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Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait

Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait
Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur". Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Il n'est pas forcément facile de le montrer : un fait ne se donne pas à voir immédiatement. Considérons maintenant un autre point : puisque je sais que la Terre est ronde, je peux avoir envie de savoir pourquoi. Je peux montrer que les corps chutent dans certains contextes. Pour que les choses soient plus claires, considérons un autre cas : l'évolution. Mais dire "les espèces évoluent" ne nous dit rien du pourquoi et du comment de ces évolutions. Les spécialistes de physiques et de biologie évolutionniste trouveront sans doute ma présentation schématique. Venons-en au genre enfin. Related:  Féminisme

Empathie médiatique et violences contre les femmes | Genre ! En ce moment se déroule le procès de Marcel Guillot, accusé d’avoir battu à mort et abandonné dans un ruisseau attenant à sa maison une amie, Nicole El Dib. Pour les médias, la particularité de ce procès est qu’il concerne « le plus vieil accusé de France »: il a 93 ans. Mais c’est justement le traitement médiatique et l’empathie pour l’accusé qui ont attiré mon attention. Comme me l’a fait remarquer @MelleArmelle sur Twitter, Le Télégramme fait particulièrement fort en reprenant en titre le sobriquet « Papy Marcel », avancé par l’avocat de Marcel Guillot: « C’est un homme sans histoire, serviable, jamais violent, qu’on appelle communément Papy Marcel ». Les médias se délectent justement de l’incongruité de la situation: un homme de 93 ans parlant d’un « béguin » pour une femme de 82 ans. Comme dans Le Télégramme, l’article instaure une certain familiarité avec l’accusé du fait de son âge: le titre parle de « Marcel » tout court, ce qui est évidemment un moyen de souligner son âge.

Boris Cyrulnik : stop ou encore ? (1ère partie) Dans une récente pastille radiophonique, la distorsion de la réalité opérée par le célèbre médecin a atteint des proportions record. Cette nouvelle prouesse amène à lever le voile sur un trompe-l’œil dont l’étendue et la persistance ne laissent pas d’étonner. Les implications politiques de ses opinions, massivement diffusées sous les atours d’une parole de sagesse pétrie de science et d’humanisme, sont suffisamment sérieuses pour qu’on s’y penche. Dans l’émission du 3 mars 2013, il traitait à sa demande (aux dires de la journaliste) la question de savoir si le cerveau a un sexe. « Le cerveau a-t-il un sexe ? Après avoir mis en avant l’apport de Broca et la « neurologie clinique » pour l’étude scientifique de ce type de questions, ancrant ainsi symboliquement son propre discours dans cette discipline, voici ce qu’il répond : « Récemment, Doreen Kimura, une Canadienne, a dit qu’il y avait de très grandes différences entre le cerveau des hommes et le cerveau des femmes. « On » est un con

Caractéristiques « féminines , caractéristiques « masculines  | «Genre ! Je l’ai souvent expliqué, le genre est un système qui distingue l’humanité en deux catégories étanches, « femmes » et « hommes », et crée en même temps une hiérarchie entre ces catégories. Mais le genre concerne aussi les représentations, symboles et valeurs associés à chaque catégorie. Posez-vous la question: quel adjectif associez-vous aux mots « homme » et « femme »? Lesquelles de ces caractéristiques sont positives? négatives? Et surtout: lesquelles sont les mieux socialement? Ces bodies Petit Bateau ont créé la polémique en 2011 pour leur caractère stéréotypé. J’ai posé la première question récemment sur Twitter et Facebook pour une conférence que je préparais pour le laboratoire GenERe. Caractéristiques « féminines » Caractéristiques « masculines » J’ai divisé, de manière subjective évidemment, les adjectifs en positif / négatif selon leur perception sociale. Quelques remarques sur ces résultats hautement scientifiques (ce n’est pas une étude américaine mais presque). J'aime :

