Pourquoi le cadrage d’une image publiée sur internet peut tout changer Diffuser une intox ne nécessite pas forcément d’avoir de grands talents informatiques : souvent, le simple recadrage d’une photo ou d’une vidéo peut créer la confusion sur les réseaux sociaux. Avec trois exemples, voici quelques conseils pour éviter ces pièges. Lorsqu’ils souhaitent faire passer un message, certains internautes utilisent une technique toute simple qui leur permet de vous présenter une situation comme ils souhaitent que vous la voyiez : le recadrage. L’objectif est généralement de cacher des informations disponibles dans une image pour mieux vous tromper. L’image de la "Caisse d’Allocation familiale en France" C'est une des images recadrées les plus connues. La rhétorique ici est claire : des femmes voilées font la queue pour récupérer des allocations familiales. Face à une image comme celle-ci, le premier réflexe doit être de faire "recherche d’images inversée" (voir ici en détails comment faire). Photo originale. Quel est l’objectif de ces recadrages ? Pour résumer :
L’artiste Ctrl Shift Face, roi des « deepfakes » « Ne croyez pas tout ce que vous voyez sur Internet, OK ? » Venant de Ctrl Shift Face, la formule, plus qu’une mise en garde, sonne comme un pied de nez. Un sarcasme face à l’effroi provoqué par les fake news, tandis que lui trafique des vidéos pour le simple plaisir de divertir les internautes. Et si Jim Carrey jouait dans Shining ? Et si Elon Musk apparaissait dans 2001, rebaptisé « l’Odyssée de SpaceX » ? Et si Donald Trump interprétait l’avocat véreux de Better Call Saul ? Ces délires de fans, habituellement cantonnés aux discussions de bars ou de forums, sont devenus réalité ces derniers mois grâce aux logiciels permettant de fabriquer des deepfakes (ou hypertrucages), des vidéos dans lesquelles un visage est remplacé par un autre, qui se multiplient sur le Web. « De la patience, mais surtout des compétences » Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Deepfakes » : faut-il avoir peur de ces vidéos trafiquées ? Lui n’en manque pas, ses vidéos parlent d’elles-mêmes. Sa préférée ?
Médias et informations, on apprend ! Il est donc nécessaire de préciser d’emblée la place et le rôle de ces apprentissages dans le parcours scolaire des élèves. L’UNESCO (déclaration de Moscou 2012) insiste clairement sur la complémentarité de ces deux entrées dans la construction du citoyen et dans la conquête de son autonomie de penser et d’agir. Sauf à considérer que tout est média, il y a bien deux champs de compétences spécifiques pour ces apprentissages indissociables, l’un visant la construction intellectuelle de l’élève (rapport IGEN/IGB 2009, L’accès et la formation à la documentation du lycée à l’université : un enjeu pour la réussite des études supérieures), l’autre, la construction d’une citoyenneté éclairée, émancipatrice et responsable. Cependant, ces deux approches ont une seule et même visée : l’acquisition d’une culture du doute fécond et du discernement salvateur. Cette cohérence est à réaliser d’abord entre le monde de l’école et celui de la lecture publique.
Au-delà du fact-checking, cinq pistes pour renforcer l’éducation aux médias Tous les ans au mois de mars, pour permettre aux jeunes de découvrir comment fonctionne l'univers de l'information et les aider à aiguiser leur esprit critique, l'Éducation nationale organise une Semaine de la presse à l'école. Dans le contexte de l'épidémie de Covid-19, cette édition 2020 se transforme en Semaine de la presse et des médias à la maison, avec la mise à disposition d'un certain nombre de ressources numériques. Quand on parle d’éducation aux médias, on insiste souvent sur la vérification des informations et l’aptitude à détecter des canulars. Départager faits et fictions est une compétence essentielle à l’engagement citoyen, mais les élèves ne peuvent être de bons « fact-checkers » que s’ils ont une compréhension plus large de la manière dont les informations sont produites et consommées à l’ère numérique. Qu’arrive-t-il aux médias traditionnels ? Comment l’information est-elle produite ? Suis-je dans une « bulle de filtres » ? Suis-je le consommateur ou le produit ?
