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La tentation big Brother

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Les chroniques de Jean Peuplu : Je ne vois pas comment en sortir ! Billet invité. J’ai eu un peu de mal à le convaincre mais Jean Peuplu rejoint notre équipe ! Libération : Renseignement : « Difficile de se révolter contre ce que l’on ne perçoit pas » Atlantico : Loi de renseignement : 63% des Français favorables à une limitation des libertés individuelles pour lutter contre le terrorisme 63% des personnes interrogées sont favorables à une restriction des libertés individuelles sur internet dans le cadre d’une loi renseignement … À partir de là, on peut toujours lutter contre l’hégémonie culturelle actuelle, mais si on se base sur la défense des libertés individuelles pour cela, il faudra traiter de la question de la peur, sous peine d’impasse.

Le cercle infernal : les politiques néolibérales génèrent l’insécurité, l’insécurité génère la peur, la peur permet des politiques restrictives de libertés individuelles, les politiques restrictives de libertés individuelles renforcent les politiques néolibérales, etc. etc. etc. Je ne vois pas comment en sortir ! Projet de loi sur le renseignement, ou le retour de Fouché, par Roberto Boulant. Billet invité. La question s’impose d’elle-même.

Pourquoi faire un Patriot Act à la française, alors que nous avons maintenant suffisamment de recul pour analyser les résultats donnés par le modèle originel américain ? À sa nocivité envers les libertés individuelles – selon la formule connue depuis les Césars, qui veut que la loi d’exception devienne la norme -, s’ajoute un coût financier exorbitant pour une efficacité dérisoire dans la lutte anti-terroriste. Sans oublier le b.a. -ba du renseignement, qui enseigne qu’il ne sert à rien de collecter des milliards d’informations à chaque instant… si vous n’avez pas des millions d’analystes pour les interpréter. En d’autres termes, la quantité nuit ici gravement à la qualité et au travail d’enquête. Inutile bien entendu, d’espérer une réponse étayée et circonstanciée de la part du gouvernement. En l’absence de tout dialogue sincère, nous sommes donc condamnés à imaginer les réponses plausibles à la question posée.

Loi sur le renseignement : les bugs du big data. Le projet de loi sur le renseignement expliqué ligne par ligne. Le projet de loi sur le renseignement sera discuté en séance entre les 13 et 16 avril prochains. Les débats sur ce texte préparé depuis plusieurs années se feront sous la voie de « l’urgence », choix de l’exécutif. Voilà en attendant une analyse ligne par ligne du texte, avec au passage, de premières suggestions de rustines (identifiées par ces « patchs » qui égrainent notre dossier).

Le projet de loi sur le renseignement a suscité une lourde controverse. Plusieurs organisations tiendront d'ailleurs aujourd’hui, à partir de 9h30, une conférence de presse. Mais que dit exactement ce projet de loi destiné à légaliser des pratiques hors normes ? Le deuxième article (L. 811-2) est plus intéressant puisqu’il donne enfin une définition du renseignement : voilà une activité qui, aussi bien en France qu’à l’étranger, recherche, collecte, exploite et met à disposition du gouvernement une masse de données.

Sept finalités parfois très floues Quelles sont ces sept finalités ? Quid du président ? Pourquoi le projet sur le renseignement peut créer une "surveillance de masse" Les défenseurs des libertés sur Internet ont peur. Depuis la , dans Le Figaro, que le gouvernement voulait installer des "boîtes noires" chez les opérateurs télécom afin de pouvoir surveiller, "en temps réel" et "de manière totale et systématique" les personnes représentant une "menace" et de réactions . Etrangement, et à l' de NextInpact, aucun n'explique ce que recouvrent précisément les nouveaux articles 851-3 et 851-4 dont il est question. Pour comprendre, il faut distinguer la surveillance des suspects et de leurs proches, classique, d'une véritable innovation : la traque aux "comportements suspects". révélation, ainsi que les "comportements suspects", on ne compte plus le nombre d'articles criant au scandaleanxiogènesexception Or, ce projet de loi ouvre une brèche dans le dispositif existant, afin de permettre, non seulement de mettre sur écoute les "cibles" des services de renseignement, mais surtout de surveiller... ceux qui n'ont pas encore été identifiés comme "cibles".

Tollé contre la loi sur le renseignement. Le texte était annoncé et Manuel Valls a donc présenté le 19 mars au Conseil des ministres le projet de loi sur le renseignement concocté par Jean-Jacques Urvoas. Lors de la conférence de presse qui a suivi, il a à nouveau égrainé les arguments lénifiants : pas de moyens d’exception, « il ne s’agit en aucun cas de mettre en place une surveillance généralisée des citoyens », l’usage des techniques de surveillance sera mieux contrôlé et réservé à la lutte contre le terrorisme. Cette loi légalise le recours pour le renseignement à des techniques déjà utilisées par la police judiciaire dans le cadre d’investigations diligentées sous le contrôle de la justice.

