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Paul Jorion

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La parole aux auteurs : Paul Jorion et Pierre Larrouturou (1/3) - 26/09. Penser l’économie autrement, Paul Jorion et Bruno Colmant, à paraître mercredi, le 10 septembre. Penser l’économie autrement (à paraître mercredi, le 10 septembre) Paul Jorion : [...] il existe une alternative qui avait été proposée par le philosophe économiste suisse Jean Charles Léonard de Sismondi (1773-1842).

Ce qu’il avait proposé, c’est que tout individu qui est remplacé par une machine reçoive à vie une rente perçue sur la richesse que cette machine crée désormais à la place de celui qu’elle a remplacé. C’est assez révolutionnaire. Mais qui va payer cette rente chère à Sismondi? Paul Jorion : Il serait logique qu’en tenant compte de l’amortissement du robot, une partie du profit réalisé par l’entreprise irait, en sus d’aller aux actionnaires et à multiplier jusqu’à l’infini la rémunération des dirigeants comme c’est le cas aujourd’hui, à ceux qui ont été remplacés par la machine.

Bruno Colmant : C’est effectivement assez révolutionnaire. La taxe « Sismondi » sur les gains de productivité est l’une des propositions phare de cet ouvrage. 1803 : La Richesse Commerciale 204. 208. "Le travail disparait, et c'est ce qu'on voulait" (Paul Jorion, CSOJ)

SUR UN CADAVRE ENCORE FUMANT…, par zébu. Billet invité Certains iront disséquer un accord encore tout frais. On pourrait bien plutôt disséquer le cadavre encore fumant d’une Chypre décédée non pas au champ d’honneur mais équarrie à la boucherie européenne : comme d’autres ont vendu de la viande de cheval pour du boeuf, on fera passer cet accord pour ce qu’il n’est pas. Et il y aura encore tromperie sur la marchandise, puis un nouveau scandale à venir. En premier lieu, cet accord n’est certainement pas la définition d’une stratégie européenne. C’est au contraire l’exposition à tous de l’absence de cette politique européenne, laquelle est déterminée par une banque centrale indépendante, un organisme financier ‘multilatéral’ et un pays de l’UE.

Pire, le ‘projet de taxation’, qui a créé un précédent dont nul ne peut dire ce qu’il produira, n’existe plus sous cette forme. Il est remplacé par une restructuration du secteur bancaire chypriote. On pourrait, on devrait s’en réjouir, qu’un tel carnage ait eu lieu aux paradis fiscaux. CHYPRE, LE DÉBUT DE LA FIN, par Pierre Sarton du Jonchay. Billet invité. Résumons le compte-rendu de François Leclerc sur les négociations bruxelloises à propos de Chypre.

Un paradis fiscal a été démasqué et mis à mort au sein de la zone euro. Concrètement, les déposants inconnus qui se faisaient grassement rémunérer pour blanchir leurs capitaux en euros perdent officiellement leurs avoirs au-dessus de 100.000€. Comme l’annulation des dépôts en euros ne suffit pas à éponger les pertes des banques chypriotes, la troïka accorde à l’État chypriote un méga-crédit pour porter les pertes bancaires directement dans le budget public. Évidemment, on ne dit pas que le bouclage de ce plan de restructuration des banques chypriotes est financé par un « déficit budgétaire » chypriote de 60 % du PIB : pas 0,6 %, ni 6 % mais bien 60 %. La restructuration du capitalisme financier à Chypre, c’est pour le moment le transfert des actifs toxiques qui valent 0 des comptes bancaires vers les comptes publics. La balle revient dans le camp des peuples et des citoyens.