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La machine à abrutir, par Pierre Jourde

La machine à abrutir, par Pierre Jourde
Jusqu’à présent, la qualité des médias audiovisuels, public et privé confondus, n’était pas vraiment un sujet. Puis le président de la République découvre que la télévision est mauvaise. Il exige de la culture. En attendant que la culture advienne, l’animateur Patrick Sabatier fait son retour sur le service public. En revanche, des émissions littéraires disparaissent. C’est la culture qui va être contente. Avec l’alibi de quelques programmes culturels ou de quelques fictions « créatrices », les défenseurs du service public le trouvaient bon. Les médias ont su donner des dimensions monstrueuses à l’universel désir de stupidité qui sommeille même au fond de l’intellectuel le plus élitiste. Lorsqu’on les attaque sur l’ineptie de leurs programmes, les marchands de vulgarité répliquent en général deux choses : primo, on ne donne au public que ce qu’il demande ; secundo, ceux qui les critiquent sont des élitistes incapables d’admettre le simple besoin de divertissement. On a le choix ? Related:  Sujets de société

François l'Yvonnet: L'intégrisme du rire | La Revue CiviqueLa Revue Civique L’épisode de l’arrêt de l’émission (de France Inter) de notre amie Isabelle GIORDANO – qui ne serait pas jugée assez drôle et caustique pour les programmateurs et dirigeants de ce service public de la radio – relance le débat sur l’emprise – tyrannie ? – de la dérision dans l’audiovisuel. Auteur du pamphlet « Homo comicus ou l’intégrisme de la rigolade » (Éd. Mille et une nuits), François L’Yvonnet, professeur de philosophie, dénonce dans cet article « la provocation ex abrupto qui tient lieu de courage ». L’espèce des humoristes connaît depuis une bonne dizaine d’années une prolifération extraordinaire, pas un jour sans que n’apparaissent quelques nouveaux bouffons, aussitôt accueillis et encensés par la profession. Ce que disait Philippe Muray de certains artistes de théâtre leur va comme un gant : ayant tout renié des exigences du métier, « ils réclament des droits supérieurs au commun des mortels parce que rien ne les en différencie plus. » La manipulation devient vertu

Prêt à jeter | Monde Mardi 24 janvier 2012 à 20h35 Un produit usé = un produit vendu ! Dans les années 1920, des industriels américains ont trouvé la formule magique pour soutenir la consommation : l’obsolescence programmée. Fini les bas en nylon qui résistent à tout et les ampoules qui durent cent ans, un bon produit est un produit jetable. Tourné aux quatre coins du monde, Prêt à Jeter est une enquête sur les bases de notre économie moderne - consommation, gaspillage et pollution. © Article Z Insolite :Prêt à jeter raconte également l’histoire de la Centennial Light. Dans une société où la croissance est tirée par la consommation, les produits durables sont une catastrophe ! Pour rentabiliser les machines et soutenir la consommation, on a contraint les ingénieurs à réduire la durée de vie des produits. "À l'époque, le développement durable n'était pas au centre des préoccupations", rappelle Warner Philips, arrière-petit-fils des fondateurs de la marque du même nom.

140918 Peut-être devrait-on, pour commencer, bannir des programmes d’histoire toutes les leçons de morale. Ce que chacun peut penser des guerres de religion, du capitalisme, du communisme, du fascisme, des congés payés ou de la Banque centrale européenne relève du débat politique, des choix qu’un citoyen est (plus ou moins) libre de faire. En fonction de ses connaissances, de ses convictions, de ses intérêts, de ses origines, de ses aliénations. L’historien l’aide à se déterminer les yeux ouverts. Non parce qu’il va plaquer sur les événements du passé son jugement a posteriori, tranquillement formé chez lui. Les aventures les plus apocalyptiques ont en effet bénéficié du concours — actif ou passif — de peuples entiers. Les grands tyrans et les petits maîtres aiment réécrire le roman national afin de le voir épouser les plis de leur projet du moment. Il est devenu habituel d’imputer à Lénine et à Staline les millions de victimes des réquisitions agricoles des années 1920 et 1930.

Céline Alvarez, une institutrice révolutionnaire L'ancienne enseignante a démissionné de l'éducation nationale, mais n'a pas renoncé à diffuser les outils de l'école de demain Ne dites pas d'elle qu'elle est « professeure » : cela efface son sourire, assombrit son humeur. D'abord parce que l'année scolaire qui vient de débuter se fera sans elle : Céline Alvarez n'a pas repris, ce 2 septembre, le chemin de l'école maternelle Jean-Lurçat de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où elle avait entrepris, en 2011, de croiser la pédagogie Montessori avec la recherche en sciences cognitives. Faute de pouvoir élargir l'expérimentation, elle a pris la lourde décision de donner sa démission. Ensuite parce que ce n'est pas pour « professer », comme elle dit, que cette jolie trentenaire a passé en candidat libre, il y a cinq ans, le concours de l'enseignement. « Manque de recul », « manque d'évaluation »... Un potentiel humain gâché » Une école où le bonheur éveillerait le désir d'apprendre ? Second déclic Son parcours n'est pas linéaire. Retour à Paris.

Conspirationnisme : la paille et la poutre Le peuple est bête et méchant, le peuple est obtus. Au mieux il pense mal, le plus souvent il délire. Son délire le plus caractéristique a un nom : conspirationnisme. Le conspirationnisme est une malédiction. Pardon : c’est une bénédiction. C’est la bénédiction des élites qui ne manquent pas une occasion de renvoyer le peuple à son enfer intellectuel, à son irrémédiable minorité. Pour une pensée non complotiste des complots (quand ils existent) Il faudrait sans doute commencer par dire des complots eux-mêmes qu’ils requièrent d’éviter deux écueils symétriques, aussi faux l’un que l’autre : 1) en voir partout ; 2) n’en voir nulle part. Sans doute ne livre-t-il pas à lui seul l’intégralité de l’analyse qu’appelle la crise financière, et c’est peut-être là l’une des faiblesses notoires du conspirationnisme, même quand il pointe des faits avérés : son monoïdéisme, la chose unique qui va tout expliquer, l’idée exclusive qui rend compte intégralement, la réunion cachée qui a décidé de tout.

L'actu en patates | Les dessins d'actualité et d'humeur de Martin Vidberg Barbarie disent-ils… Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine. Mais bien davantage, des échelles du Levant à celles de Barbarie, ces atrocités seraient inhérentes à une sphère ethnico-religieuse, l’Islam, qui malgré des nuances langagières, reste intrinsèquement dangereuse, quasi-incompréhensible et systématiquement opposée à un Occident dont, par essence et définition, les valeurs humanistes sont définitivement supérieures à toutes les autres. Dans un amalgame éhonté mais clairement assumé, les musulmans d’ici et d’ailleurs, suspectés de connivence « culturelle » avec les assassins, sont sommés par des policiers de la pensée de se désolidariser publiquement de ces crimes. Il leur est enjoint d’approuver la nouvelle guerre moyen-orientale de l’Occident et les bombardements « vengeurs » décidés par la Civilisation. Les premiers et les pires barbares sont parmi nous.

Les startups de l’éducation L’éducation en mobilité : comment apprendre entre deux rendez-vous Le mobile est en passe de devenir un support incontournable dans le monde de l’éducation ; alors que près de neuf jeunes sur dix en France sont équipés d’un smartphone, il était tout naturel que cette révolution des usages touche l’éducation. Un rapide tour dans les appstores vous fera découvrir des centaines d’applications ludo-éducatives, principalement pour enfants et adolescents. Continue reading Comment démocratiser l’entrepreneuriat étudiant ? Vous cherchez un travail ? Continue reading French Touch de l’éducation : découvrez les innovateurs de l’éducation Comme le disait Mathieu Cisel dans un récent billet, un véritable écosystème se crée actuellement en France dans le monde de l’innovation pédagogique de l’e-learning. Continue reading Le crowdfunding est-il une solution viable au problème du surendettement étudiant ? Continue reading Udacity annonce le lancement de son premier MOOC d’entreprise Continue reading

Sommes-nous encore capables de nous concentrer ? L'Obs Votre dernier livre s'appelle «Pour une écologie de l'attention»: en quoi notre capacité à nous concentrer vous apparaît-elle comme un enjeu politique et écologique ? Yves Citton Je définis l'attention comme une «interface» entre ma subjectivité et ce qui vient la nourrir. Cette interface peut se situer à l'échelon individuel ou collectif et je propose donc de distinguer trois niveaux d'attention. Il y a tout d'abord l'attention individuelle, qui a été largement étudiée par les neurobiologistes ou les psychologues et qui se manifeste par la focalisation de l'énergie psychique d'un certain sujet sur un certain objet (livre, visage, écran). Le deuxième échelon, c'est «l'attention conjointe», qui unit le bébé à sa mère lorsqu'il apprend à suivre son regard ; on la retrouve pendant un concert ou dans un défilé politique: un spectateur applaudit le solo du musicien, un manifestant crie un slogan et c'est toute la foule présente qui embraye. (Sipa) Propos recueillis par Eric Aeschimann

Droite(s) extrême(s) | Abel Mestre et Caroline Monnot, journalistes au "Monde", décryptent les populismes de droite

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