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Le genre dans les sociétés égalitaires

Le genre dans les sociétés égalitaires
Introduction Les représentations populaires des relations hommes-femmes dans les sociétés primitives se résument à l’image de l’« homme des cavernes » de la BD du New Yorker, une massue à la main et tirant sa femme par les cheveux. À un niveau plus élevé, supposé scientifique, les écrits de Robert Ardrey, Desmond Morris et d’autres renforcent cette image. Derrière les éclats de rire que suscite un tel dessin et derrière toutes les images fabriquées à partir d’un bric à brac ethnographique détaché de tout contexte, le message reste essentiellement le même : les êtres humains ont toujours été agressifs et compétitifs, et les hommes, l’étant plus que les femmes, ont toujours été « dominants ». On a beaucoup écrit sur le fait que nos ancêtres primates se tournaient vers la chasse comme complément à la cueillette de produits alimentaires d’origine végétale. Les femmes dans les sociétés sans classes Qu’en est-il du statut social et du rôle des femmes dans les sociétés sans classes ? Related:  Féminismeconcepts

Repenser l’oppression des femmes La dernière décennie a connu un foisonnement extraordinaire d’analyses et de débats marxistes-féministes. L’ouvrage récent de Michèle Barrett, Women’s Oppression Today, est une tentative ambitieuse de présenter et de synthétiser ces recherches. Par le biais d’un dialogue avec les courants les plus influents de la pensée socialiste-féministe, Barrett cherche à élaborer, sans réductionnisme ni idéalisme, une analyse marxiste du rapport entre l’oppression des femmes et l’exploitation de classe au sein du capitalisme. En ce sens, le projet de Barrett s’intègre non seulement à celui du féminisme marxiste, mais aussi aux réévaluations contemporaines de l’ensemble de la théorie marxiste, qui accordent une importance renouvelée à l’idéologie, à l’État et à la lutte des classes. Deux interrogations théoriques se sont trouvées au cœur des débats marxistes-féministes de la dernière décennie. Le détail de la critique de Barrett Le capitalisme et la famille-ménage Comme le conclut Barrett,

L'œuvre du genre / Rediffusions / mage / Recherche - MAGE Mercredi 15 octobre 2014 Amphi Durkheim, en Sorbonne programme photothèque Rediffusion audio : Ouvertures du colloque Bruno PÉQUIGNOT, GdRI OpuS 2 (Œuvres, publics et société) et Cerlis - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 - CNRS Margaret MARUANI, MAGE, réseau de recherche international et pluridisciplinaire "Marché du travail et genre" et Cerlis - Université Paris Descartes - CNRS Conférences "Embrasser le genre" - I Claire GIBAULT (Cheffe d’orchestre) : La musique et la direction sont-ils des mots « féminins » ? Présidence : Hyacinthe RAVET, IReMus, Université Paris-Sorbonne - CNRS Conférences "Embrasser le genre" - II Karine SAPORTA (Chorégraphe) : Les gestes du genre Delphine NAUDIER (CSU-Cresppa, CNRS - Université Paris 8), Université Versailles Saint-Quentin) : Écrivaines et dynamiques de genre dans le champ littéraire en France Présidence : Marie BUSCATTO, IDHES, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - CNRS Conférences "Déployer le genre" Table-ronde "Croiser le genre"

Comprendre la violence sexiste à l’ère du néolibéralisme Commençons par cette scène : un homme blanc nu poursuit, dans les couloirs d’un hôtel hors-de-prix situé à Manhattan, une femme noire sous-payée, demandeuse d’asile, dans le but de la forcer à avoir une relation sexuelle avec lui. L’homme, vous l’aurez compris, est alors le directeur du Fonds Monétaire International (FMI), et l’homme politique français, Dominique Strauss-Kahn. La femme, qui a alors 33 ans, est bien Nafissatou Diallo, femme de chambre de l’hôtel où résidait Strauss-Kahn, et qui cherche alors asile aux États-Unis loin de sa Guinée natale, une ancienne colonie française. Bien que toutes les accusations de viol et d’agression qui pesaient sur cet ancien chef du FMI aient été abandonnées, il a eu à en payer ce qu’on peut considérer comme un prix fort – ceci incluant, parmi bien d’autres choses, sa démission et un dédommagement financier conséquent versé à Mme Diallo. Cette scène devrait constituer un symbole de notre temps. Cet article entend développer cette hypothèse.

Anthologie d’Andrea Dworkin : Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (Préface de Christine Delphy) Quand la jeune Andrea Dworkin publie son premier livre de théorie féministe, Woman Hating, en 1974, les « anciennes » – Kate Millett, Audre Lorde, Phyllis Chesler – saluent son ton « abrasif, extrême », sa « rapidité », sa « pureté », et une capacité unique à exprimer et à susciter la colère, toutes les colères. Colère de la victime, mais aussi colère de la femme-qui-ne-se-croyait-pas-victime-et-qui-se-reconnaît-pourtant-dans-la-photo-du-meurtre. Car c’est de cela qu’il s’agit dans l’œuvre de Dworkin : du meurtre, de l’anéantissement des femmes dans la sexualité masculine. Cette colère en provoque une autre : les hommes, toujours aux postes de commande des maisons d’édition, et parfois des voitures qui emmènent les conférencières féministes (c’est ainsi que Dworkin gagne sa vie), trouvent que trop c’est trop. Our Blood, son deuxième livre théorique, raconte dans l’introduction une partie de cet exil intérieur, de façon parfois comique. Christine Delphy, mars 2017 Notes de la préface : 1.

Représenter l'intersection English abstract on Cairn International Edition Résumé Français La notion d’intersectionnalité forgée aux États-Unis dans les années 1980 cherchait à donner un nom aux dilemmes stratégiques et identitaires rencontrés par des catégories de personnes subissant des formes combinées de domination. Cet article retrace la généalogie de cette notion aux États-Unis et en France depuis les années 1970 et décrit la façon dont son appropriation par les sciences sociales permet de reformuler en principes d’investigation empirique les problèmes normatifs de l’espace politico-juridique. La notion d’intersectionnalité, importée en France dans la deuxième moitié des années 2000, invite ainsi à explorer de nouveaux objets et de nouvelles méthodes de recherche, en particulier en science politique. English Representing the intersection. Plan de l'article

Reproduction et lutte féministe dans la nouvelle division internationale du travail Introduction « Partant du constat que le patriarcat et l’accumulation à l’échelle mondiale constituent le cadre idéologique à l’intérieur duquel la réalité actuelle des femmes est inscrite, le mouvement féministe dans le monde ne peut faire autrement que défier ce cadre, en même temps que la division sexuelle et internationale du travail qui lui est liée. » – Mies, 1986. Patriarcat et accumulation à l’échelle mondiale « …le développement capitaliste a toujours été non durable à cause de son impact humain. – M. On admet généralement que dans les deux dernières décennies le mouvement de libération des femmes a acquis une dimension internationale, étant donné la formation de groupes et mouvements féministes dans toutes les parties du monde et le développement mondial de réseaux et initiatives féministes, dans le sillage des conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide des Nations Unies. La nouvelle division internationale du travail (NDIT) Conclusion Bibliographie Alger, C.

Sur le travail sexuel : une perspective féministe révolutionnaire Introduction Le débat actuel sur le travail sexuel parmi les féministes a davantage tendance à échauffer les esprits qu’à les éclairer. Les accusations de mauvaise foi fusent des deux côtés, les résultats de recherches sont mobilisés pour affaiblir la position adverse, même lorsque la validité de la recherche elle-même est limitée par ses méthodes et ses champs d’application. Au cours de la dernière décennie, ce débat a été largement associé aux démarches pour légiférer sur le travail du sexe à partir d’objectifs féministes. Quand on s’engage dans une bataille politique, des pressions immenses mènent à simplifier à l’extrême les termes du débat. Quand on se penche sur les discussions, on se trouve tiraillée entre des descriptions très contradictoires de la prostitution, qui toutes semblent exactes. En tant que féministe révolutionnaire, je suis opposée à l’intrusion croissante de la marchandisation dans tous les aspects de l’expérience humaine, dont les relations sexuelles.

Judith Butler, Défaire le genre 1 Nicole-Claude Mathieu, « Sexe et Genre », in Groupe d’étude sur la division sexuelle du travail, D (...) 2 En dépit des travaux de Colette Guillaumin. Voir Sexe, race et pratique du pouvoir, Paris, Côté-fe (...) 3 Voir Bodies That Matter. On the Discursive Limits of Sex, London-New York, Routledge, 1993 et son (...) 4 Mis à part quelques pionniers comme Marie-Hélène Bourcier, François Cusset, Christine Delphy, Didi (...) 5 Expression liée à l’ouvrage de Eve Kosofsky Sedgwick, Épistémologie du placard (= Epsitemology of (...) 6 Aux éditions EPEL, Léo Sheer, La Découverte et surtout Amsterdam. 1Dans le Dictionnaire critique du féminisme paru en France en 2000, à l’entrée « Sexe et genre »1, Judith Butler figure dans la rubrique « dérives du genre ». 7 Cf. Cherrie Moraga & Gloria Anzaldua, eds, This Bridge Called My Back. 2Pour comprendre le titre et les propos de Judith Butler, quelques très brèves informations préliminaires. 4En 1980, dans Gender Trouble.

Angela Davis : « Nos luttes mûrissent, grandissent » Entretien paru dans le n°1 de Ballast Née en 1944 en Alabama, Angela Davis est devenue – sans vraiment le vouloir, confia-t-elle dans ses mémoires – l’une des principales figures du Mouvement des droits civiques américains. Opposante à la guerre du Vietnam, membre du Parti communiste, marxiste, féministe et proche du philosophe Herbert Marcuse, Davis fut inculpée en 1971 – l’État de Californie l’accusant d’avoir pris part à une sanglante prise d’otages – puis acquittée un an plus tard. En tant que citoyenne, auteure et professeure, elle milite depuis contre le système carcéral, le port d’armes, la peine de mort, la discrimination à l’endroit des homosexuels, la guerre d’Irak et l’occupation de la Palestine. Entretien. Vous évoquez souvent la puissance du collectif et l’importance de ne pas mettre en avant les individualités, mais le mouvement dans son ensemble. Que reste-t-il aujourd’hui du mouvement Black Power ? © Library of Congress Comment définiriez-vous le « féminisme noir » ?

Genre : état des lieux La Vie des idées : « Gender studies », « théorie du genre », « théorie du gender », « théorie du genre sexuel » : les associations catholiques et les députés accablent ces théories de tous les maux, sans jamais les définir. Peut-on définir les gender studies, ou études de genre ? Laure Bereni : L’expression « études sur le genre » (on parle aussi, indifféremment, d’« études genre » ou d’« études de genre ») s’est diffusée au cours des dernières années en France pour désigner un champ de recherche qui s’est autonomisé dans le monde académique depuis une quarantaine d’années, et qui prend pour objet les rapports sociaux entre les sexes. La première réaction que m’inspirent les discours des contempteurs du genre, c’est qu’il est faux de laisser penser qu’il existerait une théorie du genre. Au-delà de cette approche en termes de champ [3], on peut définir les études sur le genre en adoptant une grille de lecture plus théorique, fondée sur un certain nombre de critères analytiques.

