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Isaac Asimov, Elie Wiesel et l'antisémitisme , par Alain Gresh (Les blogs du Diplo, 18 janvier 2010)

Isaac Asimov, Elie Wiesel et l'antisémitisme , par Alain Gresh (Les blogs du Diplo, 18 janvier 2010)
Mon père était fier de dire qu’il n’y avait jamais eu de pogrom dans sa petite ville natale, où juifs et gentils cohabitaient sans problème. En fait, lui-même avait pour ami un fils de gentils à qui il donnait un coup de main pour ses devoirs du soir. Après la Révolution [de 1917], il s’avéra que l’ami d’enfance était devenu fonctionnaire local du Parti ; à son tour, il aida mon père à réunir les papiers nécessaires pour émigrer aux Etats-Unis. Ce détail a son importance, car j’ai souvent lu sous la plume de romantiques échevelés que ma famille avait fui la Russie pour échapper aux persécutions. D’après eux, c’est tout juste si, pour quitter le pays, nous n’avions pas traversé le Dniepr en sautant de bloc de glace en bloc de glace, avec sur les talons une meute de chiens assoiffés de sang et la totalité de l’Armée rouge. Evidemment, il n’en est rien. Je n’ai pas non plus d’histoires horribles à raconter sur ma vie aux Etats-Unis. — Ecoutez, m’a-t-elle rétorqué. Related:  Fascisme, nazisme, antisémitisme et Shoah

Témoignage et engagement... l’Holocauste en bande dessinée Depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, les productions plastiques qui traitent de la Shoah surprennent par leur diversité et leur originalité : roman graphique, comics de super-héros, manga, caricature, bande dessinée classique… Cette dernière fait l’objet d’une exposition Shoah en bande dessinée, tabou ou totem ? au Mémorial de la Shoah (jusqu’au 30 octobre 2017), qui rassemble plus de 200 planches dont énormément d’originaux et quelques œuvres numériques. Et pourtant, la bande dessinée a mis du temps pour s’emparer entièrement de la Shoah, délaissant pendant de nombreuses années le sort des Juifs en faveur d’une mise en scène de la libération des camps. "Après la guerre, il y a une médiatisation sur la libération des camps, puis une sorte de tabou. Ce n’est qu’à la fin des années 70 et des années 80 que la Shoah réapparaît en bande dessinée." La bande dessinée comme première source documentaire sur l’enfer des camps La révolution : Maus d'Art Spiegelman

Terrorisme d’extrême droite de 1980 à 2017 Depuis l’après-guerre et la chute des régimes fascistes en Europe, divers organisations ou individus imprégnés d'une idéologie néonazie, nationaliste ou fondamentaliste chrétienne, ont perpétré des attaques terroristes dans un but politique. Ces protagonistes ont usé de différents modes d'action, notamment des attentats à la bombe, tueries de masse, sabotages, assassinats. Terrorisme d’extrême droite de 1980 à 2017. 19 avril 1980, France : un attentat contre le Foyer des étudiants protestants à Paris fait 4 blessés, le sigle du Groupe Charles-Martel est retrouvé sur les lieux.7 mai 1980, France : attentat à la bombe contre l'Association des étudiants musulmans à Paris, revendiqué par le Groupe Charles Martel.11 mai 1980, France attentat au consulat d'Algérie à Aubervilliers, revendiqué par le Groupe Charles Martel.2 août 1980, Italie : une explosion a lieu à la gare de Bologne : c'est le massacre de Bologne qui fera 85 morts et plus de 200 blessés. De 1990–1999 De 2000–2009 Depuis 2010:

JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe Home » Nouvelles internationales » Amérique du Nord » Etats-Unis Par Stefan Steinberg 19 juin 2013 Dans un document publié à la fin du mois de mai, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclame l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires. Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JPMorgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours. » Le document commence par faire remarquer que la crise de la zone euro a deux dimensions. Pour commencer, il affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions d’investissement comme JPMorgan puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices de leurs activités spéculatives en Europe. En ce qui concerne les analystes de JPMorgan, ceci n’est cependant pas suffisant.

Marine Le Pen. « La France n'était pas responsable » de la rafle du Vél d'Hiv « Comme Charles de Gaulle, François Mitterrand ou encore de nos jours Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan, je considère que la France et la République étaient à Londres pendant l’Occupation et que le régime de Vichy n’était pas la France ». Voilà la justification de Marine Le Pen suite à sa déclaration du 9 avril, dans l’émission « Le Grand Jury » qui expliquait que « la France n’était pas responsable du Vél d’Hiv ». Elle nie ainsi la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs, ce qui est un coup dur pour la présidente du FN qui, depuis une dizaine d’années, tente désespérément de dédiaboliser le FN de Papa. C’est un retour en arrière dans le fait d’aborder l’histoire. Mitterrand a été fonctionnaire sous Vichy et a rejoint la résistance tardivement, ce n’était donc pas dans son intérêt de reconnaître ce crime d’état, d’autant plus que son passé était utilisé contre lui. Pourtant tout cela est la vérité historique.

Existe-t-il un danger fasciste en France ? – A2C En préalable, il faut indiquer que si l’objet de cet article n’est pas d’analyser le Front National, il n’est pour autant pas détaché de cette préoccupation. L’essentiel des arguments développés ici renvoient à des discussions, souvent polémiques dans les milieux militants, concernant les moyens de lutte contre ce parti, puisque les stratégies pour le combattre découlent de l’analyse qui en est faite. Par compromis, les cadres existant actuellement utilisent la formule d’un « parti pas comme les autres ». Il n’est pas inutile de rappeler l’imposture intellectuelle que représente en France l’abandon de la caractérisation du Front National comme fasciste, sans analyse sérieuse des évolutions de ce parti comme des courants historiques ainsi dénommés. Qui sont donc les fascistes ? Qu’est-ce que le fascisme ? Jusqu’à la fin du XIXème siècle, personne n’envisage la possibilité du fascisme, dans ses caractéristiques particulières. Un mouvement de masse… … de la petite bourgeoisie… Paxton écrit :

Le FN entre Vichy et la République – CONTRETEMPS Les transformations récentes du Front National interrogent sur la part de continuité avec le parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Ces évolutions sont perceptibles dans la façon dont les discours frontistes mobilisent les références à la République. Le FN a en effet appris à articuler sa pensée raciste et xénophobe au discours républicain français dominant. Dans cet article publié avant le 1er tour de l’élection présidentielle dans la revue Jacobin, Mathieu Desan analyse ces évolutions à partir des récentes déclarations de Marine Le Pen sur la rafle du Vel d’Hiv. Mathieu Desan est maître de conférences en sociologie à l’université de Colorado Boulder. Le premier tour de l’élection présidentielle française sera suivi d’un face à face entre les deux candidats ayant récoltés le plus de voix lors d’un second tour le 7 mai. Il y a quelques décennies, une telle victoire aurait été impensable. Un tel argument n’est pas aussi incongru qu’il le semble. Traduit par Christopher Stille.

Le FN s'apprête à gagner la présidentielle, et il n'y aura pas de billet retour Le plus important de la période, c'est que l'autoritarisme est à notre porte et que les libertés publiques tremblotent. Florilège de ce qui se passe aux Etats-Unis : au Kentucky, une loi autorise les commerces à ne pas servir les personnes homosexuelles, à Washington on crie « Hail Trump » dans les rassemblements du propagandiste Richard Spencer, et l'actuel ministre de la justice trouve le KKK « OK, jusqu'à que je découvre qu'ils fument des joints » (le KKK promeut le meurtre et la torture des gens en raison de leur couleur de peau). Pour Bannon, le numéro 2 de la Maison Blanche : « Cela nous aide quand ils se trompent sur nous. Quand ils sont aveugles sur ce que nous sommes et ce que nous faisons. » Ceux qui se rappellent l'Allemagne des années 1930 se demandent toujours : « comment a-t-on pu sombrer dans cette folie barbare » ? L'autoritarisme en douceur Les régimes autoritaires peuvent s'installer graduellement, sans violence. Des régimes discrets pour museler la presse

Entre « pire » et « moindre mal » ? Le tandem Le Pen-Macron, ou comment être piégé entre deux variantes du bonapartisme Nous contestons la thèse selon laquelle une victoire du FN signifierait le basculement dans le fascisme, et défendons l’idée qu’entre Macron et Le Pen se joue avant tout la victoire entre deux variantes, l’ultralibérale BCBG et la nationaliste-raciste-xénophobe du bonapartisme, la seconde étant l’option la plus explosive des deux à court terme. Le degré de crise politique auquel nous assistons nous invite, en termes de contenu politique pour une abstention active à ce second tour totalement trusté par le véritable système ennemi de notre classe qu’incarne ce duel-tandem, en priorité à tenter d’accélérer l’émergence d’un pôle ouvrier et populaire capable de porter une alternative de classe aux attaques à venir, quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent. [1] Petits rappels : de Le Pen fille sur le Vel d’Hiv à Le Pen père sur le « détail » des chambres à gaz, l’expressif retour du refoulé Le Pen : le scénario d’un bonapartisme explosif Trois écueils à éviter

Non à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme Le 1er juin 2017, le Parlement européen a adopté une résolution sur une cause essentielle et qui mérite un traitement sérieux : la lutte contre l’antisémitisme. Or, cette résolution, qui reprend l’une des deux propositions déposées, celle des groupes conservateurs (PPE), libéraux (ALDE) et socialistes (S&D), pose de sérieux problèmes. Elle s’appuie, en effet, sur la définition de l’antisémitisme proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), dont le grave défaut est de s’écarter de son objet en multipliant les références à l’Etat d’Israël. Ce n’est pas à un parlement de définir des notions qui font l’objet d’un vaste débat historiographique et de centaines de travaux critiques. C’est cette définition de l’antisémitisme par l’IHRA que la résolution votée par le Parlement européen invite les États membres, les institutions et agences de l’Union à adopter et à appliquer. Signataires:

Toni Morrison on Primo Levi’s defiant humanism The Complete Works of Primo Levi is far more than a welcome opportunity to re-evaluate and re-examine historical and contemporary plagues of systematic necrology; it becomes a brilliant deconstruction of malign forces. The triumph of human identity and worth over the pathology of human destruction glows virtually everywhere in Levi’s writing. For a number of reasons, his works are singular amid the wealth of Holocaust literature. First is his language – infused as it is with references to and intimate knowledge of ancient and modern sources of philosophy, poetry and the figurative uses of scientific knowledge. Everywhere in the language of this collection is the deliberate and sustained glorification of the human. For this articulate survivor, individual identity is supreme; efforts to drown identity are futile. His disdain for necrology is legend. Melancholy and sorrow reside more in his poetry than in his prose. In the first, memory and sorrow are fixed and eternal.

Précurseurs et alliés du nazisme aux Etats-Unis, par Michael Löwy & Eleni Varikas (Le Monde diplomatique, avril 2007) Certains, comme Daniel Goldhagen, ont essayé d’expliquer le nazisme par une perversité antisémite exclusivement allemande ; d’autres, comme Ernst Nolte, dans un esprit visiblement apologétique, parlent de comportement « asiatique » ou d’imitation des bolcheviks. Et si, comme l’a si tôt perçu Hannah Arendt, le racisme et l’antisémitisme nazis avaient plutôt des sources occidentales (1), et même des filiations nord-américaines ? En effet, parmi les lectures favorites des fondateurs du IIIe Reich se trouve le livre d’un personnage américain hautement représentatif : Henry Ford. Cette connexion américaine remonte tout d’abord à la longue tradition de la fabrication juridique de la race – une tradition qui exerce une grande fascination sur le mouvement nazi dès ses origines. La stérilisation forcée institutionnalisée Denoncer l’antisémitisme et le judéocide est une des composantes importantes de la culture politique dominante des Etats-Unis aujourd’hui.

Le monde entier devient fasciste – Blog YY Glaneurs de bonnes nouvelles, accrocs d’espoir et d’optimisme, adeptes de la pensée positive, naïfs et angéliques de tous poils, fuyards de la dure réalité et de la lutte qui en découle, passez votre chemin. Bon, les autres étant partis, on ne va pas se mentir : la période actuelle est peut-être notre dernière chance d’en finir avec le capitalisme et sa mutation saisonnière encore plus mortifère qu’à l’ordinaire. En effet, une nouvelle ère ultra-autoritaire nous menace, tous azimuts, et pourrait, cette fois, être irréversible. Quoi ? Epluchez quelques minutes le trombinoscope mondial des lascars qui prétendent gouverner nos vies… Vous faites une fixation sur Trump ? Rien d’étonnant à ce phénomène : l’abrutissement des foules, l’économie de la misère et la destruction du bien commun poussent logiquement à la bêtise, à l’égoïsme et à la guerre. Mais ce n’est pas tout. Et c’est précisément le dernier problème de cette menace qui approche : les armes ont changé. Yannis Youlountas

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