background preloader

Bernard Friot : « Le management capitaliste entrave notre désir de participer au bien commun »

Bernard Friot : « Le management capitaliste entrave notre désir de participer au bien commun »
Basta ! : On parle désormais davantage de « pouvoir d’achat » que de salaires. En quoi est-ce différent ? Bernard Friot [1] : La « défense du pouvoir d’achat » ne passe pas par une hausse du salaire mais par la baisse des prix – et donc des salaires – ou par des formes de rémunération sans cotisations sociales : épargne salariale, intéressement, primes… Utiliser le terme « pouvoir d’achat », c’est aussi nous réduire à nos seuls besoins à satisfaire par ce pouvoir d’achat, c’est accepter de réduire le salaire au seul prix de notre force de travail. Vous proposez d’associer au salaire une forme de « citoyenneté économique ». Le suffrage universel – une personne, une voix – a été conquis pour affirmer la souveraineté populaire sur la délibération politique. Comment fonctionne et à quoi sert cette qualification, que vous appelez « universelle » ? La qualification universelle est l’expression de cette exclusivité populaire dans la maîtrise de la production. Je vous pose aussi la question. Related:  Société, finance et nouvelle économie

Label Financité, le 1er label de finance solidaire | Financité Le label Financité certifie des produits finançant des activités génératrices d'utilité sociale et/ou environnementale en se basant sur des critères financiers et extra-financiers. En investissant dans des produits portant le label Financité, les citoyens ont l'assurance que leur argent contribue réellement à leurs valeurs. De plus, le label offre également une visibilité accrue aux produits financiers certifiés. Le label Financité analyse la qualité sociétale des produits en évaluant des critères financiers et extra-financieres (cohésion sociale, transparence...). Critères du label Pour obtenir le label Financité, les émetteurs de produits doivent être candidate à l'obtention du label. Domaines Les produits labellisés financent les domaines suivants : L'action sociale;La coopération Nord-Sud;La défense des droits de l'Homme;La culture;L'éducation;L'environnement;Du développement local des territoires marginalisés. Le label garantit aux investisseurs une totale transparence.

Le « phénomène » de la conférence gesticulée - Amiens et Métropole On connaissait le stand up. Franck Lepage a imaginé la conférence gesticulée qui remporte un vrai succès. La Maison pour tous programme le concept. La jeune association La Boite sans projet a réuni plus de 170 personnes jeudi 23 janvier pour la conférence gesticulée de Franck Lepage et de son frère Gaël Tanguy. On connaissait le stand-up comique. Depuis 2007, le concept connaît un franc succès. Samedi 1er février à 20 heures à la Maison pour tous, 63 rue Baudrez. www.boite-sans-projet.org

Bruxelles, rue des lobbies Bruxelles est la capitale du lobbying en Europe. Pascal Kerneis dirige ESF, un cabinet incontournable pour défendre les intérêts des entreprises. Ses clients ? Le Medef, Orange, Veolia... Il fait aussi partie des experts consultés par la Commission européenne sur le projet d’accord commercial transatlantique Tafta. Le lobbying ? Comme un grand nombre de lobbyistes, Pascal Kerneis a commencé sa carrière au sein même de la Commission européenne. Rue des Lobbies est réalisé par Pascale Pascariello. Image : couverture du Guide du lobbying, Lobby Planet, sur le site de Corporate Europe Observatory

« La gratuité, c’est ce qui a le plus d’importance dans nos vies » Jean-Louis Sagot-Duvauroux passe une bonne partie de son temps comme dramaturge au sein d’une compagnie de théâtre malienne, Blonba. Il est aussi, en tant que philosophe, le co-auteur de « Voyageurs sans ticket. Liberté Egalité Gratuité. Une expérience sociale à Aubagne » (éd. Depuis la chute du système communiste, cet auteur de nombreux essais (notamment le best-seller « On ne naît pas noir, on le devient », Albin Michel) cherche « les vraies transformations qui ne produisent pas de la tyrannie ». Electeur assumé du Front de gauche, il aimerait surtout que la gauche française « se pose un peu plus la question de l’alternative réelle au système capitaliste en place ». Jean-Louis Sagot-Duvauroux (Gilles Perrin) Rue89 : Pour commencer, une question qui peut ressembler à un sujet de bac philo : quelle est la valeur de la gratuité ? Jean-Louis Sagot Duvauroux : La gratuité, c’est ce à quoi on accorde le plus d’importance dans nos vies. En anglais, on dit « free », libre. Couverture du livre

Un salaire à vie. Pourquoi ? Bernard Friot La retraite n'est pas une libération du travail mais une seconde carrière libérée de l'emploi. La pension de retraite a été construite avec comme objectif syndical la continuation à vie du salaire atteint à 55 ans. Le modèle a été le régime de la fonction publique, étendu à l’EDF (où on parle de « salaire d’inactivité »), à la SNCF et aux autres entreprises publiques. Une conquête révolutionnaireAinsi, au début des années 1990, le taux de remplacement du dernier salaire net dans la première pension nette était dans le privé en moyenne de 84 % pour une carrière de 37,5 ans. La hausse constante du taux de cotisation (passé entre 1945 et 1995 de 8 à 26 % du salaire brut), en reconnaissant toujours davantage la valeur économique produite par les retraités, a ainsi permis une croissance non capitaliste du PIB. La position des réformateursC’est à cette conquête révolutionnaire d’une nouvelle pratique de la valeur économique que s’attaquent les réformateurs. La Revue du projet, n° 28

Retraites : les curieuses thèses de Bernard Friot (1) Bernard Friot est un économiste-sociologue connu, prolifique, engagé, très sollicité. Il suscite un grand enthousiasme chez certains militants de gauche. Nous avons beaucoup de points communs, lui et moi : nous publions des textes dans les mêmes journaux et revues ou presque, nous sommes invités par des collectifs semblables, nous refusons de considérer que les retraités sont des « inactifs », valorisons le travail de soin, défendons la retraite par répartition et le système des cotisations sociales, estimons qu’il faut s’intéresser beaucoup plus à la qualité et à la qualification du travail. J’ai lu dans le passé et plus récemment des livres et articles de lui, dont « l’enjeu des retraites » et « l’enjeu du salaire », ainsi que des controverses suscitées par ses idées. Voir, très récemment, cet intéressant entretien dans l’Humanité. Et pourtant je n’en ai jamais parlé sur ce blog, ni ailleurs, parce que je n’accrochais pas, et parfois je ne comprenais pas. Mais ce n’est pas tout.

Et si on ouvrait des magasins où tout est gratuit ? Eviter le gaspillage et les déchets en redonnant une seconde vie à des objets encore en bon état, telle est l’idée qui a pris corps au Magasin pour rien, à Mulhouse, en Alsace. « Ali Baba et les quarante voleurs », de Jacques Becker, avec Fernandel, 1954 Dans cette caverne d’Ali Baba, n’importe quel citoyen, pauvre ou riche, peut prendre trois articles de son choix et repartir… sans rien payer ! La gratuité, une idée neuve en Europe, mise en pratique dans ce lieu unique en France. L’idée C’est en visitant le quartier alternatif allemand de Fribourg que Roger Winterhalter, ancien maire écolo de Lutterbach (Haut-Rhin), a découvert ce concept de Magasin pour rien, « Umsonstladen », dans la langue de Goethe : « L’idée de faire profiter des objets que l’on stocke dans nos caves ou greniers ceux qui en ont besoin, plutôt que de jeter, me semblait vraiment pertinente dans notre société de surconsommation. Iman, en service civique, et Mireille, dans le Magasin pour rien à Mulhouse (Simone Sonntag)

L’offensive du salariat Pour reprendre un thème cher à Lucien Sève, il y a une urgence communiste, à cause du péril et à cause des possibles. Le bateau est ivre, notre confiance devant ceux qui prétendent le conduire est nulle, et en même temps on ne voit pas s’exprimer de détermination pour que nous en assumions nous-mêmes la conduite. Comme si la soumission au capital était encore plus forte que la haine qui monte contre lui et poussait à des conduites collectives négatives. Il y a donc urgence à faire advenir tous les possibles émancipateurs. En même temps, cette vitalité militante est confrontée à une double impasse : d’une part le caractère peu additif de toutes les expérimentations locales qui connaissent souvent un épuisement après le moment de la réalisation collective, et d’autre part l’échec des mobilisations syndicales et politiques contre l’entreprise réformatrice de réduction des droits salariaux et contre le saccage patronal de l’outil de travail. (1) www.reseau-salariat.info

Related: