background preloader

Les filles voilées parlent, d'Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian

Les filles voilées parlent, d'Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian
« Les filles voilées parlent » ? On en voit d’ici qui, au seul énoncé de ce titre, brandissent le crucifix et agitent la gousse d’ail. Autant dire « Belzébuth parle », ou « l’Etrangleur du Yorkshire parle » ! Cette confiscation de la parole a même été assumée et théorisée par les partisans de la loi : il pouvait être dangereux de les laisser parler - des fois que ces sorcières auraient le pouvoir, par leur verbe maléfique, de transformer notre belle France « laïque » en crapaud islamique. A quoi bon discuter avec elles, en effet, puisqu’elles sont « aliénées », « conditionnées », « manipulées » par les intégristes ? « Retourne à Téhéran ! A un journaliste qui lui demandait, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, quel effet cela lui faisait de partager sa religion avec Ben Laden, Mohammed Ali avait rétorqué : « Et vous, quel effet cela vous fait-il de partager la vôtre avec Hitler ? Elles s’entendent aussi régulièrement enjoindre de « retourner à Téhéran ». Related:  Racisme institutionnel

Prospérité de la potiche En librairie aujourd’hui, Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine (Zones / La Découverte, 250 pages, 18 euros) reprend et approfondit des analyses ébauchées soit ici-même, soit dans Le Monde diplomatique. Nous vous en proposons l’introduction ci-dessous. Le texte intégral est en libre accès sur le site de l’éditeur. Un compte Seenthis permet également de suivre l’actualité des thèmes développés dans le livre. Ecrire un livre pour critiquer le désir de beauté ? Autant l’admettre : dans une société où compte avant tout l’écoulement des produits, où la logique consumériste s’étend à tous les domaines de la vie, où l’évanouissement des idéaux laisse le champ libre à toutes les névroses, où règnent à la fois les fantasmes de toute-puissance et une très vieille haine du corps, surtout lorsqu’il est féminin, nous n’avons quasiment aucune chance de vivre les soins de beauté dans le climat de sérénité idyllique que nous vend l’illusion publicitaire. Table des matières 1. 2.

La loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public 2 ans après Le texte d'octobre 2010 est entré en vigueur le 11 avril 2011. Quel bilan aujourd'hui ? Qui sont les femmes qui ont choisi de porter le niqab ? Le bilan : Les 7 articles de la loi concerne a priori aussi bien les femmes intégralement voilées que les Anonymous. Avec un voile intégral interdit sur la voie publique et dans tous les lieux ouverts au public ou affectés à un service public, comme l'école. Dans le journal de 8h de Ludovic Piedtenu, Frédéric Métézeau précise ses effets et quelques chiffres malgré le silence du ministère de l'Intérieur à ce propos : Les différents voiles intégraux et le cas français Précisions pratiques, géographiques et religieuses de Mohamed-Ali Adraoui, enseignant chercheur à Sciences Po Paris auteur de "Du Golfe aux Banlieues : le salafisme mondialisé" : Qui sont ces femmes ? - Témoignages de femmes voilées : Reportage de Frédéric Métézeau à Paris, dans le 11e arrondissement, près d'une mosquée fréquentée par des fidèles très conservateurs : Et ailleurs ?

« Oui mais quand même, la religion, c’est mal » Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. » Bon, d’accord. Parlons-en, alors.

Non-feminist 'more hostile' towards men than feminists, study finds by Jess McCabe // 31 July 2009, 17:26 One of the hoary stereotypes about feminists is that we are 'man-haters'. I suspect that most feminists are more likely to roll their eyes at this sort of thing - I find it hard to take too seriously, although of course these stereotypes don't spring out of no-where, and they're often a type of silencing technique. (They're also quite interesting in what they can tell us, I think. Anyway, some researchers at the University of Houston decided to investigate whether it's really true that feminists hate men. What they found was that feminists reported less hostility towards men than non-feminists. Melinda Kanner, one of the researchers, has this interesting observation: Our work finds that, indeed, non-feminists believe in traditional gender roles such as men being breadwinners and women being caregivers. The study's take on this: Permalink