La fragmentation des identités LGBT à l’ère du néolibéralisme Si la sexualité a été un continent inconnu du marxisme, il y a longtemps que ce n’est plus le cas. Dans les années 1970 et au début des années 1980, les historiennes lesbiennes/gay ont mis à profit les concepts marxistes et féministes pour retracer l’émergence des identités gay et lesbiennes contemporaines (Fernbach 1981 ; d’Emilio 1983a et 1983b). Malgré le fait que les catégories du matérialisme historique aient été supplémentées et, dans une large mesure, supplantées par les approches foucaldiennes depuis les années 1980, les analyses produites par la première génération d’historiens et de théoriciens influencés par le marxisme survivent au sein d’une large gamme de positions constructivistes. Qu’elles fassent mention de Marx, de Foucault, ou des deux, les analyses historiques de l’identité lesbienne/gay associent l’émergence de cette identité sexuelle au développement des sociétés modernes, industrialisées et urbanisées. L’identité « gaie » classique Vers une politique émancipatrice

SIlvia Federici (historienne) : « Le capitalisme sépare et isole les femmes » Comment le capitalisme a-t-il été possible ? En bonne partie par le travail domestique des femmes, qui a rendu les hommes disponibles pour le salariat. Silvia Federici explique ainsi l’idéologie patriarcale qui a jeté le soupçon et combattu la sociabilité entre femmes, qui risquait de les distraire de cet indispensable rôle de servante. AL : Est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours qui va de l’étude de la chasse aux sorcières (dans Caliban et la Sorcière) comme ayant contribué selon toi à la première forme d’accumulation primitive avec les enclosures [1] des femmes, à la réflexion que tu mènes aujourd’hui sur le travail domestique et le capitalisme à une échelle globale dans ce qui s’apparente à une forme de néocolonialisme ? Silvia Federici : Dans les années 1970, on a commencé à analyser le travail de reproduction, le travail domestique, comme étant un terrain très important d’exploitation des femmes et de luttes dans les sociétés capitalistes. Marco (AL 92)

Comment la testostérone vient aux hommes (et aux femmes aussi) «Effets du comportement de genre sur la testostérone chez les femmes et les hommes», annonce le titre de l’étude*. Minute: le mécanisme n’est-il pas censé fonctionner dans l’autre sens? La testostérone n’est-elle pas un facteur explicatif de certaines attitudes associées au genre masculin – forte compétitivité, agressivité marquée, moindre empathie? Les idées courantes vont globalement dans cette direction-là. Déroulement de l’expérience: des comédiens des deux sexes sont recrutés pour jouer un monologue mettant en scène un acte de pouvoir (en l’occurrence, le licenciement d’un subordonné). Conclusions? Le pouvoir rend antisocial Que fait, au juste, la testostérone? Plusieurs études reflètent par ailleurs le fait que les taux de testostérone s’associent à des différences comportementales. Que pense François Pralong de la «relation inversée» mise en lumière par Sari van Anders et par ses coéquipiers, où le comportement détermine le niveau de testostérone? La libido en boucle

Articles - Louis Marin : Association Louis Marin 1 – « La notion d’infini chez Pascal », Annales de l’Université d’Istanbul, 1963. 2 – « Pascal ve 17. Yüzil bilim devrimi » (« Pascal et la révolution scientifique du XVIIe siècle »), Arastirma (« Recherche ») (Felsefe Arastirmalari Enstitüsü, Dil ve Tarih – Cografya Fakültesi, « Institut de recherche philosophique, Faculté des lettres, histoire et géographie », Ankara), 1963, vol. I, p. 237-242. [Télécharger article en PDF] 1 – « Réflexions sur la notion de modèle chez Pascal », Revue de Métaphysique et de Morale, 1967, vol. 72, n° 1, p. 89-108. 1 – « La question de l’homme », Revue internationale de Philosophie, 1968, n° 3-4, p. 308-332. 2 – « L’analyse du récit pictural : à propos de Poussin », contribution au Secondo Seminario internazionale Le Strutture narrative, Urbino, 24-30 juillet 1968, non publiée. 1 – « Éléments pour une sémiologie picturale », in B. 2 – « Notes sur une médaille et une gravure : étude sémiologique », Revue d’Esthétique, 1969, n° 2, p. 121-138. 8 – « R.

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