Si on change le cadrage de ces 10 photos… Voilà pourquoi il est important de bien cadrer une image… Nous avons tendance à croire ce que nous voyons de nos propres yeux alors que la face cachée de l’iceberg peut refléter une autre réalité. De la même façon que la modification d’une image à l’aide d’un logiciel de retouche peut facilement changer le message qui s’y cache, le cadrage peut aussi tout changer. En rognant ou en recadrant une image, vous pouvez aussi modifier la perception que les gens auront d’elle. Cette technique marche parce que notre esprit s’efforce à comprendre ce qui se passe autour de nous. Que se passe-t-il lorsque l'on recadre ces 10 photos ? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
Les trolls sur Internet Dans ce nouvel épisode de « La Collab' de l'info », Adrien Rohard, journaliste et présentateur de Vrai ou Fake sur France Info, et Léopold, dit Le Pérave, youtubeur, parlent des trolls. Qu'est-ce qu'un troll ? Le mot « troll » vient du très vieux verbe anglais « to troll ». Il s'agit d'une technique de pêche qui consiste à laisser traîner des leurres ou des appâts pour piéger les poissons les moins méfiants. Ken M : « Le robot ferait mieux d’arrêter de regarder le paysage et de commencer plutôt son boulot. » Internaute : « Euh… Regarder le paysage, c'est son boulot, en fait. » Ken M : « Oui, eh bien, il pourrait faire ça sur son temps libre. Internaute : « T’es un idiot. Ken M : « Super ! Cette conversation n'a aucun sens, si ce n'est d'insupporter les gens, et c'est précisément le but de Ken M et de tous les trolls. Le troll aime propager des fake news sur le Net Parfois, les trolls peuvent agir aussi en groupe et s’attaquer à des sujets plus sensibles, comme la religion, la politique...
« Mesdames, évitez de rentrer seule le soir… » : le message factice de la ville de Limoges L’image a provoqué la colère de nombreuses femmes sur les réseaux sociaux. Sur un panneau siglé de la ville de Limoges figure un texte qui invite les femmes à faire preuve de prudence le soir. On y lit précisément : « Mesdames, évitez de rentrer seule le soir. Faites-vous raccompagner ou prenez un taxi. Ne vous isolez pas. Plusieurs internautes se sont émus de voir un tel message diffusé sur un affichage public de la municipalité. « On s’adresse aux victimes potentielles évidemment… Et les agresseurs potentiels on leur parle quand ? Dans un message très repris, une utilisatrice de Twitter s’est même proposée d’apporter des corrections au texte de l’affiche, en s’adressant aux hommes : « Messieurs, évitez [de] harceler et d’agresser les femmes dans la rue. » Chère ville de @limoges vous avez fait « quelques fautes » sur un de vos panneau d’affichage , je me suis permise d… Black_Archange (@Woman in Black) Les Décodeurs
Elections américaines : « La désinformation a pris un rôle de premier plan » Samedi 7 novembre, après plus de trois longues journées de décompte des voix, Joe Biden a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Sur la base des votes obtenus, les médias américains ont estimé que son avance sur le président sortant, Donald Trump, était irréversible. Le scrutin et les jours qui ont suivi ont été émaillés de nombreuses fausses informations et une partie de l’opinion américaine est encore convaincue, contre toute évidence, que le scrutin a été « volé ». Comment expliquer cet afflux de désinformation, malgré les précautions des plates-formes ? Camille François, spécialiste de la désinformation sur les réseaux sociaux, responsable de l’innovation au sein de l’entreprise Graphika et membre de l’Election integrity partnership (EIP) – groupement d’étude de la désinformation pendant l’élection présidentielle rassemblant chercheurs et experts –, a répondu à nos questions. Ces narratifs se sont ensuite agglomérés en mouvements et en mobilisations.
Vidéo : De l’émergence du virus à la pandémie de « fake news » Depuis l’apparition du virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19, les scientifiques et les États cherchent à en cerner l’origine. Cette « enquête » est également suivie – voire menée – par des internautes partout dans le monde. Ce mélange des genres et des fonctions a produit un nombre incalculable d’hypothèses. Celle qui semble la plus admise dans la communauté scientifique est une origine naturelle où le virus aurait été hébergé chez la chauve-souris puis transmis à l’homme via un autre animal intermédiaire. Il y a cependant des sceptiques, voire des complotistes, qui créent puis font circuler des rumeurs infondées. Après son article sur l’origine du virus, Eric Muraille, immunologiste, propose une vidéo reprenant les théories crédibles.
Cinquante nuances de désinformation Les contenus mensongers qui circulent sur internet sont trop différents pour être réunis sous le terme générique « fake news ». Image: AS. Notre univers informationnel est très pollué. La propagation de la désinformation sur internet est un problème de poids pour les médias, parmi les plus touchés par ce phénomène qui contribue à éroder leur crédibilité auprès du public. Ne les appelez pas « fake news » « La langue, la terminologie et les définitions sont importantes », martèle Claire Wardle à la fin de son guide. Sur toutes les lèvres depuis son apparition médiatique en 2016, cette expression « n’arrive plus à capturer notre nouvelle réalité », explique Wardle. L’âge du « trouble de l’information » Claire Wardle propose alors d’utiliser le terme information disorder, ou « trouble de l’information ». « Le trouble de l’information est complexe », explique Claire Wardle. Mésinformation, désinformation et malinformation. Les nuances de la désinformation Les sept nuances de la désinformation.
Cette photo d’un lion attaché ne montre pas la conception du logo de la MGM C’est sans doute le rugissement le plus emblématique du cinéma. Sur fond noir, un lion entouré d’une pellicule de film dorée rugit pendant quelques secondes. C’est ainsi que la quasi-totalité des films du studio Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) commencent. Le logo est si connu que de nombreux fantasmes traînent dans son sillage. L’image est étonnante, mais elle n’a rien à voir avec la MGM. En revanche, la photo en noir et blanc du lion de la MGM est vraie. #Archives : Leo le #Lion à l'enregistrement de son fameux rugissement pour le logo de la société de production #MGM… GettyImages_fr (@Getty Images France) « Un caméraman et un technicien du son enregistrent le rugissement de Léo le Lion pour le célèbre logo du film MGM. C’est à Howard Dietz, un publicitaire américain, que l’on doit cette idée. La MGM a produit de grands classiques hollywoodiens comme Autant en emporte le vent, Le Magicien d’Oz et, plus récemment, la saga des James Bond ou Rocky. Les Décodeurs
“l’information à l’heure d’Internet”- La lettre de l'éduc - Courrier international En quoi cet article s’inscrit-il dans le programme ? En classe de première, l’un des jalons du thème 4 en histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) demande de traiter des lanceurs d’alerte dans le cadre de “l’information à l’heure d’Internet”. Ce thème sur les médias permet de montrer aux élèves les bouleversements récents qu’a entraînés la révolution numérique dans la façon de produire et de consommer l’information, notamment montrer comment l’information devient horizontale, produite par les citoyens eux-mêmes. L’article de Laura King, publié dans le Los Angeles Times en octobre dernier, est un outil précieux pour faire le point sur l’histoire et le statut juridique des lanceurs d’alerte aux États-Unis. Des délateurs ? On pourrait définir le lanceur d’alerte comme un individu qui, ayant connaissance d’un danger ou d’un scandale, décide d’alerter l’opinion publique. En allant même plus loin, une grande partie des chercheurs font remonter ce terme au Moyen Âge.
Quatre techniques pour vérifier des images sur votre smartphone Cette photographie d’une belette agrippée sur le dos d’un pivert en plein vol s’est propagée sur les réseaux sociaux. Elle présentait toutes les caractéristiques d’une image truquée, mais une recherche effectuée dans Google Reverse Image Search a révélé qu’elle était authentique : elle a été réalisée, avec d’autres photos d’une même série, par un photographe amateur, Martin Le-May. Photo : Screenshot Comment vérifier rapidement si une image a été modifiée ? Les images truquées sont devenues légion en ligne. Un panneau publicitaire, quatre messages différents Partager une photo truquée n’est pas la seule manière dont se répandent mésinformation et désinformation. Par exemple, quand Médecins Sans Frontières Belgique a mis en place un panneau publicitaire au Libéria en 2006 ou 2007, son objectif était d’indiquer aux victimes de viol où elles pouvaient se faire soigner. Ce n’est pas la première fois que cette image est détournée. Des outils qui font le gros du travail TinEye Photo Sherlock