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Ces morts que nous n’allons pas pleurer

Ces morts que nous n’allons pas pleurer
Une sensation circule depuis l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo : nous sommes en train de vivre un « 11 septembre français ». Si on laisse de côté la question du volume (environ trois mille morts d’un côté, une douzaine de l’autre), le parallélisme entre les deux événements saute en effet aux yeux. Dans les deux cas, les attentats ont été perpétrés par des personnes se réclamant de l’Islam. Ils ciblent par ailleurs des personnes civiles et des symboles de la modernité occidentale (la presse ici, le capitalisme là-bas). Enfin, ils mettent en œuvre une stratégie « terroriste » au sens où il s’agit de provoquer une émotion de peur dans le pays touché. Cette idée selon laquelle nous aurions affaire à un « 11 septembre français » a donc fleuri dans les rédactions. A ce propos, deux interprétations semblent structurer le débat public. Le caractère public et collectif de ces réactions émotionnelles nous rappelle que les émotions sont tout sauf des réactions spontanées. Related:  Politiques

A toutes les belles âmes. Retour agacé sur les discussions concernant le drame à Charlie Hebdo | Chronik de Nègre(s) Inverti(s) [Ajout : #NousSommesEnsemble une initiative lancée ce matin contre l’antisémitisme et l’islamophobie (je résume) dans le climat actuel ] Je veux parler ici des échanges que j’ai eus sur les réseaux sociaux à propos du drame qui a coûté la vie à 12 personnes, le 7 janvier à Paris. Ici je focaliserai sur les échanges négatifs, à savoir ceux qui m’ont gonflé. Comme je ne me suis pas arrêté à simplement exprimer de la peine pour les victimes, mais que j’ai replacé, comme d’autres, la tragédie dans le contexte national et international islamophobe dont elle ne peut se départir, n’en déplaise à ceux qui accusent de conspirationnisme toute tentative de faire des liens entre des événements, j’ai forcément été accusé d’un ensemble de choses plutôt malhonnêtes – mais révélatrices – que je veux énoncer ici : Qui veut la paix se bat pour la justice. Et la vérité, ni vous ni moi ne la trouverons en commençant par le drame d’hier. J'aime :

Laurent Bonelli : « La figure du loup solitaire catalyse toutes les peurs » - Rue89 - L'Obs Un militaire patrouille gare du Nord à Paris, le 16 janvier 2013 (V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA) Le cortège d’étrangers partis en Syrie combattre le régime de Bachar el-Assad au nom du djihad s’impose comme une préoccupation majeure pour les démocraties occidentales. Confrontés au djihadisme comme à d’autres groupes armés – séparatistes notamment –, ils font évoluer lentement mais sûrement leur positionnement policier, judiciaire, diplomatique et administratif. Laurent Bonelli, maître de conférence en sciences politiques à l’université Paris-Ouest-Nanterre et corédacteur en chef de la revue Cultures & Conflits, travaille depuis des années sur la violence politique et sa régulation. Laurent Bonelli (DR) Ses réponses remettent en perspective l’édifice antiterroriste, qui n’est pas exempt d’une lecture critique. Laurent Bonelli : La question de la violence politique surgit par vagues. Vigipirate est au « rouge » depuis 2005. C’est un argument d’autorité absolu. Il n’y a pas de fatalité.

"Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous." "Je ne suis pas descendu parmi la foule." Un @sinaute exprime, dans le forum de discussion de la dernière chronique de Daniel Schneidermann, son malaise vis-à-vis de "l'union nationale" suite aux attaques meurtrières qui ont visé Charlie Hebdo. En cause, la "dérive islamophobe" du journal et de cette gauche "Onfray/Charlie/Fourest laïcarde". Gros malaise. Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel pour ceux qui écoutent les radio de service public et lisent les grands media, j'ai l'impression qu'on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. Première histoire: victoire des Bleus en 1998. Deuxième histoire: entre deux-tour en 2002. Quelques années plus trard: le FN en pleine forme, invention du "racisme anti-blanc", création d'une coalition Gauche/Onfray/Charlie/Fourest laïcarde et une Droite forte/UMP/Cassoulet en pleine crise d'"identité nationale" contre l'Islam radical en France, "racaille" et "Kärcher", syndrome du...

Symptômes du 11-Septembre, par Giovanna Borradori (Le Monde diplomatique, février 2004) Si Jürgen Habermas pense que la raison, qui permet une communication transparente et sans manipulation, est susceptible de guérir les maux de la modernisation – parmi lesquels l’intégrisme et le terrorisme –, Jacques Derrida estime que ces tensions destructrices peuvent être détectées et nommées, mais non entièrement contrôlées ni vaincues. Habermas met en cause la vitesse à laquelle la modernisation s’est imposée, et la réaction de défense qu’elle a provoquée au sein des modes de vie traditionnels, quand cette réaction de défense est, aux yeux de Derrida, le produit même de la modernité. Le terrorisme constitue, pour lui, le symptôme d’une maladie auto-immune qui menace la vie de la démocratie participative, le système législatif qui la garantit, ainsi qu’une véritable séparation des domaines religieux et laïque. Comme la guerre froide, le spectre du terrorisme mondial hante notre avenir parce qu’il tue la promesse de laquelle dépend une relation constructive à notre présent.

Être ou ne pas être Charlie – là n'est pas la question Ce massacre ignoble est revendiqué par des individus qui se disent membres de Al Qaida. La nécessité absolue de combattre les mouvances obscurantistes de l’islamisme radical ne doit pas nous rendre amnésique. Ces courants qui s’imposent par la terreur affirment commettre leurs crimes au nom de l’Islam. Leur développement a été rendu possible par les interventions impérialistes, le démembrement des États et l’utilisation par l’Occident de ce courant contre les forces progressistes. En France, la situation sociale insupportable que vit la population issue de l’immigration post-coloniale, le racisme d’État, l’islamophobie, les discriminations, la stigmatisation ou les contrôles au faciès portent une responsabilité évidente dans l’essor de ce courant qui touche en réalité une frange marginale d’une jeunesse de toutes origines mais sans horizon. Bien sûr le crime risque de provoquer des amalgames. Mais Charlie Hebdo a mené une bataille politique.

Vers une société de «jobs à la con» ? Avez vous un «job à la con» ? Si vous avez le temps de lire cet article devant votre ordinateur au boulot, la réponse est probablement oui. Et à en croire la viralité (1) du pamphlet consacré aux «bullshit jobs» (en VO) signé David Graeber, anthropologue à la London School of Economics et une des figures du mouvement Occupy Wall Street, vous n’êtes pas pas le seul. Dans un court essai (2) publié dans le magazine de la gauche radicale britannique Strike ! le 17 août, l’universitaire, qui n’aime pas qu’on le définisse comme anarchiste, décrit ce qu’il a baptisé le «phénomène des jobs à la con». Soit, selon lui, l’aliénation de la vaste majorité des travailleurs de bureau, amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société. «Tout un tas d’emplois inutiles» Comment définir un emploi inutile ? Tâches absconses Modes de vie anxiogènes, ultracontrôlés et aseptisés Guillaume Gendron

Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer. Il est minuit moins le quart dans le siècle. Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Au-delà des paramètres d’opportunité militaire qui ont pu justifier le choix de ce journal par ce commando cette attaque correspond à une logique et à une vision politique des tak-taks : précipiter l’affrontement et la radicalisation de fractions importantes de la population. Ne soyons pas hypocrites, Charlie Hebdo n’est pas un ami politique. Sur cet acte, complotisme et islamophobie vont prospérer. Les seuls gagnants de cette attaque sont les réactionnaires de tous bords, islamophobes en tête. Les conditions permettant l’arrivée d’une telle catastrophe étaient réunies, nous le craignions. J'aime :

Les communications chiffrées faciles en Mai 2015 | Alda Marteau-Hardi Il y a un peu plus d’un an, j’ai parlé de moyens pour sécuriser nos communications sur nos téléphones mobiles. J’avais parlé de TextSecure, Redphone et Telegram. Avec le vote de la loi sur le renseignement qui autorise maintenant le gouvernement à surveiller tout un chacun sans passer par le moindre juge, il me semble pertinent de refaire un point sur ce qui a changé ou non et sur les nouveaux moyens disponibles. Si vous n’y connaissez rien en chiffrement, ce n’est pas grave, vous pouvez continuer à lire. Comme d’habitude, la sécurité n’est possible que lorsqu’il est possible d’examiner le code source des applications qui la mette en place afin de pouvoir contrôler que le logiciel ne dissimule rien. Les logiciels dont je vais parler sont Libres, donc open-source et gratuits. Cette section concerne les SMS et équivalents et se compose de trois logiciels très proches : TextSecure, SMSSecure et Signals. Textsecure Celui là c’est un peu mon préféré. SMSSecure Signal RedPhone Tox

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