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Antiracismes

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Y a-t-il un « racisme anti-blanc » ? Lorsqu’il est dit qu’un individu qui consomme et travaille, participe à la reproduction du capital, qu’il le veuille ou non, qu’il soit de droite ou de gauche, cet individu se sent-il agressé ? Quand il est enseignant, responsable dans l’administration, journaliste, chercheur dans un laboratoire pharmaceutique, se sent-il agressé si on lui fait remarquer les incidences de son activité professionnelle en termes de reproduction d’un système inégalitaire ? Soupçonne-t-il chez le sociologue de la domination une volonté d’instaurer une sorte de culpabilité collective ? Non. Il paraît donc intéressant de se demander pourquoi le reproche d’ « agressivité » a été opposé au discours indigène. Nous avons vu plus haut que certains Blancs ont pu trouver inconvenant de se réclamer d’un « nous » qui revendique une filiation d’oppression et de lutte avec les anciens esclaves et les colonisés [1] ; d’autres se sont sentis « agressés » par la formule « Nous, Noirs, Arabes, Musulmans etc... ».

Racisme : définition politique. Je pensais avoir suffisamment exprimé ce qu’était le racisme, tel que je le considère. Au vu de certaines questions qui m’ont été posées, et de certaines interpellations, je vois qu’il n’en est rien. Il est vrai que j’en ai donné un aperçu ici et ici, mais je pense qu’il faut essayer d’expliquer pourquoi il est pertinent de décorreler ce que j’appelle racisme et ce que le commun – étant souvent des dominants – appelle racisme.

La définition du mot racisme fait toujours débat. De nombreux éléments peuvent être apportés, au cours de celui-ci (certains même intéressants), mais parler de la définition du racisme, c’est un peu comme batailler avec le mot « privilège » : une bataille du sémantique qui distrait des problématiques de l’on veut – ou non – aborder. Néanmoins, je vais accepter de jouer à ce jeu pour une dernière fois.

Rappelons d’abord les trois définitions les plus courantes pour le mot racisme : La seconde définition est déjà plus intéressante en soi. Pour aller plus loin : J'aime : Le privilège blanc (Rokhaya Diallo) - Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale. Colloque du 9 février 2013 Sous les masques du « racisme anti-Blancs » Réflexions sur les enjeux du racisme et de l’antiracisme aujourd’hui Ce texte traite l'invisibilité des minoritaires dans le contexte des pays dits occidentaux.

Le privilège blanc Rokhaya Diallo, Chroniqueuse Radio, Télé Le fait d’être blanc est peu questionné, on évoque plus volontiers une « question noire », les « minorités visibles » que la « majorité invisible » ou la « question blanche » Pourtant, les uns comme les autres sont partie prenante des phénomènes liés au racisme. Une identité posée comme neutre En général, les Blancs sont posés comme la normalité détentrice de tous les attributs généraux face aux particularités des minorités. Notre monde se pense blanc. La couleur des pansements censés être invisibles sur les peaux blanches est loin de passer inaperçue sur les peaux plus foncées…. L’identité invisible et universelle La plupart des Blancs ne se perçoivent pas comme blancs.

Le privilège majoritaire.