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Économie sociale et solidaire

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La-croix. Vous militez depuis plus de vingt ans pour faire émerger une « autre économie », qui place l’homme et l’environnement avant le profit.

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Comment jugez-vous l’évolution récente du secteur ? Claude Alphandéry : Je crois que le moment est dramatiquement opportun pour que ce secteur prenne toute sa place. Il n’y aura pas de sortie de crise par le haut sans le concours de l’économie sociale et solidaire. L’État est asphyxié, les marchés nous entraînent dans une impasse. Cette autre économie, avec son modèle pluriel, au carrefour des marchés, de l’État et de la société civile, a son rôle à jouer.

Pensez-vous que l’économie sociale et solidaire constitue, à elle seule, une réponse à la crise ? Ce n’est pas le renversement du capitalisme que l’on prépare. La nomination d’un ministre marque-t-elle une étape importante ? C’est une pierre de plus à l’édifice. L’émergence de l’économie sociale et solidaire serait-elle une façon, pour l’État, d’abandonner une partie de ses missions au privé ? L’ESS enfin reconnue par l’Etat. “L’Economie sociale et solidaire (ESS) n’est plus considérée comme une économie de seconde zone”, réagit avec enthousiasme Jacques Dasnoy, le délégué général du mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves).

L’ESS enfin reconnue par l’Etat

Pour lui, comme pour les autres acteurs du secteur de l’ESS que nous avons contactés, la nomination de Benoît Hamon comme ministre délégué à l’économie sociale et solidaire est perçue comme une vraie reconnaissance de ce secteur. Un secteur qui participe au redressement de l’économie “C’est un symbole fort, car ce ministère sera rattaché à celui de l’économie à Bercy. Nous sommes des acteurs qui créons de la richesse et des emplois. Nous participons au redressement économique et écologique de la France”, poursuit Jacques Dasnoy. L’ESS qui regroupe les associations, coopératives, mutuelles et fondations représente près de 10% des salariés en France (voir les derniers chiffres en pdf) Quelles mesures mettre en place en priorité?

Le ministre a maintenant du pain sur la planche. Aider les entreprises qui innovent socialement. L'Express/DahmaneIsabelle Hennebelle, chef de la rubrique Emploi de L'Express, journaliste RH, L'Expansion, fondatrice du Carcle de l'humain.

Aider les entreprises qui innovent socialement

La France compte quelque 500.000 sourds et malentendants. Parmi les déficients auditifs de naissance, "à peine 4% feraient des études après le bac, et environ 1 sur 2 décrocherait un emploi pérenne", constate François Goudenove, dirigeant de WebSourd, entreprise spécialisée dans les centres d'appels d'interprètes en langue des signes pour les visio-interprétations en entreprise, dans les services publics et l'accès au téléphone.

Cette société coopérative conçoit aussi des avatars sur grand écran qui traduisent les annonces sonores dans les gares, aérogares, trains... Et elle a créé WebSourd.org, un site d'actualités en langue des signes. C'est quand son troisième fils naît, sourd, que cet ingénieur d'Airbus prend conscience des besoins à satisfaire engendrés par ce handicap.