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Spéculation : l'Espagne a déjà remboursé trois fois sa dette !

Spéculation : l'Espagne a déjà remboursé trois fois sa dette !
En dix ans, l’Espagne a remboursé 1 020 milliards d’euros de dette, taux d’intérêt compris. Soit trois fois le montant de ce que l’État avait emprunté en 2000. Un énorme transfert des richesses ponctionnées sur la population et les services publics au bénéfice de riches créanciers. La dette de l’État espagnol est le point de mire de toute l’Europe, du fait que les marchés financiers (banques d’investissement, fonds vautours et assurances) continuent à spéculer sur cette dette avec un seul objectif : amasser de juteux bénéfices. Cependant, et contrairement au discours dominant, ce ne sont pas les dépenses publiques qui ont augmenté la dette de l’État espagnol, mais, bien au contraire, les mesures qui ont provoqué des déficits obligeant à un endettement croissant, et dont le bénéfice pour l’ensemble de la population est plus que douteux. Effet boule de neige Nécessité d’un audit de la dette Yves Julien, Jérôme Duval (Patas Arriba, coordination Attac - CADTM) - Valencia Related:  Économie

David Graeber : « La façon la plus simple de désobéir à la finance, c'est de refuser de payer les dettes Basta ! : A quel moment dans l’histoire le crédit est-il apparu ? Qu’est-ce qu’une dette ? David Graeber [1] : La dette est une promesse, qui a été pervertie par les mathématiques et la violence. En quoi quantifier une dette est-elle un problème ? Quantifiable, la dette devient froide, impersonnelle et surtout transférable : l’identité du créancier n’a pas vraiment d’importance. Au contraire, le « remboursement de la dette » est devenu un dogme moral... La dette a été transformée en une question d’arithmétique impersonnelle, en l’essence même de l’obligation morale. Devenue dogme moral, la dette justifie les dominations les plus terribles. Vous citez l’exemple de la mafia... Parler de dette devient un moyen pour décrire des relations inégales. La monnaie, qui permet de quantifier précisément la valeur d’une dette, apparaît d’ailleurs dans les situations de violence potentielle. Il y a aussi une inversion : le créancier semble être devenu la victime. Absolument. C’est incroyable ! A lire :

Allemagne, une hégémonie fortuite, par Wolfgang Streeck (Le Monde diplomatique, mai 2015) Après guerre, la République fédérale d’Allemagne n’a jamais nourri le projet de régir l’Europe. Tous ses responsables politiques, de quelque bord qu’ils soient, pensaient que leur pays avait un problème fondamental vis-à-vis de ses voisins : il était trop grand pour susciter l’amour et trop petit pour inspirer la crainte. Il lui fallait donc se fondre dans une entité européenne plus vaste, qu’il dirigerait de concert avec d’autres nations comme la France. Tant que l’Allemagne disposait d’un accès sûr aux marchés étrangers, tant qu’elle pouvait s’approvisionner en matières premières et exporter ses produits manufacturés, elle ne se souciait guère d’acquérir une place sur la scène internationale. L’intégrité du cocon européen revêtait une telle importance aux yeux du chancelier Helmut Kohl (1982-1998) qu’il s’empressait, chaque fois que des frictions se produisaient entre partenaires, de fournir les moyens matériels pour sauver l’unité européenne, ou du moins son apparence.

La «libération fiscale», propagande fantaisiste du libéralisme C’est le marronnier des ultralibéraux. Leur petite fête nationale, qu’ils ont eux-mêmes créée, et dont ils se repaissent jusqu’au ridicule. Comme chaque année en été, un pseudo institut économique, relayé en exclusivité par la presse de droite, célèbre ainsi «le jour de libération fiscale», date censée illustrer de façon symbolique le moment de l’année où le contribuable français cesse de «travailler pour l’Etat». Et où il peut enfin disposer pleinement de ses revenus. Concrètement, la date est déterminée en prenant en compte le taux d’imposition d’un salarié moyen (57%), et en reportant ce pourcentage au calendrier annuel. Selon l’institut Molinari, le jour de la libération fiscale aura donc lieu, en France, ce mercredi 29 juillet, soit un jour plus tard qu’en 2014. L’institut, surtout, inclut des prélèvements comme l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales ou encore la TVA, mais aussi… les cotisations patronales.