"Sexes et races, deux réalités": une réponse à Nancy Huston et Michel Raymond La romancière Nancy Huston et Michel Raymond, "spécialiste de biologie évolutionniste", ont publié le 17 mai dans Le Monde une tribune intitulée "Sexes et races, deux réalités". La première a publié récemment un ouvrage qui se veut une charge contre la fameuse "théorie du genre": Reflets dans un oeil d’homme (Actes Sud, 2012). Son cheval de bataille: la reconnaissance du déterminisme biologique façonnant notamment les comportements sexuels des hommes et des femmes, qui serait nié par le genre, présenté comme une idéologie. Il faut, écrit-elle, replacer l’humain dans une continuité biologique avec le règne animal, continuité qui se manifesterait par exemple ainsi: Grossièrement exprimé, les jeunes femelles humaines tout comme les guenons tiennent à séduire les mâles, car elles veulent devenir mères. Elle s’appuie notamment sur les thèses de la psychologie évolutionniste, dont Michel Raymond (co-auteur de la tribune) est un représentant. L’opposition entre faits naturels et idéologie

Harceleurs, agresseurs ou simples « relous ? | «Genre ! L’expression est utilisée par des militantes contre le harcèlement de rue, qui ont inauguré hier une « zone anti-relous » à Paris. Cela, quelques jours après une agression sexuelle dont a été victime une femme à Lille et qui a beaucoup fait parler; non pas, malheureusement, à cause de son caractère exceptionnel, mais parce que personne n’est intervenu pendant les 30 minutes qu’a duré son calvaire. L’initiative de ces militantes est louable et il faut absolument agir contre le harcèlement de rue. Mais leur choix de vocabulaire me pose vraiment problème. Les hommes qui harcèlent et agressent les femmes dans l’espace public ne sont pas des « relous ». Les désigner ainsi revient à minimiser l’acte en question. Ce ne sont pas des dragueurs maladroits. Le problème est justement dans le fait de brouiller la frontière entre séduction et violence. J’ai eu beaucoup de mal à écrire mon dernier billet. Le phénomène dont je parle est difficile à désigner, notamment parce qu’il est multiforme.

airagorncharda: This hit me like a ton of... Femmes et pauvreté : données statistiques En France, comme dans la majorité des pays européens, le taux de pauvreté des femmes est légèrement supérieur à celui des hommes: 13,8% des femmes sont concernées contre 12,2% des hommes en 2008. Ce seuil de pauvreté correspondait en 2010 à 964 euros mensuels pour une personne seule. La moitié des personnes concernées vivent avec moins de 781 euros par mois. On peut étudier cette situation selon deux axes : - La pauvreté monétaire renvoie aux ressources du ménage. 21% des femmes de 18 à 29 ans vivent sous le seuil de pauvreté contre 17,7% des hommes du même âge. il s’agit souvent de mères célibataires qui perçoivent le RSA ou un salaire à temps partiel, tous deux inférieurs au seuil de pauvreté. Il existe différentes catégories de femmes qui sont davantage touchées par la pauvreté : - Avant 65 ans, les femmes représentent 84% des personnes à la tête de familles monoparentales avec un niveau de vie inférieur et un risque de pauvreté accru. Monoparentalité Les allocataires de minima sociaux

L'invention de l'hétérosexualité La culture hétérosexuelle n’est qu’une construction parmi d’autres. Si elle domine dans les représentations des sociétés occidentales, elle n’est ni forcément naturelle ni universelle. Depuis des siècles, des milliers d’ouvrages ont été consacrés au mariage, à la famille, à l’amour ou à la sexualité des hétérosexuels. En fait, l’hétérosexualité en tant que telle n’apparaissait guère dans ces écrits, en général point de vue, donc point aveugle de toute vision. Dès lors, l’absence de réflexion sur l’hétérosexualité est en elle-même un fait remarquable, quoique rarement remarqué. Pourtant, le monde qui nous entoure est tout entier obsédé par l’imaginaire du couple hétérosexuel : les contes de l’enfance, les romans des adultes, le cinéma, les médias et les chansons populaires, tout célèbre à l’envi le couple de l’homme et de la femme. Sur l’hétérosexualité, les questions les plus simples n’ont guère été posées. L’hétérosexualité est-elle naturelle ? L’hétérosexualité est-elle universelle ? J.

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