui se dévouent depuis des années pour promouvoir l'enseignement du latin et/ ou du grec ancien dans les collèges le plus largement et le plus démocratiquement possible.

Je fais partie d'une association de professeurs de langues anciennes, la CNARELA, qui a toujours oeuvré en ce sens. Or, avec la réforme du collège, tout notre travail est balayé d'un trait de plume avec le plus grand mépris. De plus, la réduction des horaires aura pour effet de diminuer le nombre de candidats au CAPES et à l'agrégation de Lettres classiques, si tant est qu'ils existent encore, et donc à terme de réduire drastiquement l'offre de formation en langues anciennes dans les Universités. Le latin et le grec ancien seront alors des enseignements aussi confidentiels que celui du sanscrit ou de l'assyrien, alors qu'ils sont le substrat des langues européennes.

A quoi servent le latin et le grec? (FI, Service Public) Le point de vue de l'académie des sciences. L'actualité. Regards froids sur la réforme des collèges. L’actuel projet de réforme des collèges a entraîné de vives polémiques qui sont vite montées aux extrêmes. « Entreprise de démolition collective, d’obscurantisme et de haine de soi-même », déclare Bruno Lemaire (Le Figaro, 9/10 mai). Rien que cela ! La droite, conduite par Nicolas Sarkozy en personne, en fait un objet de mobilisation. Mais la gauche syndicale est également divisée, le SNES rejoint les critiques du SNALC, alors que l’UNSA et le SGEN défendent ardemment la réforme. Les associations de spécialistes pointent les problèmes, qui la menace de la disparition de l’enseignement du latin et du grec, qui la place de l’allemand, qui les aberrations des programmes d’histoires, etc.

Mais, d’un autre côté, les mouvements pédagogiques, et des mouvements de parents, comme la FCPE, regrettent la modestie des mesures proposées. Bref, cet énième épisode de l’histoire des réformes de l’Education nationale, illustre, encore une fois, un travers français. Regardons donc les choses en face. La réforme du collège renforce les inégalités sociales, pas le niveau moyen des élèves. L'objectif de cette réforme est de parvenir à «l’excellence pour tous».

Mais confondre égalité des chances par la valorisation du mérite et même cursus pour tous est un non-sens. Les documents dont on a pu prendre connaissance ces derniers jours concernant la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016 peuvent prêter à sourire sinon à rire, comme c’est hélas le cas depuis des années en raison de la manière absconse, prétentieuse et pour tout dire ridicule dont ils sont rédigés.

C’est en particulier le cas des «nouveaux programmes», dans lesquels on retrouve tout un charabia désormais typique de l’administration de l’Éducation nationale et des experts en pédagogie qui l’accompagnent. Il n’y a pourtant là rien de drôle. Cette volonté ministérielle de réformer, une fois de plus, un collège qui demeure le point noir du système éducatif français n’est pas critiquable en soi. Graecum est, non legitur Des mesures contraires aux objectifs affichés L’interdisciplinarité, paravent du renoncement.

Cotta - Réforme du collège : tous coupables ! Trop de latin ou pas assez ? Histoire de France ou Histoire du monde ? Langues vivantes ou langues mortes ? Grec ou latin, ou grec et latin ? Travail à la maison ou pas ? Classes bilangues à partir de la sixième ou langue étrangère unique à partir de la cinquième ? Collège unique ou collège inique ? Cela fait des années que les controverses scolaires de toute nature entretiennent la querelle droite-gauche. Une diminution constante des heures de classe Quelques statistiques d'abord, utiles à la compréhension. En 1969, c'est Olivier Guichard, ministre de Georges Pompidou, qui par un arrêté du 8 août, abaisse le nombre d'heures à 27 par semaine.

La déréliction des langues anciennes L'enseignement des langues mortes ? La réforme de 1902, sous un gouvernement de gauche républicaine, institue l'enseignement du grec à titre facultatif en quatrième et en troisième, et envisage une section moderne, sans latin, à partir de la seconde. La plus grande pente. Régis Debray : "La réforme du collège, un progressisme pour les nuls" "La réforme du collège montre bien la myopie de nos dirigeants. L'élimination mal camouflée du latin-grec, noyé dans 'l'interdisciplinaire', oublie le fait que le secondaire, c'est d'abord la discipline. L'interdisciplinaire ne peut venir qu'après, dans le supérieur : mettre le toit avant les fondations, c'est détruire d'avance la maison. Cette fausse réforme applique au domaine scolaire la vision du monde de notre classe dirigeante.

Elle est dépourvue de conscience historique, élevée dans la superstition de l'économie et des finances, vouée au culte exclusif du chiffre et du quantitatif. Les réducteurs de têtes viseront ensuite la littérature et le français, patois folklorique – le tout-économie va avec le tout-anglais –, et l'histoire sera réduite à la portion congrue. M. Moscovici communique déjà par lettres en anglais avec M. «Après le latin-grec, la littérature, le français, l'histoire seront réduites à la portion congrue.» Eric-Emmanuel Schmitt : "Le latin et le grec, ces langues qui meurent deux fois" Opinions Suite à la controversée réforme du collège initiée par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre française de l'enseignement, beaucoup ont pris la plume pour s'y opposer.

Ce qui pose notamment problème : l'abandon des options latin-grec. Eric-Emmanuel Schmitt, le célèbre écrivain, a lui aussi tenu à défendre l'apprentissage de ces langues à l'école sur sa page Facebook. Voici son opinion. Je voudrais apporter mon témoignage dans la querelle qui se développe actuellement au sujet du latin et grec à l’école. Sous l’impulsion de mes parents, j’ai appris le latin et le grec. Longtemps, j’ai traîné ces deux matières comme des boulets… Déclinaisons, conjugaisons, lexique, tout me pesait. Cependant, si l’accès à ces civilisations m’avait été procuré par les cours, l’étude même des deux langues continuait à me sembler ennuyeuse. Plus fondamentalement, grâce à ces études, j’ai pris racine.

Les langues anciennes ne méritent pas la mort. Jean-Pierre Le Goff : "Cette réforme du collège signe la mise à mort de l’école républicaine" Marianne : La réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem n'en finit pas de susciter la polémique. Les cours de latin, de grec et les classes bilangues vont être supprimés. Dans les nouveaux programmes d'histoire, la chronologie est abandonnée, l'enseignement de l'islam devient obligatoire tandis que le christianisme médiéval et les Lumières sont optionnelles.

Que vous inspirent ces réformes très critiquées parmi les professeurs, dans les milieux intellectuels, mais qui semblent également susciter la méfiance chez les parents ? Jean-Pierre Le Goff* : Je suis pour la défense de ces langues car l’héritage grec et romain est essentiel à la connaissance de notre civilisation européenne, il en va de même pour l’héritage chrétien et les Lumières. C’est-à-dire ? Cela vous étonne-t-il de voir la gauche achever ce processus ? La ministre de l’Education justifie régulièrement sa réforme par la nécessité de développer chez les enfants les « compétences du monde actuel ». Collège : quand Chevènement achève la réforme de Valls et Vallaud-Belkacem. Le coup de grâce est donné par Jean-Pierre Chevènement.

Selon l'ancien ministre, la réforme du Collège prônée par Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls procède d’un « Egalitarisme niveleur ». La formule, émise ce lundi sur France Inter, pourrait bien être de celles qui achèveront la réforme aux yeux de l’opinion. Celui qui demeure, aux yeux de bien des Français, le dernier grand ministre de l’Education de ces quarante dernières années, a balayé d’un trait les dernières digues à base d’éléments de langage dressées par le tandem formé par le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale.

Chevènement occupe en effet une place particulière dans l’imaginaire politique national. Il est et demeure le ministre qui, sous l’autorité de François Mitterrand, permit à la gauche de tourner la page de la guerre scolaire entre école publique et privée. Double péché d'orgueil En s’entêtant, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem commettent ainsi un double péché d’orgueil. "Culpabilité nationale" La réforme du collège défend l'interdisciplinarité et c'est une aberration. Qu'il s'agisse des partisans ou des détracteurs de la réforme du collège, il m'apparaît un problème depuis le début des débats: au lieu de se baser sur des faits, les participants se contentent le plus souvent de simplement leur avis. Pour vous faire une idée je vous conseille d’écouter l’interview de Régis Debray dans la matinale de France Inter le 28 avril.

Non que j’étais pas en désaccord avec tout ce qu’il disait mais… quelle est sa légitimité sur l’école au juste? S’est-il rendu récemment dans un collège? A-t-il parlé à des enseignants, pour ou contre la réforme? A-t-il vraiment lu les programmes? Sur quoi se fonde son opinion? Le président du Conseil supérieur des programmes a d’ailleurs réagi: Pour le dire vite, le problème c’est que quand on parle d’école en France on confond opinion et information. On peut le résumer avec ironie comme cette enseignante de l’UNSA (un syndicat non majoritaire) qui soutient très activement la réforme: Faut-il se réjouir de cette nouvelle approche? Réforme du collège: l’inconsolable chagrin des ex-bons élèves.

La gauche, critiquée par les anciens premiers de la classe devenus les gardiens du temple d’une école révolue, a imaginé une réforme a minima, mais qui va dans le bon sens. Le problème de l'approfondissement des inégalités sociales par l’école hante le débat français, tant ses retombées en cascade minent la cohésion du pays. La gauche invente une réforme du collège a minima, mais qui va dans le bon sens. C’est alors que le ciel lui tombe sur la tête. Le ciel? Ou plutôt un tir groupé de toutes les autorités qui pensent détenir la science infuse pour élever le niveau des élèves. C’est le clan des ex-bons élèves, qui en chœur entament la ritournelle du «c’était mieux avant»: ceux qui faisaient partie des quelques 18% de leur génération qui obtint le bac général en 1968, ou des 22% en 1984, soit donc une petite minorité orientée vers l’enseignement général long à la fin du primaire.

Un jalon supplémentaire Une ministre sur la défensive Monique Dagnaud Partagez cet article.