L'islam des manuels scolaires : comment le musulman est transformé en terroriste potentiel L'image de l'islam donnée par les manuels scolaires est catastrophique. (POUZET/SIPA) La société vit un moment de bascule, la forme scolaire est statique. Par-delà les réformes successives, par-delà les rhétoriques, on enseigne aujourd’hui à quelque chose près de la même manière qu’au XIXe siècle ! Notre école, un véritable levier potentiel face à la crise, mérite mieux. La rentrée scolaire et la nomination d’une nouvelle ministre de l’Éducation, - pour la première fois une femme à ce poste - Najat Vallaud-Belkacem, sont-ils une opportunité pour penser l’école autrement ? Le traitement de l’islam dans les programmes français en est un bon analyseur Une panique morale alimentée par les manuels scolaires Les systèmes de représentation remplissent des fonctions d’organisation des perceptions, des affects et des valeurs et assurent des fonctions de défense contre des menaces internes et externes à l’individu et au groupe, menaces réelles ou fantasmées. Des réponses attendues très parlantes

Couvrez ce voile que je ne saurais voir Merci à Mouise Bourgeois qui m'a inspiré ce billet. Féminisme : les idées reçues M'a récemment été faite sur twitter cette réponse qui recense de façon magistrale à peu près tous les poncifs imaginables sur le féminisme. Allons y donc gaiement : 1. Hommes et femmes sont différents et complémentaires : L'IRM nous a permis d'étudier le fonctionnement du cerveau. 2. 3. 4. Les chiffres sont parfaitement disponibles sur le site du Ministère de l'Intérieur mais je comprends qu'il soit agréable de s'inventer des complots.Les hommes représentent 22% des victimes de violences. 5. "il y a dans TOUS les domaines des femmes compétentes et des hommes compétents, mais leur pourcentage varie suivant le domaine et le centre d'intérêt de chacun" Oui si et seulement si on laissait les gens s'épanouir sans préjugé. 6. "A compétence égale, il n'y a probablement pas de plafond de verre, car les lois du marché veillent au grain." "Le marché" n'est pas né de rien ; le capitalisme étant postérieur au sexisme et au racisme. 7. 8. 9. La langue permet de penser les rapports sociaux.

Edwy Plenel : "L'islamophobie s'est banalisée" Quels sens donnez-vous au titre de votre livre ? Vous auriez pu faire un livre “pour l’autre”, “pour le vivre ensemble”, “contre le racisme”, etc… “Pour les musulmans”, ça interpelle, y compris à gauche, camp politique laïc et majoritairement athée. Edwy Plenel – J’ai choisi ce titre pour surprendre, étonner, affirmer que ce livre va à contre-courant. Il faut traduire ce titre par “pour la France”, ou “pour les minorités”. Mon propos touche trois points : la démocratie, notre identité, et notre époque. Comment est né ce texte ? Ce texte a une histoire toute simple. Et pour les athées ou les agnostiques ? Mais bien sûr ! On entend bien ce que vous dites, mais on entend aussi de nombreuses paroles politiques qui mettent en garde contre les amalgames entre les islamistes et l’immense majorité des Français musulmans. Ce que vous dites est juste, et tant mieux, et nous participons à ces évolutions, mais les plafonds de verre restent très nombreux. Non, c’est présent dans le débat public.

