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Réflexions sur l'humour et la liberté d'expression

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Humour & Blagues anti-dominants. Photo 7 Notes Photo 19 Notes Photo 17 Notes Image de gauche : “pas assez féminin”.Image de droite : “C'est mieux comme ça ?” Photo 24 Notes - “des sex toys biodégradables.”- C'est pas très gentil de parler des cismecs comme ça. Photo 19 Notes - Mec, les féministe aujourd'hui c'est devenu comme Daech.- Oh merde! Ielles ont décapité des gens? - Nan, c'est devenu des féminazi! L'essor de la misandrie ironique. Temps de lecture: 6 min Chaque mois, le Misandrist Book Club [club de lecture misandre, NdT] se réunit pour faire progresser sa machination secrète axée autour de la haine des hommes: deux douzaines de femmes, jeunes, actives et vivant aux quatre coins du pays, lisent des livres écrits exclusivement par des femmes –Trois amies de Judy Blume, The Flamethrowers de Rachel Kushner ou encore Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie– et en discutent via une liste de diffusion.

Pour les générations antérieures, ce genre de groupe était simplement un «club de lecture féministe», mais comme me l'a expliqué l'une des ses membres, «le qualifier de “misandre” nous semblait plus rigolo». La «misandrie» –soit, littéralement, la haine des hommes– est une accusation jetée à la face des féministes depuis les origines du mouvement de libération des femmes. Si on en croit leurs détracteurs, en œuvrant pour l'autonomie des femmes, les féministes ne font en réalité qu'oppresser les hommes.

Pour citer Zimmerman: Ironies : le sexisme éclairé - Plateforme de Jeunes Feministes. Par : Marie-Anne Source : Je Suis Féministe Dans la catégorie humour, le gagnant est (roulement de tambour) … le rétro-sexisme pour faire du sexisme une tendance cool ! Mais qu’est-ce que le rétro-sexisme ? Peut-on se demander. Qu’a-t-il à voir avec le sexisme tout court ? Notion peu élaborée en français, le rétro-sexisme est la tendance qu’a pris le marketing et la publicité récemment d’utiliser des messages sexistes de façon ironique, de les exagérer afin de nous faire croire que le sexisme est ridicule, tellement ridicule que tout le monde comprend que le ridicule est la stratégie. Après avoir travaillé longtemps sur la question des publicités sexistes, j’avais un malaise par rapport aux stratégies ambiguës qui utilisent l’ironie et l’exagération pour vendre des produits, et ce, en intégrant une dose de sexisme de temps en temps.

Qu’en pensez-vous ? Tout cela m’a menée au texte « The Rise of Enlightened Sexism » de Susan Douglas et au concept de « sexisme éclairé ». Les blagues sexistes favorisent les mécanismes mentaux qui justifient la violence envers les femmes. Les blagues sexistes (et ce genre d’humour dans tous ses versants) favorisent les mécanismes mentaux qui incitent à la violence et aux mauvais traitements envers les femmes de la part de sujets qui présentent des attitudes machistes. C’est ce qui découle d’une recherche menée à bien à l’Université de Grenade, et qui sera présentée le 2 juillet, dans le contexte du symposium international le plus prestigieux du monde sur les applications scientifiques du sens de l’humour (International Summer School and Symposium on Humour and Laughter’ : Theory, Research and Applications), qui se célèbre à Grenade. Pour mener à bien cette recherche, les scientifiques ont appliqué plusieurs questionnaires à un groupe composé de 109 hommes universitaires entre 18 et 26 ans.

Leur furent présentées deux séries de blagues, une avec des blagues machistes dans lesquelles les femmes sont dénigrées, et l’autre avec des blagues normales, sans aucun contenu sexiste. Quand un mec lâche une remarque misogyne, puis se... On peut plus rien dire ! « Pensée unique », « dictature du politiquement correct », « interdiction de critiquer l’islam », « injonction » à soutenir le mariage homo...

On ne compte plus, ces derniers temps, les délires paranoïaques sur la police de la pensée et du langage que feraient régner, en France, des minorités toutes-puissantes... On a déjà parlé de cela sur ce site, mais il nous prend l’envie d’en reparler. C’est tout de même incroyable : si on dénigre la lutte pour le droit au mariage et à la parentalité pour les homos, on se fait tout de suite traiter d’homophobe ! Alors qu’on peut très bien respecter les homosexuels en tant que personnes tout en exprimant des critiques sur l’affichage public de l’homosexualité, sur le coming out, sur la gay pride, sur la revendication du droit au mariage… Ce n’est pas parce qu’on dénonce une certaine affirmation identitaire homosexuelle, sa politisation, son prosélytisme ou son caractère impérialiste, qu’on est homophobe !

[Chiennes de garde] Le second degré. Le "second degré", j’entends ça à longueur de journée, et ça m’agace. Ca m’agace parce que trop souvent ceux qui prétendent en faire usage n’ont pas compris de quoi il s’agit. Et encore, je laisse de côté ceux pour qui ça n’est qu’un alibi destiné à leur permettre tout et n’importe quoi. L’erreur courante consiste à prendre pour second degré ce qu’on dit sans le penser. Par exemple, si on insulte un juif « pour rire », alors qu’on n’est pas antisémite. Exactement, je prends un exemple "extrême", parce que ce qui vaut pour une catégorie vaut pour une autre, donc pour comprendre de quelle manière fonctionne le soi-disant "second degré" sexiste, il est utile de le comparer à d’autres formes de pseudo-humour similaires.

Souvent l’erreur est de bonne foi. Donc, comme point de départ je propose cette distinction entre action et intention. Mais ce qui et dit est dit, selon l’adage. Donc, dire quelque chose que l’on ne pense pas n’enlève rien à ce qu’on a dit. Sont pas. Certes. mais encore ? Cher connard cynique... Je voudrais vous parler d'un article que j'ai lu l'autre jour et qui se moquait des handicapés sous couvert "d'humour". Il me paraît important d'expliquer à certains la différence majeure qu'il y a entre "faire de l'humour pour mieux comprendre le quotidien d'un groupe de personnes donné et susciter de l'empathie à son égard" et "se foutre carrément de la gueule des gens pour épater la galerie".

En effet, la mode semble être à la connarditude, au cynisme assumé et affiché pour faire cool, parce qu'on peut rire de tout, on DOIT rire de tout (sinon c'est que t'as un balai dans le derrière ou un humour de merde). Sache donc, toi, le connard cynique qui te moques des handicapés ou de toute autre groupe opprimé sans même réfléchir à tes blagues, qui sors cinquante vannes à l'heure dans l'espoir que l'une d'elles fasse rire ton petit parterre personnel qui doit sans doute être composé d'autres connards cyniques de ton espèce, que tu n'es ni original, ni drôle, ni subversif.

Ceci n’est pas du second degré. La publicité Ryanair ci-dessus est évidemment sexiste. Mais tous ne l’entendent pas ainsi (ce serait surprenant lorsqu’on parle de sexisme…), et un article commente : Le message est certes à prendre au second degré. Du second degré, vraiment ? Pourtant, si on comprend le message de ces affiches au second degré, cela signifie que le message que les publicitaires cherchent à communiquer est en réalité l’inverse de ce qui est écrit, ce qui donne : nos prix ne sont pas attractifs et notre équipage non plus. Je doute que ce soit le sens de ces affiches. Il n’y a second degré que si le message que l’on souhaite faire passer est clairement différent du message communiqué en surface (et le plus souvent opposé à ce message de surface).

À la réflexion, c’est un exemple frappant d’une certaine esthétique moderne : on emprunte les formes du second degré, mais le message délivré est bel et bien au premier degré. De la poudre aux yeux. Quelles sont ces formes du second degré que l’on emprunte ainsi ? Vous avez dit « enculé » L’incident est atypique. Il m’arrive souvent de reprendre les gens qui emploient le terme d’ "enculé", avec des collègues ou des amis d’amis ; ce qui s’ensuit est généralement une conversation trop longue et souvent pénible pendant laquelle la personne avec qui je parle essaie de prouver qu’elle est dans son droit.