Loi Macron, le choix du « toujours moins », par Martine Bulard (Le Monde diplomatique, avril 2015) Pas un jour de répit pour la Grèce, au bord de l’asphyxie ; deux ans de délai pour la France, qui avait déjà obtenu deux reports dans l’application des normes bruxelloises. Tel est le verdict de la Commission européenne, qui semble se montrer, une nouvelle fois, ferme avec les faibles et laxiste avec les forts. Mais l’apparence est trompeuse. Si les niveaux d’endettement et d’austérité ne se comparent pas et si les « exigences » des technocrates bruxellois n’ont pas la même ampleur, le chantage est identique : il faut supprimer tout ce qui fait obstacle à l’enrichissement des plus riches et à la mainmise des actionnaires sur les entreprises. Paris a choisi de gagner la mansuétude de Bruxelles en lui donnant de nouveaux gages. Ce bric-à-brac aurait dû concerner les ministères du travail, de la justice, des transports, du logement et de l’écologie, entre autres. On ne peut pas dire que, du côté français, l’habileté de M. Membre d’un gouvernement socialiste, M. 1. En bonne logique, M. 2.

Lettre ouverte d’un jeune entrepreneur d’architecture à Manuel Valls. Monsieur le premier ministre, Je suis architecte et jusqu’en septembre 2013, date à laquelle j’ai été licencié pour raison économique, j’ai toujours été salarié. J’ai tenté brièvement de retrouver un emploi salarié, mais personne n’embauchait, la crise avait frappé durement les agences d’architecture. Cependant, j’ai eu l’opportunité de m’associer à un cabinet d’architecture existant depuis 20 ans, mais manque de chance, une nouvelle fois, ce dernier s’est retrouvé en redressement judiciaire. Valls Gattaz Je vous passe les tracasseries et les moyens financiers nécessaires à la création d’une société, mais croyez-moi ils sont beaucoup plus nombreux que les flyers édités par les chambres de commerce et Pôle Emploi. Je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de ma très haute considération. J'aime : J'aime chargement…

L'essence du néolibéralisme, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, mars 1998) Le monde économique est-il vraiment, comme le veut le discours dominant, un ordre pur et parfait, déroulant implacablement la logique de ses conséquences prévisibles, et prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu’il inflige, soit de manière automatique, soit — plus exceptionnellement — par l’intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l’OCDE, et des politiques qu’ils imposent : baisse du coût de la main-d’œuvre, réduction des dépenses publiques et flexibilisation du travail ? Et s’il n’était, en réalité, que la mise en pratique d’une utopie, le néolibéralisme, ainsi convertie en programme politique, mais une utopie qui, avec l’aide de la théorie économique dont elle se réclame, parvient à se penser comme la description scientifique du réel ? Cela dit, cette « théorie » originairement désocialisée et déshistoricisée a, aujourd’hui plus que jamais, les moyens de se rendre vraie, empiriquement vérifiable.

Monique Pinçon-Charlot : « La violence des riches atteint les gens au plus profond de leur esprit et de leur corps Basta ! : Qu’est-ce qu’un riche, en France, aujourd’hui ? Monique Pinçon-Charlot [1] : Près de 10 millions de Français vivent aujourd’hui en-dessous du seuil de pauvreté. Celui-ci est défini très précisément. Mais il n’existe pas de « seuil de richesse ». C’est très relatif, chacun peut trouver que son voisin est riche. Nous nous sommes intéressés aux plus riches parmi les riches. Pourquoi est-il si difficile de définir cette classe ? La richesse est multidimensionnelle. A cela s’ajoute la richesse sociale, le « portefeuille » de relations sociales que l’on peut mobiliser. Il existe aussi une grande disparité entre les très riches... Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, est en tête du palmarès des grandes fortunes professionnelles de France, publié chaque année par la revue Challenges. Malgré l’hétérogénéité de cette classe sociale, les « riches » forment, selon vous, un cercle très restreint. Comment s’exerce aujourd’hui ce que vous nommez « la violence des riches » ?

« La dette neutralise le temps, matière première de tout changement politique ou social Basta ! : Vous dites que l’Homo debitor est la nouvelle figure de l’Homo economicus. Quelles sont les caractéristiques de ce « nouvel homme » ? Maurizio Lazzarato : De nombreux services sociaux, comme la formation ou la santé, ont été transformés en assurance individuelle ou en crédit. Le droit à la formation ou au logement s’est transformé en droit au crédit… C’est une logique qui ne fonctionne que si l’économie est en expansion. En quoi cela fonde-t-il un nouveau rapport social, et un nouveau rapport au temps ? J’ai repris l’hypothèse que développe Friedrich Nietzsche : le rapport social fondamental n’est pas l’échange économique ou l’échange symbolique, mais le rapport débiteur/créditeur. Une dette, ce n’est pas seulement de l’argent à rembourser, mais des comportements à ajuster, du temps passé à se plier à des contraintes, écrivez-vous. C’est une nouvelle forme de contrôle. L’endettement de l’Italie est de 120 % de son PIB. La dette est un mécanisme, ce n’est pas en soi négatif.

« Face à la dimension criminelle de la crise, les élites sont aveugles, incompétentes ou complices Basta ! : Vous analysez les crises financières au prisme de la criminologie. Pour vous, la crise de 2008 est-elle due à des comportements criminels ? Jean-François Gayraud [1] : Le nouveau capitalisme qui se développe depuis les années 80 comporte des incitations et des opportunités à la fraude d’une ampleur inédite. L’alliance entre la financiarisation, la dérégulation et une mondialisation excessives forme un cocktail explosif. La criminalité est l’angle mort de la pensée économique, un impensé radical, et ce depuis le 18ème siècle. Il ne s’agit pas d’être « mono-causal » et de tomber dans la théorie du complot. Avons-nous avancé depuis la crise de 2008, pour éviter de nouvelles crises ? Entre 2008 et 2012, nous avons connu une révolution, dans le sens astronomique du terme : nous sommes revenus au point de départ ! Comment l’expliquez-vous ? Il y a un problème de déni et d’aveuglement. D’où vient cette situation ? C’est la question centrale. Oui. Est-ce mieux en Europe ? @AgnesRousseaux

Le revenu de base (1/3) : les fondements A l'origine rien ne pouvait laisser présager que l'idée réunirait libéraux et socialistes. Pourtant c'est bien la spécificité du revenu de base : il séduit tous les camps politiques, à quelques exceptions près. Réunis dans plusieurs associations, à l'échelle française, européenne et mondiale, des individus œuvrent activement à la réalisation du revenu de base, persuadés qu'avec lui, une nouvelle société est possible. Si le concept a de quoi séduire, c'est qu'il porte en lui le rêve d'une société plus juste, qui parviendrait à éradiquer la pauvreté. Un problème de fond, pour des pays riches où la misère a toujours sa place à côté de l'opulence. L'idée du revenu de base ne date pas d'hier. La convergence de mouvements opposés Le spectre des défenseurs du revenu de base est en effet très large : difficile, voire impossible, de répertorier l'ensemble des penseurs qui se sont ralliés au mouvement ou qui y ont été associés. Une réaction à l'industrialisation Un concept né avec le chômage

La mécanique du défaut Il faut comprendre la logique d’un possible défaut grec vis-à-vis du FMI, et de ses créanciers. Pour ce faire, on rappelle ici certains éléments. Les contraintes techniques. Le risque de défaut concerne aujourd’hui avant tout les prêts du FMI, qui se montent à un total d’environ 25 milliards d’euros. Ces prêts ont été accordés par le FMI à la suite des plans de sauvetage mis en place de 2010 à 2012. Tout d’abord un montant de 308 millions d’euros exigibles au 5 juin.Puis, un autre montant de 347 millions d’euros exigibles au 12 juin.Un autre versement d’un montant de 578 millions d’euros devra être fait le 16 juin.Enfin, un dernier versement de 347 millions d’euros sera exigible le 19 juin. Ces quatre paiements sont prévus pour les trois semaines à venir. Les conséquences d’un défaut et le rôle de la Banque Centrale Européenne. Si la BCE suspend donc l’ELA, il y aura très probablement une panique bancaire. Le chemin d’une sortie de l’Euro.

Le capitalisme, voilà la « source du mal », écrit Einstein Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité.

Un ministre africain dénonce la "France Afrique" monétaire Par Bruno Tinel, invité des atterrés Kako Nubukpo est le ministre de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques au Togo. Il réfléchit aux moyens à mettre en œuvre pour favoriser le développement économique de son pays, en lien avec ses partenaires de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il s'interroge aussi sur l'efficacité des politiques publiques qui ont été adoptées, dans certains cas depuis des décennies. Bref, il fait son boulot car c'est pour cela qu'il a été nommé ministre. Bonne nouvelle, non ? Héritage de la colonisation, le franc CFA est à parité fixe avec l'euro, c'est le Trésor public français qui en apporte la garantie. Ordinairement, quand un pays souhaite maintenir sa monnaie à parité avec les autres monnaies, il doit acheter ou vendre sa monnaie contre des devises étrangères en fonction des fluctuations de l'offre et de la demande sur le marché monétaire.

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