De la masculinité à l’anti-masculinisme : Penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive. par Léo Thiers-Vidal
Origine : Article paru dans Nouvelles Questions Féministes, Vol. 21, n° 3, pp. 71-83, décembre 2002 (Tous droits réservés) Dans cet article, je propose une réflexion sur la manière dont les chercheurs-hommes engagés dans la lutte contre l’oppression des femmes par les hommes peuvent optimiser leur efficacité politique et scientifique dans l’analyse des rapports sociaux de sexe[1]. En effet, lorsqu’ils prétendent produire des analyses non-biaisées et pertinentes, ils sont confrontés à une double difficulté : d’une part comprendre pleinement des analyses féministes qui désignent leur existence comme source permanente d’oppression des femmes ; d’autre part apprendre à gérer les conflits intérieurs qui en découlent de façon à leur permettre un regard productif, impliqué autant que distancié, sur leur construction et leur action oppressives. Analyse des rapports sociaux de sexe : le décalage genré
La domination masculine - Manifeste des hommes - Signez ici !
Nous, soussignés, des hommes,vivant en ce début de XXIème siècle, déclarons ce qui suit : Nous considérons comme obsolètes les valeurs traditionnelles de domination des femmes par les hommes qui sévissent dans toutes les civilisations et toutes les classes sociales. Nous déclarons que l’égalité entre les hommes et les femmes est un but juste et légitime, et qu’il est nécessaire de tout mettre en place pour y parvenir immédiatement.
Rupture anarchiste et trahison proféministe
En tant que féministe, je n’attends pas Le Sauveur. Je sais que, quelque soit l’homme qui est en face de moi, il est celui qui bénéficie de l’oppression des femmes, de l’oppression que, jours après jours, je subis. Quoiqu’il en dise. Qu’il l’admette ou non. Je l’ai appris à mes dépens, après des années de discussions affectueuses mais infructueuses auprès de mes camarades et compagnons. Au départ, je voulais tenter de changer les choses en faisant appel, avec le plus de pédagogie possible, à leur cohérence, amour et amitié.
Quel est le problème avec les règles?
J’avais 13 ans et, alors que je faisais la chandelle, j’ai aperçu une tâche rouge au niveau de mes fesses, une tâche similaire à celle présente sur la photo de Rupi Kaur. Une tâche qui serait la première d’une longue série. Ah oui, la tâche de sang des règles. Ce n’est pas seulement un truc anecdotique, cette histoire de règles, c’est un cycle, la plupart du temps mensuel, un cycle qui sert à donner la vie. Je vous passe le cours de reproduction enseigné en 5e : le sang, ça saigne et ça coule, à l’image de celui qui apparaît quand on se casse la gueule, qu’on se gratte une croute ou qu’on saigne du nez ; c’est du sang, ni plus ni moins. Y’a pas d’histoire d’impureté là dedans, ni de sacré, ni de malédiction.
Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques
Les personnes lisant régulièrement ce blog auront sûrement remarqué que j’essaie au maximum d’éviter d’employer le masculin universel (j’explique ci-dessous ce que j’entends par là). Je voudrais tenter d’expliquer pourquoi (c’est le côté théorique) et surtout comment, par quelques réflexions liées à mon parcours sur cette question et à ma pratique comme féministe, blogueuse, mais aussi comme prof de français langue étrangère. Cette pratique est en évolution constante. Alors que j’étais d’abord extrêmement réticente, je me suis habituée à ces graphies à force de lectures et d’échanges militants, et j’aurais du mal aujourd’hui à faire marche arrière.
Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis?
Quelles raisons peuvent mener un homme à se dire proféministe et que peut-il faire pour aider le mouvement féministe? Voilà les deux questions discutées ici. J’entends proposer pour les hommes proféministes de pratiquer le contraire de l’empowerment (ou autonomisation), soit le disempowerment, c’est-à-dire une (auto)réduction du pouvoir individuel et collectif qu’exercent les hommes sur les femmes, et un (auto)positionnement d’auxiliaire par rapport aux féministes.
De la masculinité à l’anti-masculinisme : Penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive.
Origine : Dans cet article, je propose une réflexion sur la manière dont les chercheurs-hommes engagés dans la lutte contre l’oppression des femmes par les hommes peuvent optimiser leur efficacité politique et scientifique dans l’analyse des rapports sociaux de sexe[1]. En effet, lorsqu’ils prétendent produire des analyses non-biaisées et pertinentes, ils sont confrontés à une double difficulté : d’une part comprendre pleinement des analyses féministes qui désignent leur existence comme source permanente d’oppression des femmes ; d’autre part apprendre à gérer les conflits intérieurs qui en découlent de façon à leur permettre un regard productif, impliqué autant que distancié, sur leur construction et leur action oppressives. Analyse des rapports sociaux de sexe : le décalage genré Plusieurs chercheures féministes ont pensé le lien entre la position sociale des femmes et l’analyse féministe des rapports sociaux de sexe. Position sociale, androcentrisme et capacité d’analyse
Leçon de grammaire – Raymond, reviens, t'as oublié tes chiens !
En ces temps de débats stériles sur la façon de cultiver les nénufars, il m’a semblé judicieux d’ajouter mon pavé dans la gueule grammaticale. Voici donc une leçon de grammaire que j’intitule sobrement : “cis est un adjectif (1)”. Cis est un adjectif.
BALLAST Quand les élites mondiales récupèrent le féminisme
Traduction inédite, en français, pour le site de Ballast Tout au long de ce texte, la féministe et socialiste américaine Hester Eisenstein, auteure de l'essai Feminism Seduced: How Global Elites Use Women's Labor and Ideas to Exploit the World, se penche sur l'usage éhonté que les grandes entreprises et autres industries font des discours et des principes féministes afin de renforcer, un peu partout, les politiques néolibérales. Sous couvert d'émancipation et de libération perdure l'exploitation, celle de millions de travailleuses. La lutte féministe, insiste l'auteure, ne se mènera jamais « à titre individuel ». Depuis la publication de mon livre, on me demande régulièrement ce que signifie l’expression « la séduction du féminisme ».