Les arguments sont toujours plus ou moins les mêmes. Il existe une panoplie relativement standard. L’une des premières justifications est de signifier, d’une façon ou d’une autre, que si le terme est fort c’est que la faute est grave : "C’est vraiment un connard". "Non, mais un mec pareil... ". Ici possible digression de la part de mon interlocuteur : on me fait remarquer que des femmes aussi se font enculer, donc utiliser le terme ne renvoie pas nécessairement aux pédés, et donc n’est pas nécessairement homophobe. Un enculé, donc, c’est un pédé. Quelle est la différence entre traiter quelqu’un de sale enculé et traiter quelqu’un de sale bougnoule ? Les mots sont importants. ...pour être laissée à des rigolos - Une heure de peine...

Moi : Tagazok, gars. . Moi : Ah, ben, ça tombe bien, je me suis justement retiré dans un fjord perdu de la Norvège pour réfléchir au sens des propositions humoristiques. Lui : ... Moi : Bon, d'accord, je suis juste occupé à ré-exploser Ganondorf. C'est quoi le problème ? Lui : J'ai discuté avec mes potes, et ils sont pas convaincus par ton truc. Ils disent que tu as rien dis sur le second degré. Tu sais, le fait de dire quelque chose alors qu'on le pense pas. Tu vois, il y a une référence à l'homosexualité. Lui : D'accord, on retrouve bien le décalage non ? Lui : Tu es sûr que c'est un bon exemple ? Lui : Et le fait qu'on ne "le pense pas", ça ne peut pas être un élément qui modifie le sens de la proposition alors ? Note : Une fois de plus, ce dialogue, bien qu'inspiré de faits réels, est fictif : je ne m'arrête jamais au milieu d'un boss. L'humour est une chose trop sérieuse... - Une heure de peine...

Lui : Wah, hé, faut que je te montre un truc, tu vas trop te marrer. C'est un test dans le dernier Consoles +, c'est trop bon. Moi : ... Lui : Tu ris pas ? Moi : Désolé, le sexisme, ça me fait pas franchement rire. Lui : Wah, c'est bon, c'est de l'humour quoi. Note : ce dialogue est évidemment fictif, bien qu'inspiré de nombreuses discussions réelles : personne n'est capable de m'écouter aussi longtemps. L'impolitesse du désespoir - Une heure de peine... Je n'ai pas d'humour. Voilà, comme ça, c'est dit.

J'ai préféré préciser ce point d'entrée de jeu pour que les choses soient claires... Parce qu'on va me le reprocher, et parce que c'est aussi de ça dont je voudrais parler : de toutes ces situations où l'on reproche à l'autre de ne pas comprendre ou de ne pas vouloir comprendre que c'est de l'humour.

De ces petites phrases simples que l'on lâche facilement : "c'est bon, c'est de l'humour", "c'est pas sérieux", "faut pas le prendre au premier degré", "mais personne n'y croit vraiment ! ", et toutes ces sortes de choses. Et comme je n'ai pas d'humour, je vais faire appel pour cela à quelqu'un qui en avait beaucoup : Erving Goffman. Ce sont des petites remarques qu'il n'est pas rare d'entendre. A chaque fois, l'idée est la même : les mots utilisés ne font pas sens pour les individus. Partons donc de là : qu'est-ce qu'une interaction et de quelle interaction parle-t-on ?

A quels moments sommes-nous embarrassés ? L’humour pour les nuls. Depuis quelque temps, à force de l’ouvrir au sujet de l’humour, mes amis militants et moi, on a fini par atteindre certaines oreilles. Et, comme on pouvait s’y attendre, nos propos et nos revendications n’ont pas été du goût de tout le monde. Il faut dire que le sujet est délicat dans une société où il est de bon ton de dire « qu’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde » et ce sans même se demander pourquoi et dans quel contexte Desproges a bien pu dire ça. Bref, captain obvious to the rescue, les gens veulent rire de tout.

Ou plutôt, ils veulent rire de ce qu’ils veulent sans se prendre la tête et surtout, sans réfléchir. Les gens veulent rire de tout donc, et craignent pour leur droit à continuer de dire « oogah boogah » devant un noir quand on dénonce leur humour intolérant. Mais qu’à cela ne tienne, si j’ai créé ce blog, c’est parce que je ne crois pas qu’il existe de causes perdues. . « Mais si on ne se moque plus des opprimés, de quoi allons-nous rire ? Égalitariste.