Elle avalise et banalise ce qui était jusque là des pratiques discrètes. Elle prévoit entre autre le « recours à des appareils enregistrant les paroles et les images de personnes ou à des logiciels captant les données informatiques » par des « agents spécialement habilités ». « Dérive autoritaire : les premiers signes qui doivent alerter » En plus de son efficacité douteuse, le site gouvernemental Stop-djihadisme se prête à tous les détournements. On y trouve notamment une plaquette qui renseigne sur « les premiers signes » de l’embrigadement d’un proche dans le salafisme djihadiste. Parmi ces « signes » évoqués sous forme de pictogrammes (à gauche ci-dessus) : « Ils se méfient des anciens amis, qu’ils considèrent maintenant comme des “impurs” » ; « Ils rejettent des membres de leur famille » ; « Ils abandonnent l’école ou la formation professionnelle car l’enseignement dispensé fait parti du complot », etc.

Vient ensuite le numéro vert mis à disposition des « familles » qui « sont souvent démunies pour identifier les signes qui peuvent laisser présager un embrigadement, puis un départ ». Sur Twitter, Clément Sénéchal, « l’homme qui tweetait pour Mélenchon », se moque gentiment : « Passé la journée au téléphone avec le ministère de l’Intérieur : j’avais des doutes sur à peu près tous mes potes. » Certains vont plus loin. L’école après Charlie : on a mis le doigt dans un engrenage pervers. Tribune C’est sans doute la première fois de ma carrière que je me sens inquiet, et peut-être même menacé, dans l’exercice de mon métier de professeur de philosophie. Par qui suis-je inquiété ? Par des élèves, souvent présentés comme incultes et enfermés dans leurs préjugés ? Non, mes élèves sont ouverts à l’exercice de la pensée et du questionnement. Ils savent apprécier à sa juste valeur le travail qui est le mien, et qui consiste à les aider à exercer leur esprit critique, leur jugement rationnel, afin de combattre toute forme de croyance et de préjugé.

Qui donc est alors responsable de ce « sentiment d’insécurité » qui m’empêche d’exercer sereinement mon métier ? Après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, notre ministère et ses administrateurs ont brutalement pris conscience du fait que l’école n’était peut-être pas qu’un outil de formation technique des futurs travailleurs, mais qu’elle pouvait aussi, éventuellement, jouer un rôle dans le développement de l’homme et du citoyen. Convoqués pour manque de respect envers une affiche. Deux collégiens de 12 ans et 13 ans et demi ont comparu devant la Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique (CCTP) convoquée par le député-maire de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), Bernard Reynès.

Il leur est reproché d’avoir manqué de respect à une affiche "je suis Charlie" et de ne pas avoir marqué la minute de silence, tenant même des propos jugés inquiétants. Pour Bernard Reynès, UMP tendance droite populaire, la Loi de prévention de la délinquance n’est pas utilisée comme elle devrait l’être. Il a vainement tenté, par le biais d’un amendement à la LOPPSI 2 – loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure – , d’accroître les pouvoirs du maire en rendant obligatoire la création dans chaque ville de plus de 10 000 habitants d’une Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique (CCTP).

Il a créé une telle cellule dans sa ville de Châteaurenard, et il tente de rallier d’autres communes à sa cause, en particulier dans le Sud-Est. Motif ? » “Surveiller tout comportement suspect”, par Jacques Attali. Le 19 janvier 2015 | par Jacques Attali A priori, rien ne relie les tragiques événements que nous vivons en Europe, (depuis l’arrivée massive et incontrôlée en Italie de migrants fuyant la folie terroriste au Moyen-Orient, pour la retrouver dans les rues de Paris et Bruxelles, après Toulouse), avec la décision que la Banque Centrale Européenne annoncera jeudi 22 janvier après-midi, rachetant pour la première fois, sur les marchés, des bons du trésor des pays membres de la zone euro.

Cette décision apparemment purement technique, qui vise à relancer la croissance et l’inflation européenne est très bienvenue ; elle donne à l’Europe un formidable ballon d’oxygène. Mais elle n’aura pas d’effet durable si les États européens ne prennent pas le relais en réformant leurs économies, pour s’adapter à la modernité d’une façon socialement juste, et en finançant des projets communs par des bons du trésor communs, des euros bonds.

C’est la menace qui créa les États-Unis d’Amérique.