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Les filles voilées parlent, d'Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian

Les filles voilées parlent, d'Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian
« Les filles voilées parlent » ? On en voit d’ici qui, au seul énoncé de ce titre, brandissent le crucifix et agitent la gousse d’ail. Autant dire « Belzébuth parle », ou « l’Etrangleur du Yorkshire parle » ! Cette confiscation de la parole a même été assumée et théorisée par les partisans de la loi : il pouvait être dangereux de les laisser parler - des fois que ces sorcières auraient le pouvoir, par leur verbe maléfique, de transformer notre belle France « laïque » en crapaud islamique. A quoi bon discuter avec elles, en effet, puisqu’elles sont « aliénées », « conditionnées », « manipulées » par les intégristes ? « Retourne à Téhéran ! A un journaliste qui lui demandait, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, quel effet cela lui faisait de partager sa religion avec Ben Laden, Mohammed Ali avait rétorqué : « Et vous, quel effet cela vous fait-il de partager la vôtre avec Hitler ? Elles s’entendent aussi régulièrement enjoindre de « retourner à Téhéran ». Related:  Racisme institutionnel

La loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public 2 ans après Le texte d'octobre 2010 est entré en vigueur le 11 avril 2011. Quel bilan aujourd'hui ? Qui sont les femmes qui ont choisi de porter le niqab ? Le bilan : Les 7 articles de la loi concerne a priori aussi bien les femmes intégralement voilées que les Anonymous. Avec un voile intégral interdit sur la voie publique et dans tous les lieux ouverts au public ou affectés à un service public, comme l'école. Dans le journal de 8h de Ludovic Piedtenu, Frédéric Métézeau précise ses effets et quelques chiffres malgré le silence du ministère de l'Intérieur à ce propos : Les différents voiles intégraux et le cas français Précisions pratiques, géographiques et religieuses de Mohamed-Ali Adraoui, enseignant chercheur à Sciences Po Paris auteur de "Du Golfe aux Banlieues : le salafisme mondialisé" : Qui sont ces femmes ? - Témoignages de femmes voilées : Reportage de Frédéric Métézeau à Paris, dans le 11e arrondissement, près d'une mosquée fréquentée par des fidèles très conservateurs : Et ailleurs ?

L'islam des manuels scolaires : comment le musulman est transformé en terroriste potentiel L'image de l'islam donnée par les manuels scolaires est catastrophique. (POUZET/SIPA) La société vit un moment de bascule, la forme scolaire est statique. Par-delà les réformes successives, par-delà les rhétoriques, on enseigne aujourd’hui à quelque chose près de la même manière qu’au XIXe siècle ! Notre école, un véritable levier potentiel face à la crise, mérite mieux. La rentrée scolaire et la nomination d’une nouvelle ministre de l’Éducation, - pour la première fois une femme à ce poste - Najat Vallaud-Belkacem, sont-ils une opportunité pour penser l’école autrement ? Le traitement de l’islam dans les programmes français en est un bon analyseur Une panique morale alimentée par les manuels scolaires Les systèmes de représentation remplissent des fonctions d’organisation des perceptions, des affects et des valeurs et assurent des fonctions de défense contre des menaces internes et externes à l’individu et au groupe, menaces réelles ou fantasmées. Des réponses attendues très parlantes

Edwy Plenel : "L'islamophobie s'est banalisée" Quels sens donnez-vous au titre de votre livre ? Vous auriez pu faire un livre “pour l’autre”, “pour le vivre ensemble”, “contre le racisme”, etc… “Pour les musulmans”, ça interpelle, y compris à gauche, camp politique laïc et majoritairement athée. Edwy Plenel – J’ai choisi ce titre pour surprendre, étonner, affirmer que ce livre va à contre-courant. Il faut traduire ce titre par “pour la France”, ou “pour les minorités”. Mon propos touche trois points : la démocratie, notre identité, et notre époque. Comment est né ce texte ? Ce texte a une histoire toute simple. Et pour les athées ou les agnostiques ? Mais bien sûr ! On entend bien ce que vous dites, mais on entend aussi de nombreuses paroles politiques qui mettent en garde contre les amalgames entre les islamistes et l’immense majorité des Français musulmans. Ce que vous dites est juste, et tant mieux, et nous participons à ces évolutions, mais les plafonds de verre restent très nombreux. Non, c’est présent dans le débat public.

Les musulmans priés de condamner des terroristes : quelle folie ! On est en absurdie : voilà qu’on demande aux musulmans de se désolidariser de la barbarie de l’Etat islamique autoproclamé ! Comme si on demandait aux femmes de se désolidariser de Nabilla. Pourquoi demande-t-on aux musulmans de se désolidariser de l’assassinat d’Hervé Gourdel en Algérie ? Pourquoi LeFigaro.fr a-t-il proposé un sondage dont la question était : « Estimez-vous suffisante la condamnation des musulmans de France ? Pourquoi nous attendons-nous à ce que les musulmans le fassent ? La logique à l’œuvre dans tout cela est terrible. Islamophobie Elle présuppose que les musulmans seraient, par défaut, solidaires des actes des terroristes. Nous devrions interroger la petite satisfaction à voir un imam affirmer qu’il condamne l’égorgement d’un otage, comme si nous étions rassurés de constater qu’il y avait de « bons musulmans », comme s’il fallait que les musulmans prouvent qu’ils peuvent être bons, qu’ils prouvent qu’il y a un islam ouvert, tolérant. Folie contre folie

Les musulmans sont républicains. Rencontre avec Jean-François Bayart Sous le titre L’Islam républicain, Jean-François Bayart mobilise l’histoire et la sociologie pour rappeler que l’islam est compatible avec la République… En titrant l’un de ses derniers ouvrages L’Islam républicain – formule dont il reconnaît d’emblée, en introduction, qu’elle sonne dans le débat public français à la façon d’un oxymore, une proposition constituée de deux termes perçus comme sémantiquement opposés –, Jean-François Bayart milite contre un discours tristement banalisé : l’islam serait en soi contradictoire avec la République. Pour lui, l’évidence des faits démontre immédiatement l’inanité de cette assertion : l’immense majorité des musulmans dans le monde, hormis quelques monarchies comme l’Arabie Saoudite ou le Maroc, vivent en République. Ankara, Téhéran, Dakar… En quoi les trois exemples que vous avez retenus permettent-ils de mieux analyser les tensions entre islam, République et démocratie ? Pour autant, il existe des Républiques autoritaires, tel l’Iran…

L’arabe, une « langue de France » sacrifiée, par Emmanuelle Talon «Lorsque vous laissez des classes d’arabe se faire tenir par des femmes qui sont voilées dans des collèges publics, vous nourrissez le populisme. » Dans l’auditoire du Théâtre du Rond-Point venu assister le 7 février 2011 à un débat sur le thème du populisme, la déclaration de M. Bruno Le Maire, alors ministre de l’agriculture et chargé d’élaborer le projet de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) pour 2012, ne provoque aucune réaction. Personne ne semble relever l’énormité d’une affirmation aussi fausse que révélatrice de la confusion entretenue en permanence entre enseignement de la langue arabe et prosélytisme musulman ; une confusion qui nuit au développement de cet enseignement dans le secteur public. Faut-il le rappeler ? Le principe de laïcité (article premier de la Constitution française) et celui de neutralité du service public interdisent en France à un agent de l’Etat de manifester ses croyances religieuses dans l’exercice de ses fonctions. On touche là au cœur du débat.

«Pour beaucoup, l'islamophobie est devenu un racisme acceptable» Les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat publient à La Découverte l'ouvrage Islamophobie, Comment les élites françaises fabriquent le «problème musulman». Interview. Qu’est ce que l’islamophobie ? Abdellali Hajjat. RETROUVEZ notre dossier complet sur l'islamophobie, le mot qui fâche dans Libération week-end, en kiosque ou dans notre espace abonnés. Comment ce mot d’islamophobie est-il devenu un enjeu politique au point que beaucoup, le ministre de l'Intérieur par exemple, refusent de l'employer? Marwan Mohammed. Selon vous, l’islamophobie est finalement la transformation du racisme anti-maghrébin des années 80... Marwan Mohammed. Pourquoi la gauche est-elle mal à l'aise avec cette question ? Marwan Mohammed. Vous expliquez que l’islamophobie est une construction des élites... Abdellali Hajjat. Marwan Mohammed.

Nouveaux programmes d’histoire : le bêtisier des opposants | Journal d’un prof d’histoire Un bêtisier sur les nouveaux programmes d’histoire ? Rien de plus facile, tellement les critiques affolées, les postures outragées, les emportements furieux se sont déployés un peu partout dans les médias avec comme caractéristiques communes, outre de ne jamais faire dans la demi-mesure, de n’avoir guère de rapport avec les textes publiés. Avec les lunettes de l’UMP L’UMP, comme on l’a déjà relevé, a eu l’occasion de montrer toute la finesse de son analyse politique : la « séquestration des élèves dans l’obscurité des fautes et des blessures passées » ne passera pas par elle. Et le porte-parole de l’UMP, à son tour, d’en appeler à Hollande « pour qu’il fasse “ cesser l’hérésie ” qui, si l’on n’y prend garde, aboutira à remplacer les professeurs d’histoire par des professeurs “ de civilisation et du développement durable ”. Brighelli et “ les pions noirs ” Les barbares sont dans nos murs Préoccupations racistes Copié-collé

De Calandra à Raulin Dans un billet stupéfiant paru le 26 juillet, la journaliste Nathalie Raulin de Libération fustige les « errements de Christine Delphy ». Afin qu’un large public puisse en juger, nous avons reproduit ici, en français, l’objet du litige : une tribune publiée par la sociologue française Christine Delphy dans Le Guardian, qui invite les féministes françaises à combattre les lois islamophobes votées dans leur pays plutôt que de s’en prendre à d’autres femmes, les femmes portant un foulard. Cette position, basiquement anti-sexiste et anti-raciste, a comme effet récurrent de faire s’étrangler de rage un certain nombre de personnalités auto-proclamées féministes : c’était le cas il y a quelques mois de la maire du vingtième arrondissement Frédérique Calandra, qui interdisait à Rokhaya Diallo d’intervenir dans un débat public en raison de ses prises de positions féministes et anti-islamophobes. C’est le cas aujourd’hui de Nathalie Raulin. Aucune.

Islam et relégation urbaine à Montpellier, par Pierre Daum (Le Monde diplomatique, août 2015) En cet après-midi de juin, à Montpellier, la chaleur commence à s’installer. Les terrasses de la place de la Comédie se remplissent ; on commande un rosé, une pression ou un Perrier citron. Les gens se sentent bien, beaucoup de jeunes, les visages sont métissés. Un tramway de la ligne 1, de couleur bleue piquée de dessins d’oiseaux blancs, quitte lentement la place et s’enfonce dans un tunnel avant d’en ressortir rapidement. Direction la Mosson, à l’extrémité ouest de la ville. Le trajet dure quarante minutes. Les habitants de la Paillade, selon l’ancien nom que tout le monde continue d’utiliser, se retrouvent alors entre eux : quinze mille personnes, pour la plupart issues des immigrations postcoloniales. Une vie religieuse circonscrite à quatre quartiers Vers 13 h 30, alors qu’approche la salat al-joumoua, la prière collective du vendredi, de longues paillasses en plastique sont rapidement disposées à l’extérieur des quatre mosquées (2), au milieu de la zone piétonne.

Petit lexique islamophobe d’Oriana Fallaci Oriana Fallaci, le biopic réalisé par Marco Turco, sort en salles le 05 aout 2015. Qualifiée pudiquement de « controversée » par la presse, la journaliste italienne est pourtant l’auteure du délirant La rage et l’orgueil (Plon, 2002), dont sont extraites toutes les citations de ce petit lexique. Mêlant insultes, storytelling, divagations en anglais, emprunts fantaisistes à l’histoire de l’Italie moderne, le livre est traversé de part en part par un racisme tel qu’il s’apparente à un pastiche islamophobe et halluciné du Protocole des sages de Sion. Il a connu un succès fracassant en Italie et a été salué en France par certain-e-s comme une œuvre « courageuse ». Morceaux choisis. Athéisme Moi je suis athée, grâce à Dieu. Barbe (et burqa) La barbe repousse et le bourkah se remet : pendant les vingt dernières années, l’Afghanistan a été un va-et-vient de barbes rasées et repoussées, de bourkahs retirés et remis. Choc (des civilisations) La collision entre nous et eux n’est pas militaire. Dessins

Du porc pour tout le monde ! Du porc et rien d’autre au menu des cantines, à Chilly-Mazarin en Essonne (91). Le maire « Les républicains », Jean-Paul Beneytou impose un repas unique aux cantines de la commune. Dans une note à destination des parents d’élèves, parut lundi, on peut y lire « A partir de la rentrée 2015, la majorité municipale de Chilly-Mazarin, garante de la préservation de la liberté de croyance sur le territoire communal, ne souhaite plus différencier la composition des repas en fonction d’un interdit religieux qui relève de la sphère privée et familiale, en application du principe de la laïcité qui gouverne ses missions de service public ». Une fois de plus, cette conception erronée de la laïcité par la droite prend en otage une minorité d’élèves, appuyant le communautarisme et le sectarisme dans les écoles. Cette décision se concrétise par une obligation de manger du porc à trois reprises pendant le mois de septembre, comme on peut le voir dans le calendrier des menus. Lire aussi :

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