De l’usage de la colère : la réponse des femmes au racisme Le racisme. Croyance en la supériorité intrinsèque d’une race sur toutes les autres, et ainsi en son droit à dominer, manifeste et implicite.Les femmes répondent au racisme. Ma réponse au racisme est la colère. J’ai vécu avec cette colère, en l’ignorant, en m’en nourrissant, en apprenant à m’en servir avant qu’elle ne détruise mes idéaux, et ce, la plus grande partie de ma vie. Autrefois, je faisais tout cela en silence, effrayée par le poids d’un tel fardeau. Ma peur de la colère ne m’a rien appris. La réponse des femmes au racisme signifie qu’elles répondent à la colère ; colère de l’exclusion, des privilèges immuables, des préjugés raciaux, du silence, des mauvais traitements, des stéréotypes, des réactions défensives, des injures, de la trahison, et de la récupération. Ma colère est une réponse aux attitudes racistes, aux actes et aux présomptions engendrés par de telles attitudes. Par exemple : La colère est chargée d’informations et d’énergie. Ma réponse au racisme est la colère.

Un féminisme médiatiquement respectable Blop, blop, blop fit le féminisme respectable en se traînant devant son bureau. Splatch, fit-il en s’asseyant. Prenant son crayon, il se demanda : « de quel désir d’égalité devrions nous parler ce matin ? ». Blurrp, le moment de réflexion fut intense. Comme à son habitude, il remplaça l’analyse et la dénonciation de la domination, par une proclamation de l’égalité. Se faire adouber. Se faire reconnaître comme une féministe respectable, qu’est-ce que cela signifie ? C’est reconnaître que « Les combats menés par les femmes des années 60/70 sont dépassés. » Quels furent-ils ? Les différences de salaires, d’accès à certains emplois, secteurs, filières, types de contrat, horaires sont-elles gommées ? Brandir l’égalité sans penser la domination, c’est à peu près comme brandir le droit de flottaison d’un bateau sans penser aux trous dans la coque. Mais à qui sont réservés les canots de sauvetage ? Aux intégrées, aux bien nées. La limite. Juge-t-on que ces féministes en auraient trop fait ?

Les musulmans priés de condamner des terroristes : quelle folie ! On est en absurdie : voilà qu’on demande aux musulmans de se désolidariser de la barbarie de l’Etat islamique autoproclamé ! Comme si on demandait aux femmes de se désolidariser de Nabilla. Pourquoi demande-t-on aux musulmans de se désolidariser de l’assassinat d’Hervé Gourdel en Algérie ? Pourquoi LeFigaro.fr a-t-il proposé un sondage dont la question était : « Estimez-vous suffisante la condamnation des musulmans de France ? Pourquoi nous attendons-nous à ce que les musulmans le fassent ? La logique à l’œuvre dans tout cela est terrible. Islamophobie Elle présuppose que les musulmans seraient, par défaut, solidaires des actes des terroristes. Nous devrions interroger la petite satisfaction à voir un imam affirmer qu’il condamne l’égorgement d’un otage, comme si nous étions rassurés de constater qu’il y avait de « bons musulmans », comme s’il fallait que les musulmans prouvent qu’ils peuvent être bons, qu’ils prouvent qu’il y a un islam ouvert, tolérant. Folie contre folie

Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme [13] Bibliographie. Textes cites dans cet article Ahmed, Leila (1992). Women and Gender in Islam : Historical Roots of a Modern Debate. Becker, Howard S. (1985). Brion, Fabienne (2005). « L’inscription du débat français en Belgique : pudeurs laïques et monnaie de singe », in Lorcerie (dir.). 2005. Bouamama, Saïd (2004a). Bouamama, Saïd (2004b). « L’ethnicisation des jeunes issus de l’immigration : persistance d’un imaginaire colonial », Zaama, Actes du colloque « Modes d’émigration et mondes de l’immigration, hommage à Abdelmalek Sayad ». Badinter, Elisabeth (2003). « La victimisation est aujourd’hui un outil politique et idéologique ». Bellil, Samira (2002). Delphy, Christine (2004a). « Une affaire française », In Nordmann 2004 : 64-72. Delphy, Christine (2004b). « Retrouver l’élan du féminisme », Monde Diplomatique, Mai. Delphy, Christine (2005). « Race, caste et genre en France ». Deltombe, Thomas ( 2005). Enquête ENVEFF, Maryse Jaspard et al. (2003). Geisser, Vincent (2003).

Related: