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La machine à abrutir, par Pierre Jourde

La machine à abrutir, par Pierre Jourde
Jusqu’à présent, la qualité des médias audiovisuels, public et privé confondus, n’était pas vraiment un sujet. Puis le président de la République découvre que la télévision est mauvaise. Il exige de la culture. En attendant que la culture advienne, l’animateur Patrick Sabatier fait son retour sur le service public. En revanche, des émissions littéraires disparaissent. C’est la culture qui va être contente. Avec l’alibi de quelques programmes culturels ou de quelques fictions « créatrices », les défenseurs du service public le trouvaient bon. Les médias ont su donner des dimensions monstrueuses à l’universel désir de stupidité qui sommeille même au fond de l’intellectuel le plus élitiste. Lorsqu’on les attaque sur l’ineptie de leurs programmes, les marchands de vulgarité répliquent en général deux choses : primo, on ne donne au public que ce qu’il demande ; secundo, ceux qui les critiquent sont des élitistes incapables d’admettre le simple besoin de divertissement. On a le choix ? Related:  Sujets de société

François l'Yvonnet: L'intégrisme du rire | La Revue CiviqueLa Revue Civique L’épisode de l’arrêt de l’émission (de France Inter) de notre amie Isabelle GIORDANO – qui ne serait pas jugée assez drôle et caustique pour les programmateurs et dirigeants de ce service public de la radio – relance le débat sur l’emprise – tyrannie ? – de la dérision dans l’audiovisuel. Auteur du pamphlet « Homo comicus ou l’intégrisme de la rigolade » (Éd. Mille et une nuits), François L’Yvonnet, professeur de philosophie, dénonce dans cet article « la provocation ex abrupto qui tient lieu de courage ». L’espèce des humoristes connaît depuis une bonne dizaine d’années une prolifération extraordinaire, pas un jour sans que n’apparaissent quelques nouveaux bouffons, aussitôt accueillis et encensés par la profession. Ce que disait Philippe Muray de certains artistes de théâtre leur va comme un gant : ayant tout renié des exigences du métier, « ils réclament des droits supérieurs au commun des mortels parce que rien ne les en différencie plus. » La manipulation devient vertu

A propos – Le 4ème singe est un site d’information bénévole et indépendant ayant pour objectif d’éclairer les citoyens sur le monde dans lequel nous vivons, mais aussi sur les alternatives possibles. Le but étant de partager du contenu sur une diversité de sujets, afin de faire réfléchir et de pointer les différents problèmes et les différentes injustices produites par notre système actuel. Ainsi, nous relayons des informations nous paraissant pertinentes tout en produisant nos propres contenus. De plus, nous aspirons à un fonctionnement participatif de la part de nos lecteurs afin d’enrichir notre réflexion par leurs critiques et le partage de leurs propres informations. – Nous partons du constat que la situation de notre planète est pour le moins alarmante à cause d’un système économique basé sur la culture du profit et la recherche de la croissance à tout prix au mépris du caractère fini des ressources planétaires et de la préservation du vivant.

140918 Peut-être devrait-on, pour commencer, bannir des programmes d’histoire toutes les leçons de morale. Ce que chacun peut penser des guerres de religion, du capitalisme, du communisme, du fascisme, des congés payés ou de la Banque centrale européenne relève du débat politique, des choix qu’un citoyen est (plus ou moins) libre de faire. En fonction de ses connaissances, de ses convictions, de ses intérêts, de ses origines, de ses aliénations. L’historien l’aide à se déterminer les yeux ouverts. Non parce qu’il va plaquer sur les événements du passé son jugement a posteriori, tranquillement formé chez lui. Les aventures les plus apocalyptiques ont en effet bénéficié du concours — actif ou passif — de peuples entiers. Les grands tyrans et les petits maîtres aiment réécrire le roman national afin de le voir épouser les plis de leur projet du moment. Il est devenu habituel d’imputer à Lénine et à Staline les millions de victimes des réquisitions agricoles des années 1920 et 1930.

Céline Alvarez, une instit' révolutionnaire L'ancienne enseignante a démissionné de l'éducation nationale, mais n'a pas renoncé à diffuser les outils de l'école de demain Ne dites pas d'elle qu'elle est « professeure » : cela efface son sourire, assombrit son humeur. D'abord parce que l'année scolaire qui vient de débuter se fera sans elle : Céline Alvarez n'a pas repris, ce 2 septembre, le chemin de l'école maternelle Jean-Lurçat de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où elle avait entrepris, en 2011, de croiser la pédagogie Montessori avec la recherche en sciences cognitives. Faute de pouvoir élargir l'expérimentation, elle a pris la lourde décision de donner sa démission. Ensuite parce que ce n'est pas pour « professer », comme elle dit, que cette jolie trentenaire a passé en candidat libre, il y a cinq ans, le concours de l'enseignement. « Manque de recul », « manque d'évaluation »... Un potentiel humain gâché » Une école où le bonheur éveillerait le désir d'apprendre ? Second déclic Son parcours n'est pas linéaire. Retour à Paris.

L’économie décolle sur ARTE › Temps forts Du 7 octobre au 4 novembre, ARTE explore toutes les facettes de l’économie moderne : mainmise du capitalisme financier sur la production, évolution des modèles économiques, blanchiment d’argent, alternatives à la croissance… Des patrons et des hommes « Fortunes et bijoux de famille » - Mardi 7 octobre à 20h50.Les belles années du capitalisme productiviste et glorieux. C’est l’époque de l’Etat-Providence en France et du miracle économique allemand. « Capitalistes sans entreprises » - Mardi 7 octobre à 22h05. Le capitalisme « Adam Smith : à l’origine du libre marché ? « La richesse des Nations, nouvel évangile ? « Ricardo et Malthus, vous avez dit liberté ? « Et si Marx avait raison ? « Keynes / Hayek, un combat truqué ? « Karl Polanyi, le facteur humain » - Mardi 28 octobre à 23h35 L’économiste hongrois Karl Polanyi était en avance sur son temps. l’économie collaborative « Echange, troc et partage, bien plus qu’une mode ? « Echange, troc et partage, un business comme les autres ?

Barbarie disent-ils… Ces assassinats médiatiques sont représentés par les organes de propagande comme des actes irrationnels d’une radicale altérité, quasiment non-humaine. Mais bien davantage, des échelles du Levant à celles de Barbarie, ces atrocités seraient inhérentes à une sphère ethnico-religieuse, l’Islam, qui malgré des nuances langagières, reste intrinsèquement dangereuse, quasi-incompréhensible et systématiquement opposée à un Occident dont, par essence et définition, les valeurs humanistes sont définitivement supérieures à toutes les autres. Dans un amalgame éhonté mais clairement assumé, les musulmans d’ici et d’ailleurs, suspectés de connivence « culturelle » avec les assassins, sont sommés par des policiers de la pensée de se désolidariser publiquement de ces crimes. Il leur est enjoint d’approuver la nouvelle guerre moyen-orientale de l’Occident et les bombardements « vengeurs » décidés par la Civilisation. Les premiers et les pires barbares sont parmi nous.

Conspirationnisme : la paille et la poutre Le peuple est bête et méchant, le peuple est obtus. Au mieux il pense mal, le plus souvent il délire. Son délire le plus caractéristique a un nom : conspirationnisme. Le conspirationnisme est une malédiction. Pardon : c’est une bénédiction. C’est la bénédiction des élites qui ne manquent pas une occasion de renvoyer le peuple à son enfer intellectuel, à son irrémédiable minorité. Pour une pensée non complotiste des complots (quand ils existent) Il faudrait sans doute commencer par dire des complots eux-mêmes qu’ils requièrent d’éviter deux écueils symétriques, aussi faux l’un que l’autre : 1) en voir partout ; 2) n’en voir nulle part. Sans doute ne livre-t-il pas à lui seul l’intégralité de l’analyse qu’appelle la crise financière, et c’est peut-être là l’une des faiblesses notoires du conspirationnisme, même quand il pointe des faits avérés : son monoïdéisme, la chose unique qui va tout expliquer, l’idée exclusive qui rend compte intégralement, la réunion cachée qui a décidé de tout.

Bac philo 1/4 : Explication de texte : Second discours sur la condition des grands de Blaise Pascal Par Adèle Van Reeth Réalisation : Bertrand Chaumeton et Olivier Guérin Lectures : Georges Claisse Jean-Baptiste Chaumié et Adèle Van Reeth MC © Radio France Commentaire du texte extrait de: Trois discours sur la condition des Grands de Blaise Pascal (GF 2011) p252 ;253 " Il y a dans le monde deux sortes de grandeurs; car il y a des grandeurs d'établissement et des grandeurs naturelles. Les grandeurs naturelles sont celles qui sont indépendantes de la fantaisie des hommes, parce qu'elles parce qu'elles consistent dans les qualités réelles et effectives de l'âme et du corps, qui rendent l'une ou l'autre plus estimable, comme les sciences, la lumière de l'esprit, la vertu, la santé, la force. Nous devons quelque chose à l'une et à l'autre de ces grandeurs ; mais comme elles sont d'une nature différente nous leur devons aussi différents respects. Introduction : Présenter le thème : On connaît Blaise Pascal pour ses Pensées portant sur le divertissement, sur le pari, sur les deux infinis.

S'informer fatigue, par Ignacio Ramonet (Le Monde diplomatique, octobre 1993) La presse écrite est en crise. Elle connaît, en France et ailleurs, une baisse notable de sa diffusion et souffre gravement d’une perte d’identité et de personnalité. Pour quelles raisons, et comment en est-on arrivé là ? Indépendamment de l’influence certaine du contexte économique et de la récession, il faut chercher, nous semble-t-il, les causes profondes de cette crise dans la mutation qu’ont connue, au cours de ces dernières années, quelques-uns des concepts de base du journalisme. En premier lieu, l’idée même d’information. Jusqu’à il y a peu, informer, c’était, en quelque sorte, fournir non seulement la description précise - et vérifiée - d’un fait, d’un événement, mais également un ensemble de paramètres contextuels permettant au lecteur de comprendre sa signification profonde. Cela a totalement changé sous l’influence de la télévison, qui occupe désormais, dans la hiérarchie des médias, une place dominante et répand son modèle. Un autre concept a changé : celui d’actualité.

Sommes-nous encore capables de nous concentrer ? L'Obs Votre dernier livre s'appelle «Pour une écologie de l'attention»: en quoi notre capacité à nous concentrer vous apparaît-elle comme un enjeu politique et écologique ? Yves Citton Je définis l'attention comme une «interface» entre ma subjectivité et ce qui vient la nourrir. Cette interface peut se situer à l'échelon individuel ou collectif et je propose donc de distinguer trois niveaux d'attention. Il y a tout d'abord l'attention individuelle, qui a été largement étudiée par les neurobiologistes ou les psychologues et qui se manifeste par la focalisation de l'énergie psychique d'un certain sujet sur un certain objet (livre, visage, écran). Le deuxième échelon, c'est «l'attention conjointe», qui unit le bébé à sa mère lorsqu'il apprend à suivre son regard ; on la retrouve pendant un concert ou dans un défilé politique: un spectateur applaudit le solo du musicien, un manifestant crie un slogan et c'est toute la foule présente qui embraye. (Sipa) Propos recueillis par Eric Aeschimann

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