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Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en France

Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en France
Attaque contre le journal « Charlie Hebdo » Deux hommes cagoulés pénètrent dans les locaux du journal Charlie Hebdo, armés de fusil d’assaut. Dans l’entrée, ils abattent l’agent d’entretien Frédéric Boisseau et se rendent au 2e étage, où se tient la conférence de rédaction. Les deux assaillants surgissent dans la salle de réunion, ouvrent le feu en criant « Allah akbar » et tuent par balle dix autres personnes en quelques secondes. L’attaque dure au total moins de cinq minutes. Les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et Honoré ont été assassinés, ainsi que l’économiste et chroniqueur Bernard Maris, le correcteur Mustapha Ourrad, la psychanalyste et chroniqueuse Elsa Cayat, l’officier chargé de la protection de Charb, Franck Brinsolaro, et un invité, Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand. Related:  #jesuischarlie/Bataclan

« C’est Charlie, venez vite, ils sont tous morts » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Soren Seelow Sur la table, devant elle, Sigolène Vinson avait posé sa lecture du moment : La Faute de l’abbé Mouret, d’Emile Zola, l’histoire d’un prêtre déchiré entre sa vocation religieuse et l’amour d’une femme. Ce mercredi 7 janvier, peu après 10 heures, chacun s’est embrassé en se souhaitant la bonne année. C’était jour de rentrée pour l’équipe de Charlie Hebdo, la première conférence de rédaction de 2015. La jeune femme, chroniqueuse judiciaire de l’hebdomadaire satirique, se souvient de chaque détail de cette matinée où les rires se sont tus. En entrant dans la rédaction, ce jour-là, son gâteau dans les bras, elle salue Angélique, la femme chargée de l’accueil, dont le bureau fait face à l’entrée. Charb, comme toujours, griffonne Lila, le petit cocker roux du journal, trottine de jambes en jambes. « J’étais emplie d’un sentiment de bonheur » L’économiste Bernard Maris, qui lui fait face, l’invite à s’exprimer. « On a entendu “pop pop” »

“Charlie Hebdo”, le blasphème pour religion Menacé depuis la publication des caricatures de Mahomet en 2006, “Charlie Hebdo” était régulièrement l'objet de polémiques à cause de sa dénonciation de l'islam radical. Cette journée tragique de mercredi 7 janvier marque un virage ultime dans la longue bataille menée contre l’islam intégriste par Charlie Hebdo. Journal « engagé, de gauche, antireligieux, surtout athé, laïque, militant parfois », comme le définissait son directeur Charb, décédé dans la fusillade. En février 2006, Charlie Hebdo publie les douze caricatures de Mahomet parues quelques mois plus tôt dans un journal danois Jyllands-Posten. En 2011, après un numéro spécial intitulé « Charia Hebdo » et contenant notamment une autre caricature de Mahomet, l'hebdomadaire est la cible de cocktails Molotov. En 2012, de nouvelles caricatures de Mahomet sont publiées. En 2013, Charlie Hebdo fait de nouveau parler de lui en grimant Christiane Taubira en guenon sous le titre : « Rassemblement bleu raciste ».

Pourquoi étaient-ils si seuls ? >>> Article paru dans Marianne daté du 9 janvier De quoi sont morts nos amis de Charlie Hebdo ? De la haine de leurs assassins, bien sûr. Mais pas seulement. Depuis que Charlie Hebdo s'était, par réflexe, solidarisé en 2006 avec les dessinateurs danois menacés de mort, cette menace n'avait cessé de s'alourdir. Comprendre pourquoi ils sont morts, c'est réaliser qu'ils étaient les militants les plus exposés, les plus engagés et les plus courageux d'une tradition française : la très simple liberté d'expression, qui l'était de moins en moins parce que défendue avec de plus en plus de circonlocutions face à ceux qui ne la supportent pas. C'est l'inverse qui s'est produit. Les islamistes ont réussi à remettre en cause cette tradition. Depuis, Charlie Hebdo n'a cessé d'avoir droit à la même lâcheté. L'autre grande tartufferie qui n'a cessé d'être opposée à Charlie Hebdo est le « contexte » : il faut penser au contexte (pour se censurer) et il y a toujours un contexte.

Charlie Hebdo : pourquoi des dessinateurs de presse ont-ils été assassinés ? | La p@sserelle -Histoire Géographie- Ce mercredi 7 janvier est un jour noir pour la presse et la démocratie françaises. Deux hommes ont attaqué les locaux du journal satirique Charlie Hebdo avant de prendre la fuite. À l’heure où j’écris ces lignes le bilan est de 12 morts, une vingtaine de personnes sont blessées dont certaines très grièvement. Parmi les victimes de cette attaque terroriste, deux policiers, quatre dessinateurs (Charb, Cabu, Tignous et Wolinsky) et le journaliste Bernard Maris. Même si cela est difficilement imaginable, des hommes sont morts pour des dessins en France. Comprendre : quelques éléments d’explication Charlie Hebdo est un journal satirique où travaillent des caricaturistes. C’est quoi un journal satirique ? La presse satirique utilise la satire comme moyen d’expression et d’information. Que fait un caricaturiste ? Le but du dessinateur de presse est passionnant : avec un angle de vue et un trait d’humour, il faut commenter le plus simplement du monde une actualité parfois complexe.

Charlie Hebdo: pour que ce qui a conduit au pire ne se reproduise pas Temps de lecture: 11 min En quelques jours, nous avons perdu sinon notre innocence, du moins le peu de légèreté qui nous restait. Nous savions certes de longue date que le terrorisme islamiste n’était pas uniquement un phénomène lointain et étranger. Nous savions qu’il était déjà plus qu’une menace, une réalité, et qu’il se tenait sur le pas de notre porte. Mohammed Merah avait donné, à Montauban et à Toulouse, en mars 2012, plus de quinze ans après la vague d'attentats du GIA, le premier signal du déchaînement d'une terreur djihadiste d'un type nouveau sur le territoire national. Nous nous en étions émus, mais pas plus que ça. Cette fois, il en va tout autrement. L’immense foule des manifestations du week-end, ce peuple descendu en masse dans la rue, montre, si besoin en était, l’ampleur de cette prise de conscience en même temps que la profondeur du choc ressenti. Cette tragédie et la mobilisation qui l’a suivie nous font aujourd’hui obligation. Liberté d’expression et «islamophobie»

« What is Charlie Hebdo ? », l’hebdomadaire satirique expliqué aux étrangers Comment expliquer Charlie Hebdo à ceux qui n'en avaient jamais entendu parler jusqu'à ce mercredi 7 janvier ? Comment raconter à ceux qui viennent d'en découvrir l'existence, "l'esprit Charlie", cette impertinence, portée collectivement par l'hebdomadaire, mais aussi individuellement par des caricaturistes en partie disparus, dont les albums et les dessins ont traversé la vie de nombreux Français ? (Retrouvez ici le récit minute par minute des événements) Mercredi, les médias étrangers ont aussi dû, en couvrant cette nouvelle attaque terroriste, expliquer à leurs lecteurs ce que symbolisait Charlie Hebdo et pourquoi il a été pris pour cible. Chacun a eu sa méthode. [Précision : cette compilation est loin d'être exhaustive et porte essentiellement sur des médias anglo-saxons.] En adjectifs "Irrévérencieux, vulgaire et en porte-à-faux avec toutes les religions", énumère le Washington Post. En histoires En traditions françaises En images Signaler ce contenu comme inapproprié

L’actu moche expliquée aux mioches Les petits lexiques de Mon Quotidien, ces derniers jours, pourraient presque reconstituer l’actualité tragique : «satirique», «Prophète», «jihadiste», «plan Vigipirate», «rescapé», «blasphème». Le quotidien des 10-14 ans, tout comme sa version pour les 6-10 ans (Mon Petit Quotidien), ou celle pour les 14-17 (l’Actu), édités par PlayBac Presse, publient des numéros spéciaux depuis l’attentat. Et la quarantaine de journalistes de l’équipe n’hésite pas à attaquer de front des questions compliquées : «Quel est le sens de l’expression "Attention aux amalgames" ?» s’interroge Mon Quotidien. Boucles grises et yeux bleus chiffonnés, il revient tout juste des obsèques de Charb. Bob l’éponge. Depuis longtemps, plusieurs matins par semaine, des «rédacteurs en chef juniors» viennent assister à la conférence de rédaction. Ce jour-là, il y a Pauline, Noé et Gaspard, 14 ans. Surprise. Dans un couloir, les visages de toute l’équipe dessinés par Berth. Photo Julien Mignot

actu_charlie.pdf Charlie, je ne veux voir dépasser aucune tête En 1914, l’ensemble des parlementaires, toutes tendances confondues, chantaient « La Marseillaise » debout et à l’unisson. L’union nationale avait alors vu les dirigeants socialistes trahir tous leurs engagements en faveur de la paix, voter les crédits de guerre et avaliser une boucherie qui devait durer jusqu’en 1918. La scène s’est reproduite le 13 janvier à l’Assemblée nationale et l’union sacrée est à nouveau à l’ordre du jour. Mais elle signifie cette fois-ci l’exclusion de la communauté nationale de tous les mauvais Français, et d’abord des jeunes issus des quartiers populaires, désignés par les médias et les politiques comme « ces pelés, ces galeux, dont (viendrait) tout le mal » (La Fontaine). Répondant à une question du député Claude Goasguen, la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem a déclaré le 14 janvier : Interrogeons-nous sur plusieurs éléments de ce discours : est-il normal de transmettre aux services de police les coordonnées de ceux qui s’y sont refusés ?

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