http://www.youtube.com/watch?v=yN3_Tlk5vL8
Related: Documentaires & entretiensL'euro, ou la haine de la démocratie Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle.
L'imposture des néo-libéraux Contrairement aux affirmations venant, dit on, de l'Insee, le taux de marge (EBE) des entreprises non financières en France, 28,4 % de la Valeur Ajoutée, en 2012, n'est pas à son plus bas niveau historique. En témoigne le tableau joint, justement tiré des comptes nationaux de l'Insee, entreprises non financières (S11), série longue. En 1981 ce taux de marge était juste un peu supérieur à 23 %, puis il a augmenté jusqu'à atteindre 32 % en 1989 ! Bien sûr, les libéraux, le Medef et les médias, les présentateurs de JT flanqués de leurs pseudo-experts se sont empressés de répercuter ce mensonge. « Les entreprises sont exsangues, il faut d'urgence baisser les coûts salariaux pour que les entreprises puissent enfin investir et créer des emplois... ».
« Jusqu'à quand ? » (Frédéric Lordon) Face à cette réalité, Frédéric Lordon nous livre ses trois thèses qui apparaissent fondamentales. Tout d'abord, il démontre que la concurrence, alliée à la cupidité, est la force par excellence de l'aveuglement du risque et de l'emballement collectif. Les acteurs des marchés financiers recherchent le profit à tout prix quel que soit le niveau de risque. Pour ne pas se faire distancer et atteindre le même niveau de rentabilité que la concurrence, les institutions financières prennent les mêmes risques les concurrents ayant atteint la meilleure rentabilité. En réalité, la concurrence tend à produire de l'homogénéité au détriment de la diversité. Le problème est que ce phénomène de panurgisme provoque une montée globale du risque qui destabilise notre système économique.
ZÉRO – McDonald’s emploie 90 % de sa main-d’œuvre anglaise sous un contrat controversé McDonald's emploie 90 % de ses employés anglais sous un contrat qui fait polémique. Justin Sullivan/Getty Images/AFP C'est sous le contrat de travail appelé "zéro heure" que McDonald's emploie 90 % de ses employés britanniques, soit plus de 82 000 personnes.
01/ FRÉDÉRIC LORDON, « VIVE LA LOI EL KHOMRI ! » Cette loi on s’en fout, dit LORDON, dans une très chaude ambiance, « mais il nous manquait réellement quelque chose pour faire précipiter à grande échelle tout ce qui est en suspension depuis si longtemps. » Nous ne revendiquons rien, « revendiquer c’est déjà s’être soumis, revendiquer c’est s’adresser à une puissance tutélaire aimable, un débonnaire bienfaiteur. Les enfants réclament, grandis, ils revendiquent. » « Qui a besoin de qui ?
100 Milliards d’euros : le surcoût annuel du capital Chaque année, les entreprises non financières versent 130 milliards d’euros, sous forme de dividendes aux actionnaires et d’intérêts aux prêteurs. Selon une étude de l’Université Lille I*, une partie des dividendes peut se justifier au titre du risque économique pris et une partie des intérêts paie légitimement les coûts de fonctionnement des banques. Mais 100 milliards d’euros sont versés chaque année par les entreprises aux prêteurs et actionnaires sans aucune justification économique. Ce montant représente le surcoût du capital : une rente parasitaire qui accroît de plus de 50 % le coût du capital.
Vie et mort du capitalisme - Ép. 1/4 - Capitalisme, d'où viens-tu ? Le capitalisme produit des zombies ou, plus précisément, le progrès technique et la consommation de masse produisent des zombies d’un genre nouveau, différents de ceux qui sont apparus il y a plusieurs siècles à Haiti. Nous les voyons tous les jours dans les rues de nos villes, dans les couloirs du métropolitain, sur les passages piétons. Ils avancent la tête basse, le regard perdu, le pas lent. Le complotiste de l’Élysée, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 2 février 2019) On peut tenir pour l’un des symptômes les plus caractéristiques des crises organiques l’emballement des événements, et la survenue à haute fréquence de faits ou de déclarations parfaitement renversants. En moins de vingt-quatre heures, nous aurons eu les enregistrements Benalla, aussitôt enchaînés avec une rafale de propos à demi-« off » signés Macron, et la mesure du dérèglement général est donnée à ceci que, dans la compétition des deux, c’est Benalla qui fait figure de gnome. En fait, on n’arrive plus à suivre.
Le capitalisme et la nation Je lisais en début d’après-midi l’excellent petit livre de Marc Augé Les nouvelles peurs (Payot, 2013), consacré aux peurs libérées à tort ou à raison par la crise de la mondialisation (un thème auquel je consacre en ce moment un livre). J’en tire deux extraits et je les commente ensuite. «Le capitalisme a réussi à créer un marché coextensif à la terre entière. Les grandes entreprises échappent à la logique de l’intérêt national. La logique financière impose sa loi aux États.
Le capitalisme ne rendra pas les clés gentiment, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 novembre 2019) Vous vous dites « à contresens de (votre) époque ». Vous mobilisez en effet un quatuor qui n’a plus très bonne presse à gauche : Lénine, Trotsky, dictature du prolétariat et grand soir. Quand l’idéal de « démocratie directe horizontale » s’impose avec force, pourquoi cette résurrection ? Par enchaînement logique. Si les données variées du désastre — désastre social, humain, existentiel, écologique — sont, comme je le crois, à rapporter au capitalisme, alors l’évitement du désastre ne passe que par la sortie du capitalisme.
Michéa face à la stratégie Godwin Marianne : Un hebdomadaire faisait sa une, il y a quelques semaines, sur les «néocons», vous bombardant comme l'idéologue le plus emblématique d'une véritable lame de fond identitaire, souverainiste et protectionniste, et amalgamant votre nom à celui de Marine Le Pen, soi-disant admirative de vos écrits. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Jean-Claude Michéa : N'exagérons rien ! Le magazine de François Pinault a d'ailleurs bien pris soin - sans doute pour brouiller un peu plus les pistes - d'inclure également, dans sa liste noire des «néoconservateurs à la française», des personnalités telles que Régis Debray, Arnaud Montebourg, Natacha Polony, Benoît Hamon ou Yves Cochet. Clemenceau et Staline avaient ouvert la voie - le premier en forgeant, en 1906, la notion de «complot anarcho-monarchiste» et le second, dans les années 30, celui d'«hitléro-trotskisme».
Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 février 2017) Admettons-le : au début on n’a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique (1) » conçue pour défaire la post-vérité, on s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. Mais l’époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu’elle est capable de tout.