background preloader

Nos amis et nous

Nos amis et nous
Nous comptons de bons amis parmi les hommes. Nous les fuyons comme la peste, et eux tâchent de forcer notre intérêt : qui ne reconnaîtrait là la démarche même de l’amitié ? Y. Florenne, aux premiers rangs de ceux-ci, n’arrête pas d’être amical du haut de sa colonne du Monde. Tous ces amis, ces partisans masculins de la libération des femmes, ont plusieurs points communs : Ils veulent se substituer à nous. Ils parlent effectivement à notre place. Ils approuvent la libération des femmes, et même la participation des susdites à ce projet, tant que libération et femmes les suivent et surtout ne les précèdent pas. Ils veulent imposer leur conception de la libération des femmes, qui induit la participation des hommes, et réciproquement ils veulent imposer cette participation pour contrôler le mouvement et le sens : la direction, de la libération des femmes. Aussi bienveillants soient nos amis masculins, ils ne peuvent s’empêcher de laisser poindre, à un moment ou à un autre, le bout de l’oreille. Related:  féminismeFeminisme et hommes

Rupture anarchiste et trahison proféministe En tant que féministe, je n’attends pas Le Sauveur. Je sais que, quelque soit l’homme qui est en face de moi, il est celui qui bénéficie de l’oppression des femmes, de l’oppression que, jours après jours, je subis. Quoiqu’il en dise. Qu’il l’admette ou non. Je l’ai appris à mes dépens, après des années de discussions affectueuses mais infructueuses auprès de mes camarades et compagnons. Au départ, je voulais tenter de changer les choses en faisant appel, avec le plus de pédagogie possible, à leur cohérence, amour et amitié. Car nous sommes dressées à nous excuser lorsque l’on nous coince les doigts dans la porte. Pas par gentillesse ou grandeur d’âme, comme si l’on nous accordait un luxe, une cerise sur le gâteau, non, mais parce que nous avons le droit et nous exigeons de vivre autrement que comme des bêtes, à hanter la cuisine comme les rats hantent les égouts, autrement que comme des balais à chiotte, des trous ou des ventres sur pattes. Ou : divertissement-corvée.

De la belle théorie à une pratique effective L’ampleur des agressions contre les femmes qu’a révélée le hashtag #MoiAussi ou #MeToo n’a laissé personne indifférent. C’est le cas de le dire. Ces hashtags ont eu le mérite d’avoir libéré la parole, parole qui a mis mal à l’aise un nombre incalculable d’hommes, et même de femmes, y compris des victimes de violences. Précision de taille : #MeToo fut à la base une campagne lancée par la militante noire américaine Tarana Burke, fondatrice de Just Be Inc, une association à destination de la jeunesse. Pour Burke, la campagne n’a pas été construite dans le but d’être virale ou de lancer un hashtag populaire une journée mais oublié dès le lendemain. Il était important de le préciser pour rendre à César ce qui lui appartient. Le hashtag, quant à lui, a eu pour objectif de permettre aux femmes qui le souhaitaient de pouvoir reprendre la parole et mettre des mots sur les différentes agressions (harcèlement, gestes déplacés, viol, violences physiques, verbales…) subies.

Les hommes qui voudraient s'intéresser au féminisme Beaucoup d'hommes, lorsqu'ils en viennent à s'intéresser aux féminisme veulent aider dans les combats pré-existants. Ainsi on le voit militer pour que la rue soit à tous et toutes, militer pour l'égalité salariale ou je ne sais quoi. Mais ces combats là sont déjà pris en charge par les femmes qui n'ont donc nul besoin qu'on leur tienne à la main. En revanche, nous avons besoin qu'on détruise déconstruise la virilité. Les femmes ne sont pas discriminées toutes seules, elles le sont car les hommes ont des avantages. Si les femmes sont payées 20% de moins à compétences et poste égaux, c'est que les hommes sont payés 25% de plus. A ce sujet là donc j'avais lancé sur twitter, à destination de certains hommes aux velléités féministes, quelques conseils. Il convient de ne pas perdre de vue, jamais, quand on est un homme féministe, qu'on exerce aussi l'oppression qu'on le veuille ou non. Je ne cautionne plus le harcèlement sexiste et j'aide une femme qui y est confrontée.

Leçon de grammaire – Raymond, reviens, t'as oublié tes chiens ! En ces temps de débats stériles sur la façon de cultiver les nénufars, il m’a semblé judicieux d’ajouter mon pavé dans la gueule grammaticale. Voici donc une leçon de grammaire que j’intitule sobrement : “cis est un adjectif (1)”. Cis est un adjectif. Figurez-vous que j’ai appris récemment (je suis jeune il est vrai) que dans les années 2000, et encore parfois maintenant(2), le terme de “transfemme” était/est utilisé par certaines féministes pour bien séparer les femmes trans des femmes tout court. Comme par un effet de miroir, cela fait un moment (quelques mois ? Un cismec ne serait donc pas un mec, si on suit la logique grammaticale. Pour couronner le tout, utiliser cis et trans comme préfixes n’a aucun sens. Examinons donc la transphobie du terme “cismec”, puis son emploi dans le cadre d’une dépolitisation des luttes féministes. La transphobie pour les nuls. “Trans” et “cis” sont des adjectifs lourds de sens. Ce qui m’intéresse donc est que ce terme est porteur d’un sens très fort.

Ce qu’est le féminisme radical Nous, La solidaire insurgée, constituons un groupe affinitaire féministe radical montréalais qui vise à réseauter les féministes radicales et à radicaliser les féministes. Nous organisons divers évènements, dont la prochaine rencontre annuelle Ya Basta, qui aura lieu en 2011, et nous soutenons la diversité des tactiques militantes féministes contre le patriarcat. Qu’entendons-nous par féminisme radical ? Qui va à la racine dans le but d’éradiquer le patriarcat et les systèmes d’oppression et de hiérarchie qui s’en inspirent tels que le capitalisme, l’hétérocentrisme, le racisme ou l’impérialisme. Malgré le fait que nos oppresseurs utilisent de façon péjorative les qualificatifs de « féministes » et/ou « radicales » afin de nous diviser et de disqualifier nos propos, nos critiques et nos résistances, nous sommes fières de nous dire féministes radicales. Nous revendiquons des changements structurels. Nous prônons la libération totale des femmes et voulons abolir toute forme d’esclavage sexuel.

Mélanie Gourarier : «La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres» Speed dating, coaching en séduction : pour sa thèse de doctorat, la jeune anthropologue Mélanie Gourarier a arpenté le terrain intime des recompositions masculines. Autour du mal-être et du déclin supposé du premier sexe, des consultants et coachs ont investi le champ de la séduction dispensant techniques de drague et recettes pour ego meurtri. La séduction, comme arme de reconquête du masculin ? «Ce qui m’a frappée dans ce que j’appelle la communauté de la séduction, cette confrérie dont les membres sont hantés par le déclin du masculin et l’indifférenciation sexuelle, c’est justement l’absence de femmes, bien qu’elles soient au cœur de leurs discussions. «Cette cohésion des hommes assure doncla formation des masculinités, elle permet aussi et surtout de conserver l’ordre du genre. «Malgré les discours sur le déclin et la crise, il n’y a pas eu d’affaiblissement du masculin ni dans le politique, ni dans l’économie, ni dans le quotidien. A lire aussi : Une fraternité très masculine

Moi, ça va #BalanceTonPorc : elles parlent, ils mecspliquent… En moins de 48 heures, plus de 160 000 femmes (j'en suis) ont témoigné de harcèlement et d'agressions sexuelles dont elles ont été victimes. Ainsi le hashtag #BalanceTonPorc est devenu en moins de deux jours, un mouvement. Celui d'une libération de la parole de toutes celles qui, parfois depuis plusieurs années, voire décennies, gardaient sur le coeur ou bien réservaient aux conversations chuchotées dans l'intimité craintive de représailles, la vérité sur les violences dont elles ont fait l'objet. Et l'on découvrit ce que le déni renvoyait lâchement à des cas isolés, des rencontres malheureuses, des quiproquos (de mon c...) : on découvrit — ou fit semblant de découvrir — un fait social massif. Raphaël Enthoven mecsplique ainsi que "les femmes doivent porter plainte". Tu vas rire (jaune, j'espère), mais en fait, en plus d'être découragées de porter plainte par l'entourage qui ne voit pas "mort d'homme" (indeed... Petite leçon n°2 : cours d'histoire de la Seconde guerre mondiale Oh!

Peggy Sastre et le mémo de Google : cachez ce sexisme que je ne saurai voir – L'Épervier Je vais prendre une petite pause sur ma série « Sciences & Politiques », notamment parce que, plus je l’écris, plus elle part dans des directions que je n’avais pas prévu, et il me faut donc quelques temps pour réfléchir au calme dessus. En attendant, je vais profiter de l’actualité pour aborder un sujet dont j’avais envie de parler depuis un moment : le travail journalistique de la polémiste et écrivaine Peggy Sastre. Nous allons lire ensemble son dernier article dans Slate, consacré à une polémique récente sur un mémo interne d’un employé de Google, mémo jugé sexiste par un grand nombre de médias et qui vaudra à son auteur d’être renvoyé de son travail. Peggy Sastre vient prendre la défense de l’essayiste amateur, défense que nous vous proposons d’analyser. Mais qui est Peggy Sastre ? Peggy Sastre est une journaliste et écrivaine française, philosophe de formation, que je connais surtout pour ses ouvrages intitulés La domination masculine n’existe pas et Ex Utero. Et Google, alors ?

Related: