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L'utopie du revenu garanti récupérée par la Silicon Valley, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 29 février 2016)

L'utopie du revenu garanti récupérée par la Silicon Valley, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 29 février 2016)
Les dirigeants de la Silicon Valley parlent rarement de politique — sauf, à la rigueur, pour discuter de la meilleure façon de la chambarder. Dans les rares occasions où ils se laissent aller à montrer leur vision du monde, c’est pour dénigrer les sans-abris, célébrer le colonialisme (1) ou vouer aux gémonies les autorités municipales qui persécutent les artisans fragiles auxquels la planète reconnaissante doit Uber et Airbnb. Il peut donc paraître incongru que le gratin des nouvelles technologies soit devenu l’un des plus fervents soutiens du revenu garanti pour tous — une idée ancienne remise au goût du jour, sous des formes et pour des raisons fort différentes, aussi bien à droite qu’à gauche. De Marc Andreessen, l’influent cofondateur de Netscape, à Tim O’Reilly, l’illustre pionnier du web 2.0, les gourous de la Silicon Valley débordent d’enthousiasme pour ce projet qui consiste à accorder à tout individu, qu’il travaille ou non, les moyens de subvenir à ses besoins essentiels. Related:  Économie

Déluge de bombes sur le code du travail, par Martine Bulard (Le Monde diplomatique, 19 février 2016) Le patronat et Nicolas Sarkozy en rêvaient, MM. François Hollande et Manuel Valls l’ont fait : si, par hypothèse funeste, le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » (sic) devait voir le jour, le code du travail ressortirait en miettes. (Le texte complet peut être téléchargé par exemple sur le site de l’Ugict-CGT). « L’objectif, précise la ministre du travail Myriam El Khomri dans un entretien aux Echos (18 février 2016), est de s’adapter aux besoins des entreprises ». On s’en doutait un peu — encore qu’il s’agisse d’une étrange vision des entreprises, réduites à leurs seules sphères dirigeantes. Bien sûr, il ne s’agit que d’un projet et tout peut encore bouger. Roi de l’entourloupe, le président de la République assure ne pas toucher aux fondamentaux : contrat de travail à durée indéterminée qui reste la règle et la semaine de 35 heures qui demeure la norme légale. Le patron décide de la durée du travail

Warren Buffett a-t-il raison quand il affirme que la lutte des classes existe et que ce sont les riches qui sont en train de la gagner ? Le milliardaire américain Warren Buffett a déclaré il y a quelques années, non sans humour, qu'il existait "bel et bien une guerre des classes mais c'est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons". Unissez-vous Warren Buffet assure que les riches sont en train de gagner la lutte des classes. Crédit Reuters Ajouter au classeurSuivre ce contributeurLecture zen Intéressé par cet auteur ? Pour retrouvez facilement ses articles dans votre compte et recevoir une alerte à chacune de ses contributions : Lire ou relire plus tard Pour classer cet article et le retrouver dans votre compte : Besoin de vous concentrer Pour lire cet article dans sa version zen : Je m'abonne Alors que 1% des Américains accaparent 93% de l’augmentation des revenus, la part du profit des entreprises dans le PIB n’a jamais été aussi haute et celle des salaires n’a jamais été aussi basse. Vous avez atteint le nombre d'articles que vous pouviez lire gratuitement ces 30 derniers jours Nexity E-gérance

Subprimes: Goldman Sachs achète la fin des poursuites pour cinq milliards Goldman Sachs a annoncé jeudi être parvenu à un accord de principe de 5,06 milliards de dollars avec les autorités américaines pour solder un litige immobilier remontant à la crise financière. Ce compromis devrait se traduire par une charge nette de 1,5 milliard de dollars dans ses comptes du quatrième trimestre 2015. Pour information, sur le seul premier trimestre 2015, Goldman Sachs avait réalisé un bénéfice de 2,75 milliards de dollars. L'établissement dirigé par Lloyd Blankfein se voyait reprocher d'avoir vendu de 2005 à 2007 un portefeuille titrisé de prêts hypothécaires résidentiels (RMBS) c'est-à-dire des crédits immobiliers convertis en produits financiers qui ont par la suite causé des pertes abyssales aux acheteurs finaux. Les autorités renoncent à la poursuivre en justice "Nous sommes heureux d'avoir trouvé un accord de principe pour résoudre cette affaire", s'est réjoui M. Un versement de 875 millions de dollars est également prévu.

Alstom : quand Jérôme Pécresse supprime les emplois de la région de Valérie… Pécresse Elle vient d’être élue à la tête de la région Ile-de-France après de longs mois de campagne marqués par une « priorité » absolue ; l’emploi. Lui, l’a accompagnée, soutenue, encouragée à chaque instant. Le soir de sa victoire, Valérie Pécresse ne manquera donc pas de remercier ce précieux soutien, l’un des plus fidèles. "Je voudrais dire à (…) mon mari, (…) que j'ai entraîné malgré [lui] dans cette rude épreuve, que c'est dans [son] affection que j'ai puisé toute ma force", confie en effet, émue, l’ex-UMP à l’issue des élections régionales, le 13 décembre dernier. Ce mercredi 13 janvier, ce qu’il reste de la direction d’Alstom, dont la prestigieuse branche Energie a été rachetée, malgré la controverse, par le géant américain General Electric (GE), en avril 2014, a en effet annoncé la suppression de près de 800 emplois, essentiellement à Levallois (dans les Hauts-de Seine) et à Massy (Essonne), au coeur du fief de Valérie Pécresse. "On savait qu’il y aurait de la casse"

Imaginer un revenu garanti pour tous, par Mona Chollet (Le Monde diplomatique, mai 2013) On travaille, et, grâce à ce travail, on perçoit de l’argent. Une telle logique est si bien ancrée dans les esprits que la perspective d’instaurer un revenu inconditionnel, c’est-à-dire de verser à chacun une somme mensuelle suffisante pour lui permettre de vivre, indépendamment de son activité rémunérée, apparaît comme une aberration. Nous sommes encore persuadés de devoir arracher à une nature aride et ingrate les moyens de notre subsistance individuelle ; or la réalité est bien différente. Bourses étudiantes, congés parentaux, pensions de retraite, allocations familiales, indemnités de chômage, régime français des intermittents du spectacle, minima sociaux : autant de prestations qui ont en commun de découpler revenu et travail. Si insuffisants, si attaqués que puissent être tous ces dispositifs, ils montrent que le revenu garanti est une utopie « déjà là ». Mais précisons bien de quoi l’on parle exactement. Il refait surface en Europe, d’abord dans les Pays-Bas des années 1980 (6).

Michel Foucault, l’Etat et les bons pauvres, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mai 2013) Levier du changement social ou instrument de maintien de l’ordre ? Les outils de politique économique sont souvent à double tranchant. On nationalise tantôt pour collectiviser la richesse, tantôt pour socialiser les pertes ; l’impôt rançonne ou redistribue selon qu’il cible les pauvres ou les cossus. Le dispositif proposé par l’économiste libéral Milton Friedman dans son livre Capitalisme et liberté (1) sous le nom d’impôt négatif entre sans ambages dans la seconde catégorie : l’Etat verse une somme fixe à chacun, mais, passé un niveau de revenus — situé par les libéraux autour du seuil de pauvreté —, le montant des impôts acquitté par le contribuable dépasse celui de l’allocation versée par l’Etat. Explorant les soubassements idéologiques du néolibéralisme lors de la session 1978-1979 de son cours au Collège de France (2), le philosophe Michel Foucault montre comment l’impôt négatif correspond à une forme de gouvernement qui aurait renoncé à l’objectif du plein-emploi.

Financer l’allocation universelle, par Baptiste Mylondo (Le Monde diplomatique, mai 2013) « Mais ce serait impossible à financer ! » Voilà, d’ordinaire, la première objection faite aux promoteurs d’un revenu universel déconnecté de l’emploi. La première, mais sans doute aussi la plus faible. Si l’on se fie à son produit intérieur brut (PIB), la France est aujourd’hui le cinquième pays le plus riche du monde. Toutefois, si le financement est un faux problème, ses modalités, quant à elles, posent de vraies questions, car elles ne sont pas neutres et déterminent pour partie la portée d’un revenu inconditionnel en termes de transformation sociale et de partage des richesses. En plus de participer d’une logique de réduction des inégalités, les modalités de financement doivent aussi respecter des principes de prudence, de pérennité, d’adéquation, de cohérence et de pertinence. La question se pose surtout lorsqu’on envisage son autofinancement. Mais il faut encore trouver d’autres ressources. Popularisé par le documentaire suisse Le Revenu de base.

La cotisation, levier d’émancipation, par Bernard Friot (Le Monde diplomatique, février 2012) Qui contrôle les moyens de production ? Que produit-on, et sur la base de quelle définition de la valeur ? Questions décisives, mais absentes du débat public. La première suggère que le salaire servirait à satisfaire les besoins des travailleurs, comme en témoigne l’expression « prix de la force de travail ». Définir les producteurs par la ressource qu’ils tirent de leur « capital humain », et non par leur capacité à décider de la valeur économique (lire « Mots-clés »), et par conséquent de ce qui va être produit, par qui et comment : telle est la représentation que tente d’imposer le capitalisme. Il convient de préciser qu’on se réfère ici au salaire total, à ne pas confondre avec le salaire net — celui qui figure au bas de la feuille de paie — ni avec le salaire brut, qui ne constitue qu’une partie du salaire total. Car la cotisation sociale offre une définition anticapitaliste de la valeur. D’où viennent ces cotisations sociales ? Second volet, la cotisation économique.

L'or, le dollar et l'intégration capitaliste, par Francis Kern (Le Monde diplomatique, mai 1980) La prospérité économique qui caractérise l’après-guerre prend ses racines dans la dissymétrie des économies des pays industriels de l’Occident héritée de la guerre. D’un côté, l’économie américaine restée intacte, hyperdéveloppée par l’effort de guerre et qui permet à sa population d’accéder, dès les années 40, à la consommation de masse. De l’autre, des économies partiellement détruites, aux installations vétustes, avec des populations qui connaissent la pénurie et le rationnement. Ainsi le système monétaire international qui se met en place dès 1944 ne sera pas le Gold Exchange Standard, mais le dollar standard. Le second volet du système de Bretton-Woods concerne la libre circulation des capitaux. Schématiquement, cette politique poursuit deux objectifs : • assurer à l’économie américaine les sources d’approvisionnement en matières premières minérales et énergétiques, d’abord en Amérique latine, puis dans les autres continents au rythme de la décolonisation ;

Le code du travail, garant de l’emploi, par Rachel Saada (Le Monde diplomatique, janvier 2016) Feu sur le droit et sur le code du travail, qui angoisseraient patrons et salariés et seraient responsables du chômage ! Ils doivent être réduits, ramenés à quelques grands principes, entend-on partout. Pourtant, avant de chercher à les déconstruire, il serait judicieux de voir comment ils se sont construits. Rien n’est là par hasard. Comme dans un écosystème, chaque élément est utile à certains, et le tout, utile à tous. Cet édifice s’est élevé lentement au fil des siècles. Dans le système économique d’après la Révolution française, il n’existe pas de droit du travail. Le contrat lierait deux hommes libres et consentants, tous deux propriétaires, l’un de sa seule force de travail, l’autre de beaucoup plus et notamment des moyens de production, mais tous deux égaux malgré tout. Le travailleur donne donc à bail ses services, pour lesquels l’employeur paie un loyer (le salaire), comme un simple locataire. Conçu pour que chacun puisse s’y retrouver Une fable colportée depuis trente ans

Apple, Steve Jobs et le néocapitalisme américain La publication du livre consacré à Steve Jobs, le cofondateur d’Apple, par Walter Isaacson, ancien dirigeant de CNN et de Time Magazine, aujourd’hui à la tête de l’Institut Aspen, est l’occasion de mieux comprendre — de l’intérieur — comment fonctionne le technocapitalisme américain. En août 2011, Apple est devenue la première capitalisation boursière au monde devant Exxon Mobile avec plus de 330 milliards de dollars. L’entreprise doit une grande partie de son succès à son patron, Steve Jobs, et à sa volonté de puissance qui l’a amené à imposer ses produits de façon quasi-religieuse auprès d’une communauté d’aficionados devenue massive et mondiale. Mais l’histoire d’Apple et la légende de son mythique fondateur, décédé le 5 octobre dernier, sont aussi emblématiques de l’évolution des grandes multinationales de la Silicon Valley qui se sont converties aux techniques du marketing et de la communication pour favoriser une véritable dévotion à leur marque. Le désir de tout contrôler

800 euros par mois pour tous ? Pourquoi le revenu de base peut changer notre vie 800 euros, c'est la somme de base qu'il faudrait allouer à tous les citoyens chaque mois (SIPA). La Finlande s'apprête à tester un revenu de base de 800 euros par mois sur une partie de sa population ! Promesse encourageante ou pure folie démagogique, qu’est-ce donc que le revenu de base ? Comment l’appliquer en France ? Souvent présenté comme un instrument de lutte contre la pauvreté, le revenu de base constitue surtout une nouvelle manière d’envisager le rapport entre les individus et la société. Selon André Gorz, co-fondateur du Nouvel Observateur, "il doit donner aux individus et aux groupes des moyens accrus de se prendre en charge, des pouvoirs accrus sur leur vie et leurs conditions de vie." Le revenu de base garantit à chacun son autonomie financière en lui assurant sa subsistance et une existence digne tout au long de la vie. Choisir son travail au lieu de le subir Il ne se substitue pas aux prestations sociales telles que l’assurance maladie ou l’aide au logement.

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